L’élection présidentielle de 2005 au Togo se prépare activement, en tout cas, du côté du régime togolais qui ne compte rater, pour rien au monde, l’échéance constitutionnelle devant permettre au locataire actuelle des « deux Palais » de rester en poste. Mais dans la foulée, plusieurs interpellations fusent de partout et la dernière en date vient de l’ONU.
Depuis quelques jours, une mission du département des affaires politiques des Nations Unies est arrivée au Togo pour consulter les différentes acteurs de la politique ainsi les organisations de la société civile et s’imprégner de la situation qui prévaut dans le pays à quelques mois de l’élection présidentielle de 2015.
Emmenée par Akinyemi Adegbola, le coordonnateur de la division d’assistance électorale, la délégation a pour mission d’évaluer le système électoral togolais. Il s’agit en clair, d’une mission d’exploration aux d’identifier les maillons faibles de la chaîne électorale et de faire ensuite des recommandations pour des élections crédibles.
Tour à tour, la mission de M. Adegbola a rencontré les partis politiques, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et autres institutions impliquées dans l’organisation du scrutin. Les organisations de la société civile n’étaient pas du reste. Elles ont été rencontrées en début de semaine par la délégation de Akinyemi Adegbola.
Que des inquiétudes par rapport à l’organisation de la présidentielle
Que ce soit les partis politiques, les organisations de la société civile rencontrées par M. Adegbola et sa suite ont exprimé leurs vives inquiétudes quant au déroulement du processus électoral en cours. Plusieurs craignent que le climat tendu et délétère perceptible dans le pays depuis quelques temps ne débouche sur des situations difficiles en 2015.
Tous comme les partis politiques, les OSC ont fait comprendre à la mission de l’ONU que les réformes politiques actées par l’Accord politique global (APG) de 2006 et dans les recommandations de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) sont d’une nécessité extrême pour un processus électoral acceptable.
Une autre question avancée par les OSC est celle de l’accréditation des observateurs locaux. Ces organisations veulent également se battre contre la démobilisation constatée lors des législatives de 2013 pour accroître le taux de participation en 2015.
Nécessaire amélioration du processus électoral
La mission de M. Adegbola devra rendre son rapport au Secrétaire Général Adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques. Celui-ci devra décider à son tour de l’assistance que les Nations Unies pourront apporter au Togo dans le cadre des élections à venir.
Mais déjà, l’ONU qui a au travers de a gorge le carnage de 2005 a clairement indiqué aux autorités que les choses ne devraient pas se dérouler de la même façon que de par le passé et qu’il va falloir changer et améliorer le système électoral togolais.
Rendant compte au Premier Ministre togolais mercredi, Akinyemi Adégbola a indiqué à la lumière des différentes inquiétudes exprimées que les autorités togolaises sont tenues de respecter les recommandations à venir pour l’amélioration du processus électoral.
Avant même que le rapport de la mission ne soit élaboré, l’ONU précise que les recommandations qui seront formulées à l’endroit du gouvernement ont pour but de garantir la paix et la stabilité du pays. 2015 ne devra pas être comme 2005 et il n’est plus question d’assister à un carnage électoral au Togo pour cause de refus de réformes.Officiellement, plus de 500 morts ont été enregistrés en 2005 selon un rapport de l'ONU. D'autres rapports parlent de plus de 1000 morts.
Seulement voilà que la mise en œuvre des recommandations et le respect des engagements pris sont devenus le sexe des anges au Togo et n’ont jamais existé.