Si à chaque renouvellement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), institution en charge de l’organisation des élections et des consultations référendaires ainsi que leur supervision, des voix se lèvent pour dénoncer la main-mise du régime sur cette dernière, les voisins du Togo ont aussi leur idée sur la CENI qui vient d'ailleurs de prendre la conduite d’un nouveau processus électoral devant aboutir à la présidentielle de 2015.
Au Ghana, il convient de dire que la CENI du Togo ne sert qu’à ironiser ou à narguer un adversaire politique. En effet, à l’issue de l’élection samedi dernier de Nana Akufo-Addo, comme le candidat du principal parti de l’opposition ghanéenne, le New Patriotic Party (NPP), comme candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de 2016, le parti au pouvoir a réagi sur l’organisation des primaires de l’opposition ghanéenne.
Ainsi, selon nos confrères de Koaci.com, Johnson Asiedu Nketiah, le secrétaire général du National Democratic Congress (NDC, au pouvoir), a demandé aux responsables du NPP qu’ils auraient dû solliciter une autre Commission électorale comme celle du Togo pour superviser leur élection primaire.
Cette réaction de Johnson Asiedu Nketiah dit « General Mosquito » faite à la contestation par le NPP de la présidentielle 2012 avec un contentieux électoral qui avait abouti à la Cour Suprême.
Le responsable du parti au pouvoir au Ghana pense que si la Commission Electorale (CE) du pays était réellement impartiale, le NPP qui l’avait accusé de fraudes au profit du Président John Mahama en 2012 ne devrait pas la solliciter pour la supervision de son élection primaire.
C’est dire qu’au Ghana, on une certaine idée sur ce qui se passe au Togo et notamment en matière électorale où les institutions sont complètement verrouillées.
La réaction du responsable ghanéen en dit long sur la CENI du Togo que plusieurs acteurs ont souhaitée être technique mais au nom des agendas cachés et de la crise de confiance dans le pays, on préfère la garder hautement politique pour être sûr de l’aboutissement des calculs.
Le Togo organise courant le premier semestre de 2015, une élection présidentielle pour laquelle plusieurs candidat s’annoncent déjà. Parmi ces candidats, Alberto Olympio, Jean-Pierre Fabre, Koffi Yamgnane et éventuellement Faure Gnassingbé dont les lieutenants ont à plusieurs reprises annoncé la candidature pour une 3e mandat.