Le virus Ebola est "sorti d'Afrique" et a commencé à faire des victimes en Europe et en Amérique. Depuis mars dernier, le virus a entraîné la mort de plus de 4500 personnes en Afrique, aux Etats-Unis et en Europe.
Mais malheureusement, avant que le virus ne se manifeste dans les pays développés, ces derniers n'y prêtaient pas une grande importance, ce qui a contribué à la propagation rapide de l'épidémie en Afrique.
Récemment, quelques patients américains ont été diagnostiqués positifs à l'Ebola, et la position de la société américaine au sujet de la maladie est immédiatement passée de "Ça ne m'intéresse pas" à "J'ai peur". C'est ainsi que le gouvernement américain a non seulement identifié les lacunes de son système sanitaire national, mais a également pris conscience de la nécessité de "contrôler l'épidémie en Afrique de l'Ouest".
Quant aux pays européens, malgré leurs systèmes de santé publique efficaces, ils ne peuvent empêcher l'arrivée du virus sur leurs territoires.
Renforcer l'aide aux pays africains dans la prévention et le contrôle des maladies, et dans le développement économique en les aidant à lutter contre la pauvreté et à améliorer leur niveau de vie peut être une mesure clé dans la lutte contre la propagation de l'épidémie Ebola.
Le virus Ebola a fait sa première apparition il y a près de 40 ans, mais il n'existe jusqu'à présent aucun médicament ou vaccin efficaces. Les pays développés disposent d'une industrie pharmaceutique avancée, mais n'ont jamais suffisamment investi dans le domaine de la prévention d'Ebola.
La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a noté que le virus Ebola n'avait auparavant affecté que des pays africains, et pour ces marchés qui manquent de pouvoir d'achat, les entreprises pharmaceutiques de pays développés étaient toujours réticentes à investir dans des médicaments contre l'Ebola.
L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est quant à lui dit déçu de la lenteur de la réaction des pays riches. "Si cette crise avait frappé une autre région, on aurait probablement géré cela très différemment (...) En fait si vous regardez l'évolution de la crise, la communauté internationale ne s'est vraiment réveillée que lorsque la maladie est arrivée en Amérique et en Europe".
Actuellement, il y a un manque énorme de fonds pour permettre aux pays d'Afrique de l'Ouest de lutter contre l'épidémie, notamment dans des domaines tels que la formation du personnel médical et les infrastructures sanitaires. Mais l'aide de la communauté internationale arrive trop tard.
Le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU a annoncé le 16 septembre que 988 millions de dollars étaient nécessaires dans la lutte mondiale contre Ebola pour les six mois à venir, mais jusqu'ici, le fonds officiel établi à cette fin n'a reçu que pour 20 millions de dollars de promesses d'aide, dont seulement 100.000 dollars ont été réellement versés.
Certains experts estiment que le virus Ebola pourrait devenir une épidémie mondiale, à l'instar du sida et de la tuberculose. Actuellement, l'épidémie n'est toujours pas contrôlée à l'échelle mondiale. La communauté internationale, notamment les pays développés tels que les Etats-Unis et les pays européens, doivent assumer leur part de responsabilité dans ce domaine.