Tout était callé. Tout le monde s’était mobilisé. Tous les invités avaient espoir de rencontrer, ne serait-ce que pour la dernière fois, Faure Gnassingbé ce vendredi matin au palais des congrès de Kara. Rien. Les députés sortants et ceux qui sont positionnés par UNIR pour briguer la prochaine magistrature sont restés sur leur soif, déçus et abusés par les jeux répétitifs dont ils sont l’objet depuis un certain temps. Le Chef de l’Etat, président du bureau provisoire de l’Union pour la République, n’a pas fait le déplacement de Kara pour la grande rencontre tant annoncée entre lui et les députés de son camp…. Et pourtant, c’est depuis mardi que beaucoup ont quitté Lomé sur invitation du parti pour Kara où devrait se tenir cette rencontre de mobilisation de troupes. En lieu et place de Faure Gnassingbé, les députés sortants et ceux en instance ont plutôt vu ses sbires, Folly-Bazi Katary, Solitoki Esso, Natchaba Fambaré etc. Aucune trace de Faure Gnassingbé dans les environs de Kara. Les députés de la région méridionale avaient subi le même sort mercredi où, invités pour rencontrer le fils d’Eyadéma, ils ont plutôt eu à faire à ses affidés. La révolte dans les rangs de UNIR était telle que le message bancale d’unité et de mobilisation qui leur a été livré par ces petits collaborateurs a eu du mal à passer. « C’est la déception totale, on ne comprend plus rien à ce qui se fait dans ce parti » s’est indigné un des candidats à la députation, laissé sur le carreau par le Chef de l’Etat. Le comble, c’est que Faure Gnassingbé n’a laissé à ses affidés, aucun message au sens matériel du terme qui pourrait apaiser les cœurs des centaines d’invités qui ont fait le déplacement du palais de Kara. Ils sont venus avec uniquement le message verbal de Faure Gnassingbé sous la main. « Jusqu’à 19 heures, beaucoup de nos amis étaient encore au palais des congrès ne sachant où trouver les moyens pour regagner leurs localités respectives » a rapporté un témoin des faits. Le déjeuner que nous avions annoncé dans notre précédent article n’a même eu lieu. Comme quoi à UNIR, certains vivent indéfiniment des richesses du pays, pendant que les vrais meneurs doivent eux, saigner pour agir, exactement comme c’est le cas à la tête du pays. La minorité profite impunément des biens de l’Etat pendant que l’écrasante majorité des togolais tirent le diable par la queue. Personne des affidés dépêchés à Kara n’a pu dire exactement ce qui a pu empêcher le chef de l’Etat, président du bureau provisoire du parti de faire le déplacement de Kara pour s’entretenir personnellement avec ces députés. Ils ont juste eu le temps d’évoquer la devise selon laquelle, ce dernier avait vraiment souhaité les entretenir personnellement mais empêché à la dernière minute, il les a dépêchés. Ils leur ont aussi fait part de comment les groupes de campanes seront organisés pour maximiser les chances hypothétiques de victoire de UNIR aux prochaines élections législatives. Le message n’est pas du tout passé, loin de là. La majorité de tous les députés qui ont été dégagés avaient juste envie de voir leur président s’expliquer sur les raisons de cette discrimination flagrante. Faure Gnassingbé a-t-il, très tôt vu le danger venir au point d’organiser un dribble parfait de dernière minute ? Personne ne saurait répondre avec précision à cette question. Mais ce qui est constant, c’est que l’héritier d’Eyadema s’exerce de moins en moins au contact humain. Sans doute que la médiocrité de l’ensemble de ses collaborateurs qui s’illustrent, dans tous les domaines par de piètres performances lui fait honte et l’agace. Tout le monde sait que c’est dans la douleur absolue que le Chef de l’Etat est en train de s’entêter à organiser ces élections législatives, malgré les appels incessants de tous les partenaires et leaders d’opinion pour améliorer le cadre avant d’engager le processus. Il ne peut donc pas comprendre que malgré tout, les malheurs continuent de le suivre surtout avec les incongruités affichées mercredi par la Cour Constitutionnelle qui a traité les listes électorales avec une légèreté et une indiscipline flagrantes. Dans une telle situation, Gilbert Bawara et le journaliste-conseiller que Faure gnassingbé vient de dépêcher en Europe sauront-ils trouver des arguments pour convaincre les partenaires de la capacité du pouvoir de Lomé à assumer une organisation optimale de ces élections ? La partie est presque perdue d’avance pour le chef de l’Etat et son camp. L’on espère simplement qu’il saura pendre de la hauteur pour se raviser à temps avant qu’il ne termine de sombrer à jamais.