- L’organisation patronale Medef (Mouvement des entreprises de France) a appelé les entreprises françaises opérant en Afrique à rester sur ce continent dont une partie est touchée par l’épidémie d’Ebola et à «ne pas succomber à un principe de précaution trop simpliste».
Dans une tribune publié le 31 octobre sur les colonnes du quotidien économique Les Echos, le président du Conseil de chefs d'entreprise France-Afrique de l'Ouest et centrale du Medef, Marc Rennard, a privilégier une «approche raisonnée» pour réduire les risques liés à l’épidémie qui a fait prés de 5000 morts en Afrique de l’Ouest.
«Puisque l'écrasante majorité des 54 pays du continent africain n'est pas touchée par l'épidémie, il n'y a pas lieu de mettre l'Afrique en quarantaine économique. Suspendre des vols, annuler des événements internationaux ou ajourner l'acheminement de conteneurs dans les ports de pays non infectés, c'est leur appliquer une double peine », écrit-il. Et d’ajouter: « Loin de nier l'ampleur et la gravité de l'épidémie, les partenaires du développement opérant dans la région ne doivent pas succomber à un principe de précaution trop simpliste mais, à l'inverse, privilégier l'approche plus fine et raisonnée qu'est l'analyse des risques. Et, à partir de là, mettre en place des protocoles, des contrôles incessants, de la pédagogie vis-à-vis de tous les salariés locaux et expatriés, en Afrique comme en France, ou toute autre mesure permettant de poursuivre nos efforts».
M. Rennard a aussi appelé les entreprises françaises à «rester aux côtés de leurs partenaires locaux », estimant qu’il s’agit là de «l'essence même du partenariat avec l'Afrique tel que les entreprises françaises le conçoivent».
«Dans quelques mois, l'épidémie sera, nous l'espérons tous, contenue. C'est aussi parce que nos entreprises auront su « rester » qu'on limitera des dommages économiques - et leurs lots de souffrances liées à la pauvreté ou à la malnutrition -, qui pourraient affecter plus durement encore les Etats et leurs populations », a-t-il souligné, estimant que «le terreau de la propagation du virus Ebola est l'incapacité des structures de santé en Afrique de l'Ouest à faire face, faute d'investissements nécessaires, malgré l'aide internationale et la faiblesse de ces Etats, fragilisés par des décennies de guerres civiles, qui peinent à coordonner une action humanitaire ».