L'économiste en chef de la Banque des règlements internationaux (BRI), Claudio Borio, a mis en garde, dans un entretien publié le 20 octobre par le quotidien allemand Die Welt, contre les effets néfastes des politiques monétaires ultra-accommodantes sur la stabilité du système financier mondial.
«Les politiques monétaires ultra-accommodantes pourraient menacer la stabilité financière mondiale », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «De manière générale, nous percevons un risque que la politique monétaire menée actuellement puisse constituer un danger pour la stabilité financière globale».
Il s'était déjà inquiété par le passé des effets pervers de la mise à disposition de liquidités en abondance. «Les chefs d'entreprises ont préféré utiliser l'argent bon marché pour des acquisitions ou des rachats d'actions plutôt que d'investir dans leurs activités, c'est clairement un signal que quelque chose ne va pas », a-t-il déploré.
«Sur les marchés financiers les investisseurs ont désespérément cherché du rendement, ce qui a conduit à des primes de risque très faibles sur les actions, et à une volatilité historiquement basse», a expliqué Claudio Borio, dénonçant un effet de la politique monétaire ultra-accommodante menée par les grandes banques centrales du monde.
Fondée en 1930, la BRI, basée en Suisse, est la plus ancienne organisation financière internationale. Agissant en tant que «banque des banques centrales», cette institution a pour mission d'assister les banques centrales dans leur objectif d’assurer la stabilité monétaire et financière.
La BRI héberge différents comités traitant des grands sujets financiers, dont le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et le Committee on the global financial system. Elle prépare, par exemple, des accords au niveau du comité de Bâle qui précisent un certain nombre de règles prudentielles applicables à l'ensemble des banques commerciales de la planète.