Ce n’est pas trop de mes habitudes, mais je l’ai fait ce dimanche 26 octobre à 18heures.
Quelques minutes de détente avec deux amis très serrés à moi dans un petit bar discret à Agbalépédogan.
La nuit tombait à peine et…le courant était coupé. Tout était noir, seuls les lampes torches de nos téléphones nous aidaient à voir nos verres de coca et de la Pils.
J’étais justement en train de me plaindre des sempiternelles coupures d’électricité ces derniers jours dans ce quartier et ses environs. J’en avais presque marre, disons un peu agacé.
Quand, au détour d’une conversation, un des deux amis sort cette phrase : Faure est vraiment fort hein !
Dans la foulée mon téléphone sonne, c’était une cousine qui me jetait un salut dominical depuis Kégué où elle avait passé toute sa journée avec une de ses nièces. Je l’ai très vite abrégée dans sa salutation, histoire de vite m’enquérir du fondement de cette affirmation un peu curieuse de mon ami.
Alors je le relance, tu disais que Faure est vraiment fort ? « Je te dis » me lance-t-il. Alors il poursuit « tu sais qu’il a fait tout un chamboulement dans l’armée après les décrets qu’il a pris la dernière fois et qui ont été lus à la télé » ? Ah bon !!!
Mais oui, il a changé pratiquement tous les chefs-corps depuis le camp de Nikrouma son cousin Gnassingbé jusqu’à Lomé.
Ensuite il me fait gracieusement la liste. Tout de suite je me suis aperçu que beaucoup de noms des nouveaux nommés avaient presque la même consonance. Madjoulba, Colimaga, Dolama, Mba….etc.
Du coup je me suis rappelé mon séjour de trois ans à Niamtougou quand je faisais mes études.
Pour la petite histoire, j’ai fait mon lycée à Niamtougou de la seconde en terminale. J’avais loué à Douguéni, un des quartiers proches de ce vieux Lycée où je me suis habitué à ce genre de noms propres aux Nawda, peuple du grand Niamtougou.
Mon ami m’a dit en substance ceci : Le lieutenant-colonel Madjoulba est désormais le patron de la BIR, le commandant Alaharé s’occupe de la sécurité de l’aéroport, le lieutenant-colonel Colimaga a pris la place de Massina à l’ANR. Quant au colonel Dolama il est le chef de la garde présidentielle pendant que Mba dirige l’armée de terre en tant que Chef d’Etat-major. ,
Je savais, pour avoir travaillé en tant que journaliste avec lui que le Colonel Latta Gnama également originaire de Niamtougou avait toujours en charge, depuis 2002 (j’espère que ma mémoire est bonne), l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), même quand il avait été nommé ministre de la sécurité et de la protection civile.
Je sais aussi que le colonel Aradjowa dont le petit frère, aujourd’hui ingénieur, m’avait enseigné à Niamtougou, était à la tête de l’armée de l’air.
Il vient à peine d’être admis à la retraite, frappé par l’âge contrairement à ce que Moov affirmait à travers ses SMS qu’il avait été limogé. Jamais Faure n’oserait limoger un officier aussi docile que loyal !!!!
Tous ces officiers qui détiennent quasiment tous les pôles stratégiques de l’armée viennent de la même préfecture, Doufelgou, là où se trouve le deuxième aéroport « international » du Togo.
Certaines mauvaises langues disent même que dans cette préfecture, les gens conduisent des avions la nuit, je veux dire dans l’autre monde et que c’est pour cette raison que le feu général leur avait facilité la tâche en créant le deuxième aéroport du Togo à Niamtougou, chef-lieu de cette préfecture. Mais disons que c’est une simple parenthèse de distraction.
Mais il y a quand même un fait. Le secteur aérien est détenu par ces officiers Nawda, en plus des autres postes stratégiques de l’armée.
J’ai alors conclu que Faure Gnassingbé venait de signer un nouveau pacte avec les officiers de cette préfecture. C’est en réalité un pacte manifeste qui saute à l’œil nu.
BIR, ANR, Aéroport, garde présidentielle, armée de terre…entre les mains des officiers originaires d’une même ethnie dans un pays qui compte une cinquantaine d’ethnies ?
Je me dis là qu’il y a nécessairement quelque chose de très fort qui doit lier le Président de la République à ce peuple Nawda.
Disons que toutes ces idées défilaient naturellement dans ma tête sans que je ne les sorte devant mes amis que j’ai d’ailleurs quittés au bout de 30 minutes.
Au volant, j’ai poursuivi l’analyse et la réflexion sur ce qui pouvait lier Faure Gnassingbé à ce peuple Nawda. J’ai revu son parcours scolaire, il n’a jamais mis pied dans une école ou dans un collège ou lycée à Niamtougou.
Je me suis juste rappelé que quand je faisais le lycée dans ce milieu, un des cousins de Faure y était aussi. Il me semble que c’est le fils de Koromsa ou de Kabissa, aujourd’hui médecin. Mais jamais Faure.
J’ai ensuite vu l’origine de sa mère, c’est l’Agou et il est lui-même né à l’hôpital d’Afagnan un matin du 06/06/66, alors qu’au même moment je sais que son père est Kabyè de Pya.
Pourquoi alors Faure s’attache tant aux Nawda au point de leur confier tous les postes stratégiques non seulement dans l’armée mais aussi dans la vie civile ?
Je précise au passage que Adji Otèth Ayassor, ministre de l’économie et des finances depuis 2006 est également originaire de là.
C’est dans cette analyse que je me suis rappelé les qualités morales et intellectuelles de peuple Nawda.
Je le témoigne ici, la plupart des Nawda que j’ai connus sont brillants, intelligents, loyaux et souvent très fidèles…
En gros, ils ont des valeurs morales et spirituelles irréfutables. Ils sont animés d’un esprit de piété et de fidélité qui fait que l’on peut d’emblée leur faire confiance sans trop réfléchir.
Est-ce cela que Faure Gnassingbé a perçu chez ces officiers et intellectuels Losso ? Je n’en sais rien. Mais ce qui est évident c’est que ces gens, de par leur culture sont très loyaux. J’imagine donc que le pacte du Prince avec ceux-ci trouve ses origines là. Mais au même moment je me suis posé la question inverse.
Si vraiment ce sont ces qualités de droiture, de fidélité, de loyauté, de reconnaissance, de gratitude…qui ont valu un tel niveau de confiance du Prince à l’égard du peuple Nawda, peut-on alors se dire que le Prince lui-même incarne ces qualités en lui ?
Enfin, l’interrogation semble anodine aux yeux de certains, mais elle me parait fondée au regard d’un certain nombre de faits flagrants qui se sont produits dans le pays à l’égard notamment d’un Pascal Bodjona, d’un Kpatcha Gnassingbé ou même d’autres choses anormales et immorales qui ont été commises dans l’environnement immédiat que Prince sans que celui-ci ne les corrige.
Si mes lecteurs observent bien, jamais le nom d’un officier Losso ou Nawda n’avait été cité dans le rapport du CST qui faisait état de ceux qui ont commandité et exécuté les incendies des marchés de Lomé et de Kara.
Même parmi les magistrats qui commettent des forfaitures et foutent du bordel dans le corps judiciaire, jamais l’on ne trouvera un Losso ou un Nawda.
Voilà pourquoi je me révolte souvent et particulièrement contre Gilbert Bawara qui semble faire l’exception quand bien même je lui reconnais aussi des qualités et valeurs irréfutables qu’il semble malheureusement mettre en veilleuse….
Alors, je reviens tout de même à cette question essentielle de savoir si le Prince incarne vraiment ces valeurs dont je viens de faire état et qui sont bien reconnues au peuple Nawda.
Si ce n’est pas le cas, cela suppose alors que le Prince a tendance à abuser des valeurs et vertus de ceux-ci ?
Autrement dit, étant dans une situation difficile où il n’est vraiment sûr de rien, il a choisi de ne compter que sur ceux qui, de par leur éducation et leur culture, ne peuvent jamais le trahir même s’ils ont bonne connaissance de ses manquements à lui ? Je n’en sais rien non plus et je choisis donc de poursuivre la réflexion.
D’aucuns sont allés jusqu’à me dire que les Gnassingbé seraient de la descendance Yaka, une branche des Nawda qui, depuis quelques années font aussi des luttes Evala comme les Kabyè.
Ils m’ont même donné un nom d’origine Yaka que le feu général signait quand il était dans l’armée française. Je m’abstiens de le dévoiler ici.
J’avoue que pour l’instant, je n’y accorde aucune importance avant d’en avoir des compléments évidents d’information sur ces allégations qui me paraissent un peu curieuses.
Mais, dès que j’aurai une réponse sûre et certaine qui justifie l’indéfectiblement attachement de notre Chef Président au Peuple Nawda, je la partagerai naturellement avec vous mes lecteurs….
Pour l’instant j’observe simplement avec vous que le Prince a confié son âme et l’âme de son pouvoir au peuple Nawda en ces moments chauds où la sérénité et la quiétude semblent l’avoir réellement quitté. La vraie raison de ce choix, nous la chercherons ensemble plus tard.