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Mystère, aucun parti politique ne reconnait pas avoir été invité par Bawara pour parler du comité sur la décentralisation
Publié le jeudi 23 octobre 2014  |  togo.infos


© aLome.com par Parfait
Gilbert BAWARA, Ministre de l’Administration Territoriale.


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Mercredi, notre dernier article politique regrettait le faux-semblant que le gouvernement venait de servir au peuple togolais sur son intention d’organiser les élections locales dans notre pays et partant d’opérationnaliser le processus de décentralisation effective du Togo.

Dans le même article, nous avions aussi regretté le manque de flair des leaders de l’opposition qui auraient « accueilli avec soulagement » cette annonce du ministre de l’administration territoriale.

Le sujet nous tenait tellement à cœur que nous nous sommes vu bien obligé de faire une petite enquête de terrain pour savoir les partis politiques qui avaient pris part à cette fameuse rencontre avec le ministre Bawara le mardi matin à son cabinet.

Une vraie surprise s’en est dégagée : L’ANC, la CDPA et curieusement aussi l’UFC, l’inconditionnel allié du régime, disent n’avoir pas eu vent de cette réunion.

En clair, ni les partis politiques membres du CST, ni ceux de la coalition Arc-En-Ciel, ne reconnaissent avoir reçu le carton d’invitation du ministre Bawara pour aborder un tel sujet.

En l’espèce, qui alors le Ministre Gilbert Bawara a-t-il invité à son cabinet ce mardi pour parler de la mise sur pied du fameux comité technique chargé d’élaborer une feuille de route sur la décentralisation et les élections locales au Togo ?

Tout un mystère. Gilbert Bawara aurait-il là aussi pris le risque de mentir au nom de ces partis politiques ?

Sinon, lequel des partis politiques de l’opposition s’est-il senti « soulagé » par l’annonce par le ministre Bawara de la mise sur pied du comité technique en question ?

La question est d’autant plus importante qu’il s’avère impérieux de connaître ces partis politiques pour qu’ils rendent compte par eux-mêmes de l’intérêt qu’ils accordent à cette anachronique initiative du ministre de l’administration territoriale.

Mais avant, il nous convient de revenir sur ce projet pour analyser un peu le commentaire qui a été fait de cette curieuse sortie du ministre de l’administration territoriale par la presse.

Republicoftogo.com, le site officiel du gouvernement titre à ce sujet : "Décentralisation : éviter l’amateurisme ".

Dans l’article le site fait observer qu’il s’agit bien, pour le gouvernement de "ne pas mettre la charrue avant les bœufs " en ce qui concerne l’organisation des élections locales au Togo.

Et au site de reprendre Gilbert Bawara qui soutient que « ce comité technique est chargé de mener des réflexions approfondies afin que l’organisation des élections locales se déroule sur des bases saines, au même titre que le processus de décentralisation ».

Voilà qui suscite encore d’autres interrogations. Qui est amateur dans ce pays ?

Si l’on dit aujourd’hui vouloir éviter de l’amateurisme dans l’organisation des élections locales au Togo et que c’est pour cette raison, qu’au moment où le pouvoir se voit pourchassé par l’ensemble du peuple togolais et de la communauté internationale en vue de faire les réformes politiques avant la présidentielle de 2015, il nous annonce plutôt la mise sur pied d’un comité qui devra émettre une feuille de route sur la décentralisation et les élections locales, l’amateurisme en question devra être assumée par qui ?

Il est évident en effet que lorsque l’on fait tout avec mauvaise foi, l’on finit toujours par se mélanger les pédales et donc par se trahir soi-même.

Le pouvoir du Togo est bien l’incarnation achevée de l’amateurisme et la mauvaise foi. Que ceux qui ne le savaient pas le notent pour de bon, le temps pour nous de rappeler à juste titre, que c’est depuis 2004 que le pouvoir de Lomé a pris l’engagement d’organiser des élections locales dans notre pays.

Puis, en 2007, une loi sur la décentralisation avait été votée et même promulguée par Faure Gnassingbé en personne.

Depuis sept ans, le Prince n’a pas senti la nécessité de mettre en œuvre cette loi pour permettre une décentralisation effective du pays, exactement comme il n’a d’ailleurs pas senti l’intérêt de matérialiser ses engagements pris en 2006 devant le monde entier par rapport aux réformes politiques.

Et, comme tout à fait par hasard, en ces temps chauds où il est question d’opérer ces réformes politiques, le pouvoir biaise et invente incongrument la mise sur pied d’un comité technique qui a jusqu’à six mois pour rendre ses conclusions sur comment le processus de décentralisation et l’organisation des élections locale devront se faire sans amateurisme au Togo.

Même le fou du village comprend aisément qu’il s’agit bien d’un bluff sans merci.

Si pendant sept ans, le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a daigné s’intéresser à l’organisation des élections locales, c’est en six mois qu’il le fera sans amateurisme et avec bonne foi ?

Quel intellectuel affranchi ne connait pas "les bienfaits et les vertus" de la décentralisation et des élections locales dans un pays qui se dit démocratique ?

Tout le monde, y compris les tenants du pouvoir eux-mêmes, sait que la décentralisation et les élections locales constituent l’épine dorsale de l’enracinement effective de la démocratie et partant, du développement d’un pays. Ils le savent d’ailleurs mieux que quiconque.

S’ils ne l’ont jamais fait, c’est sans doute que l’éclosion d’une démocratie affranchie et l’épanouissement effectif des esprits à la base vont nécessairement jouer contre leurs intérêts personnels et leur désir vorace de se maintenir indéfiniment dans le piédestal du pouvoir.

Alors, jamais ils ne prendraient le risque de permettre la floraison des libertés et l’autonomisation effective des collectivités locales au Togo.

La formule créée de toute pièces et annoncée mardi par Gilbert Bawara ne peut être autre chose qu’un dilatoire qui devra permettre au pouvoir d’endormir les consciences pour ensuite faire passer l’amère pilule d’une élection présidentielle sans réformes politiques au Togo.

Si cette astuce passe, jamais le Prince ne reviendra encore sur ce projet d’organiser une quelconque élection locale ou même d’œuvrer pour une décentralisation effective du pays, en tout cas tant qu’il sera encore et toujours brûlé par cet indescriptible état mental de ne vivre qu’étant au pouvoir.

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