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Interview de Agbéyomé Kodjo, Président national de Obuts, Opposition « Obuts, mes relations avec Faure, la candidature unique, Fabre, le CST, les réformes, la CENI… et moi »
Publié le dimanche 2 novembre 2014  |  afrika express


© Autre presse
Agbéyoméy Kodjo, le leader du parti Obuts


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Ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale du Togo, Agbéyomé Kodjo est devenu, après un fastidieux exil en Europe, l’un des leaders de l’opposition. Un leader qui, depuis quelques mois, tempère et remet en cause le mécanisme de fonctionnement du CST (Collectif Sauvons le Togo), grande alliance d’opposition à laquelle appartient son parti, Obuts. S’il reste très cohérent et persistant, ses anciens amis l’accablent de tous les noms. Homme de réseaux et de contacts, ce félin politique qui a d’importantes entrées dans plusieurs capitales occidentales notamment à Paris tient aux réformes progressives et s’oppose aux extrémismes de l’ANC, Alliance nationale pour le changement de Jean Pierre Fabre qui, selon lui, « ne mène nulle part« . Mieux vaut, pour Obuts obtenir quelques progrès pour la démocratie que de faire du sur-place. Si observateurs et chancelleries trouvent ses propositions « pertinentes et réalistes », il aura du mal à convaincre la grande partie des militants de l’opposition qui, dopés par l’ANC lui en veulent d’être devenu « trop vite modéré ».

Et pourtant, depuis deux décennies, « les extrémistes politiques tous azimuts ont montré leurs limites« , constate un journaliste togolais. Dans cette interview accordée à Afrika Express, le président de Obuts revient sur tout. Son parti, les réformes, le bilan de Faure, la candidature unique, ses relations supposées avec le parti au pouvoir, etc… Ils parlent de tout, sans langue de bois. Bonne lecture.



Votre parti qui avait il y a encore quelques mois, pris l’habitude de sorties médiatiques régulières a dû se borner au silence pendant de nombreux mois. Pourquoi une telle trêve alors que l’actualité n’a jamais été aussi dense ?



Cher ami, en toute matière, le temps du recul et de la réflexion est propice à la pensée humaine. En responsabilité et en sagesse, il nous a paru approprié de nous imprégner de ces vertus. Par ailleurs, est-il utile que je fasse ici à nouveau, le rappel de la double escroquerie dont la formation politique OBUTS fut victime au lendemain des élections législatives du 25 juillet 2013 ?
En outre, est-il utile que je fasse ici à nouveau le rappel de ce que la formation politique OBUTS a décidé de suspendre sa participation aux travaux du CST, car pour [nous] une alliance politique telle que celle scellée entre les membres du CST devrait avoir pour fondement constant : la concertation, la confiance et le respect mutuel .
Malheureusement nous avons appris à nos dépens que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.
Le Coordonnateur National de ce regroupement de formations politiques issues de l’opposition, le premier responsable du -Collectif Sauvons le Togo- n’a jamais été en capacité de conduire dans l’impartialité et la transparence, la destinée de ce regroupement citoyen de formations politiques issues de l’opposition politique.

Les manœuvres déloyales visant à servir exclusivement les intérêts du dirigeant de la formation politique ANC furent légion au sein du CST ! Lorsque nous avons décidé dès juillet 2013, d’alerter l’opinion publique nationale, relativement aux graves dysfonctionnements et turpitudes qui ont pollué l’atmosphère au sein du -Collectif Sauvons le Togo-, mal nous en a pris ! Nous fûmes portés sur le bûcher de la plage de Lomé où tous les samedis, sur les tribunes généreusement ouvertes par la formation politique ANC, il fut déversées d’inconvenantes ignominies sur d’éminents membres de notre formation politique.
Les responsables de la formation politique ANC se délectèrent à gorge déployée ! Devant un tel tableau surréaliste, le silence, assis sur le temps du recul et de la réflexion fut notre refuge.



Au cours de cette période portée par le discernement nous avons réfléchi, travaillé et interrogé nos militants ainsi que des togolaises et togolais ordinaires sur la posture à adopter face au déchaînement hostile et haineux orchestré par le CST dont nous étions la cible. Leurs réponses confortèrent notre posture. Cette interview nous offre l’opportunité d’exprimer nos sentiments de reconnaissance à toutes celles et à tous ceux, citoyens togolais, qui nous ont spontanément apporté soutien et encouragements durant cette épreuve difficile pour la formation politique OBUTS. Que pouvons- nous attendre de ceux qui se sont servis de nous, puis nous ont traînés par suite dans la boue ?
Soyez assuré de ce que plus de huit mois d’absence dans le débat politique national ne nous a pas empêché d’être particulièrement attentif à l’évolution de la situation politique de notre pays, et de rechercher les solutions appropriées aux sujets brûlants portés par l’actualité nationale de notre pays.

Pendant que plusieurs regroupements de l’opposition sont en conclave pour désigner un candidat unique, vous avez fait une sortie qui passe en revue l’actualité nationale. Cette attitude ne risque-t-elle pas de vous isoler ?


Bien au contraire, je pense que le contenu de la [déclaration] qui sanctionna la réunion qui s’est tenue le 18 octobre 2014, au siège de notre formation politique et qui avait pour objet de procéder à une analyse approfondie de la situation sociopolitique de notre pays me paraît de nature à interpeller les participationnistes au conclave CST/Arc-En-Ciel afin qu’ils se rendent compte de ce qu’ils mettent la charrue avant les bœufs ; et qu’en l’état, il leur est loisible de rectifier le tir pendant qu’il est encore temps !


Dans votre déclaration politique du 18 octobre, vous abordez la question des réformes de façon assez superficielle. Quelles sont les réformes prioritaires auxquelles OBUTS est attaché? Pour vous par où commencer et comment ?

Des réformes à portée constitutionnelle et institutionnelle furent actées depuis le 20 août 2006 dans le cadre du processus de réconciliation nationale mis en œuvre sous l’égide du Président du Faso. Ce sont ces réformes qui furent récemment soumis aux travaux et vote du Parlement par le Gouvernement.
La substance de leur ensemble m’a paru porteuse d’une quête de modernité institutionnelle associée à un souci d’équilibre politique. Ce « bloc » de réformes sied à tout modèle de démocratie en construction.


Lorsque vous dites prendre acte de la composition de la Cour constitutionnelle et de la CENI, cela voudrait dire que vous êtes satisfait de leur composition respective ? Et pourquoi pensez-vous mériter un siège ne serait-ce qu’à la CENI ?


S’agissant de la composition des deux institutions dont vous faites mention, (la Cour constitutionnelle et la CENI), puis-je vous faire le rappel de ce que s’agissant de la Cour constitutionnelle, les dispositions édictées à l’article 99 de la Constitution de la République du Togo ont formellement prévu les conditions de désignation et de nomination de celles et ceux qui sont appelés, d’une part, à y siéger et d’autre part, à présider cette haute juridiction de l’État togolais ?


S’agissant de la composition de la CENI, les articles 12 et 14 du Code électoral du Togo n’ont-ils pas expressément prévu les conditions de désignation des membres de cette autorité administrative indépendante, qui dispose de prérogatives de puissance publique ?

Dès lors, la formation politique OBUTS ne souhaite pas prendre part à aucune polémique. Conformément à la recommandation formulée en notre déclaration politique du 18 octobre 2014, nous réaffirmons que l’impartialité et la vérité des urnes, doivent être les seuls objectifs de ces deux institutions, pour la justice, la paix et le progrès de la nation. La prétention de la formation politique OBUTS de pouvoir disposer d’une place dans cette structure est bien justifiée en comparaison au poids politique de certains membres coptés dans cette structure chargée de l’administration électorale.


Plusieurs mois après votre retrait du CST, regrettez-vous votre décision alors que certains vous accusent d’être à la solde du parti au pouvoir ?


La formation politique OBUTS ne regrette rien, elle a loyalement et honnêtement servi le CST ; elle a payé et continue de payer un lourd tribut plus que quiconque au sein de ce regroupement citoyen de formations politiques issues des rangs de l’opposition. Nous ne sommes à la solde de personne et le CST le sait bien : c’est notre refus de servir autre objectif que celui qui pourrait permettre l’ancrage d’une démocratie apaisée et durable que nous avons été voués aux gémonies. Mais tout cela n’a pas entamé notre détermination à rester libres de nos choix et indépendants vis-à-vis de toute forme de pression ou de chantage.
Qui pourrait sérieusement croire qu’en matière politique, c’est au moyen d’incantations que des réponses adéquates sont apportées aux aspirations, à tous égards, du peuple ?

Avant la désignation d’un candidat unique de l’opposition, vous proposez l’élaboration d’un programme commun de gouvernement. Qu’est-ce que cela changera concrètement ?
Dans toute consultation électorale, la pertinence de l’offre politique et le contenu du programme du candidat qui sollicite le suffrage et la confiance du peuple déterminent le choix des électeurs. Dans le cas particulier du Togo où toutes les ambitions s’expriment et s’arc-boutent fermement sur une pléthore de candidatures au scrutin présidentiel de 2015, je rappelle que le mode de scrutin est à un tour ; les prétendants à la candidature, issus des rangs de l’opposition politique n’ont pas d’autre choix que celui de l’union sacrée de toutes les forces de l’alternance politique qui prendra appui sur un programme commun de gouvernement crédible, chiffré et sérieux et sur un homme. Aucune auto-proclamation ne peut valablement prospérer, à moins que d’aucuns aient fait le choix de délibérément conduire le peuple à la défaite.

Des rumeurs venant de part et d’autre disent que OBUTS soutiendra le parti au pouvoir en 2015 lors de la présidentielle. Avez-vous eu des contacts dans ce sens avec Faure Gnassingbé ? Une telle perspective est-elle plausible ?


Nous avons déjà affirmé dans le cadre de notre réorientation stratégique, que rien de solide et de durable ne peut se construire en campant des positions clivantes ou en se figeant dans une posture radicale. En cohérence avec notre approche républicaine des rapports entre compétiteurs politiques, j’ai à plusieurs reprises échangé avec le Chef de l’État à la faveur de rencontres républicaines au cours des cérémonies officielles auxquelles j’étais invité au titre de mon statut d’ancien Premier ministre.


S’agissant du soutien éventuel que la formation politique OBUTS apporterait au candidat de la formation politique UNIR, la Convention Nationale de la formation politique OBUTS, prévue pour se tenir courant décembre 2014, tranchera au cours de ses débats et délibérations, la question d’une investiture prise en [notre] sein ou du choix qui pourrait être porté sur un candidat tiers.


Sérieusement, votre parti aurait-il un candidat pour l’élection présidentielle de 2015 ? N’est-ce pas une manière de fragiliser l’opposition ?


La déclaration politique que notre formation politique a rendu publique à l’issue de la réunion du 18 octobre 2014 a clairement et explicitement indiqué qu’au cas où rien de sérieux et de crédible en la matière ne sera proposé au peuple togolais, OBUTS se verrait contrainte de trouver en [son] sein un candidat en capacité d’affronter le suffrage populaire pour briguer la conduite du pays. On ne peut pas être plus clair. Est-il étonnant qu’une formation politique légalement reconnue, envisage de prendre part à une élection ?


Quelle appréciation faites-vous de la gestion de Faure Gnassingbé alors que son second mandat tire à sa fin ?


Au cours du quinquennat en voie d’achèvement, le Togo a réalisé des progrès significatifs en matière d’infrastructures, précisément dans le domaine routier, dans le domaine aéroportuaire ainsi que dans le domaine portuaire sans oublier en termes de performances économiques les perspectives de développement et de croissance élevée qui se dessinent pour l’avenir de la nation.
Un Office des Routes devra être instituée afin de rendre aisé l’entretien routier sur toute l’étendue du territoire national et de remédier à tout défaut de maintenance régulière des infrastructures routières.
Au plan du dynamisme du secteur privé, les entreprises togolaises ne peuvent échapper à une obligation de performance et de qualité dans un monde globalisé. Pour ce faire, elles doivent pouvoir s’appuyer sur des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, modernes et offrant des coûts abordables.


À ce titre, sous le quinquennat en voie d’achèvement, chacun aura observé qu’il fut mis en branle un ambitieux programme de réhabilitation, de restauration et de développement des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, ouvrant voie à la compétitivité de notre pays et à la productivité adéquate des entreprises qui y sont installées.


Incontestablement, il y a une meilleure visibilité dans la direction de gouvernance du pays. Cependant, [son] talon d’Achille, reste les reformes non engagées et l’asymétrie entre les riches et les pauvres au cours de la dernière décennie. Des efforts restent à faire pour que les plus humbles parmi nous profitent de la croissance économique.



Propos recueillis à Lomé
Par MAX SAVI Carmel

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