Le Togo passera-t-il au coton génétiquement modifié (CGM) ? Une délégation d’acteurs du secteur cotonnier en visite de travail au Burkina Faso du 6 au 11 octobre dernier en est revenue convaincue des avantages de cette transition. «Honnêtement, 80% de mes doutes ont été élagués. Nous avons été émerveillés et nous sommes en train de poursuivre les échanges pour comprendre ce que nous pouvons faire pour nous inspirer du modèle burkinabè» a déclaré Tchidah Boziroh, le chef de mission de cette délégation.
Il faut dire que le Burkina Faso, qui est désormais le premier producteur de coton du continent avec une récolte de 750 000 tonnes au cours de la campagne 2013-2014, cultive le CGM sur 65% de ses superficies consacrée à la fibre. Selon le Dr Omer Héma, chercheur à l’institut national de l’environnement et de la recherche en agronomie (INERA), cette option a été effectuée au regard de facteurs comme la baisse de l’efficacité des insecticides, la hausse du coût des intrants et les subventions accordées par les Occidentaux à leurs producteurs. Cependant, les autorités burkinabè n’ont pas occulté certains défis liées au CGM, notamment le coût des semences et la difficulté à créer des zones de refuge.
Néanmoins, les 120 milliards de recettes mobilisés par les trois principales compagnies actives dans le coton burkinabé (SOCOMA, SOFITEX et Faso Coton) en 2013, constituent une excellente incitation pour les Togolais. Ainsi que l’explique Yosso Hodabalo, président de la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC) du Togo: « Cela fait un plus pour notre plaidoyer auprès de nos autorités pour qu’elles puissent s’engager dans la production du coton génétiquement modifié.»