Le Togo s’est engagé depuis 2012 dans un processus de développement du secteur agricole afin de lutter contre la précarité alimentaire et redynamiser ce secteur qui contribue à environ 40% du PIB. Ce grand projet a engendré des sous-programmes en l’occurrence le Projet d’appui au développement agricole au Togo (PADAT), le Projet d’appui au secteur agricole (PASA) et le volet national du Projet régional de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO).
Cependant, les données de l’enquête QUIBB de 2011 ont montré que 49,5% des ménages togolais éprouvent des difficultés à subvenir aux besoins alimentaires, et 50,3% est issu du milieu rural. Parmi les régions les plus touchées par cette difficulté, la région maritime et celle des Savanes viennent en tête suivies du grand Lomé.Mais comment comprendre que certaines communautés au Togo puissent vivre dans la précarité alimentaire alors que le pays a enregistré, au cours des campagnes agricoles de ces dernières années des excédents de productions agricoles et que même le pays aient pu exporter les excédents vers l’extérieur ? L’Association Togolaise de lutte contre l’Insécurité Alimentaire (ATCIA) essaie d’apporter sa pierre à la résolution de cette question.
Pour son Président, M. Biam Messan, « cette insécurité alimentaire peut trouver une approche de solution quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine. ». C’est pourquoi, selon lui, même si plusieurs programmes sont en cours d’exécution, l’ATCIA se propose de constituer le créneau pour être le point focal des systèmes de veille, de sensibilisation, d’alerte et de contrôle pour qu’aucun Togolais ne puisse plus vivre dans l’insécurité alimentaire.
Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des zones les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en système d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme.
Porté sur les fonts baptismaux le 23 novembre 2013 l’Association Togolaise de lutte Contre l’Insécurité Alimentaire (ATCIA), a pour objectifs de lutter pour l’autosuffisance alimentaire, de contrôler les origines des aliments à consommer, de lutter contre la vente et l’exportation abusive des produits vivriers, d’optimiser la stabilité du flux des approvisionnements et de contrôler sur le territoire togolais la chaîne de fabrication ou de transformation industrielle ou artisanale des produits de consommation alimentaire. Elle s’est également donnée pour mission de lutter contre l’utilisation abusive des pesticides, de suivre la traçabilité des produits agricoles et animales, de lutter contre la cherté des produits agricoles et animales, de contrôler les produits agricoles et animales importer à la consommation, d’encourager surtout la consommation des produits togolais, et enfin de lutter contre la pénurie des produits agricoles et animales.