Les derniers développements de la crise sociopolitique au Burkina Faso qui a conduit au départ de Blaise Compaoré du pouvoir vendredi ne laisse personne indifférente dans la sous-région ouest-africain. Au Togo, l’opposition, incapable de réaliser l’alternance politique depuis près de vingt-cinq ans a sa propre lecture de la révolution burkinabè.
Après sa désignation à l’issue du Conclave de trois du Collectif Sauvons le Togo (CST) et de la Coalition Arc-en-ciel, Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) a été interrogé sur son appréciation de l’évolution de la situation au Burkina Faso. Et à la question de savoir s’il allait s’inspirer de la révolution des burkinabè pour venir à bout du régime, M. Fabre a indiqué à qui voulait l’entendre que c’est l’opposition togolaise qui a plutôt inspirer son homologue du Burkina Faso.
« Les burkinabè ont réussi à obtenir que leur constitution soit respectée. C’est le combat que nous menons depuis toujours. Je crois que nous aussi nous allons réussir. Mais ce n’est pas eux qui nous inspirent. C’est la détermination de notre peuple au changement, l’aspiration de notre peuple à la liberté qui nous inspire. C’est peut-être nous qui les avons inspiré », a déclaré Jean-Pierre Fabre.
Inspirés ou pas inspirés par une opposition fut-elle togolaise ou pas, les burkinabè ont réussi à faire respecter leur volonté à travers des manifestations publiques qui ont chassé Blaise Compaoré du pouvoir. Ce qui n’est pas encore le cas au Togo où le régime en place, depuis bientôt cinquante ans, se prépare encore activement à y rester comme bon lui semble.
Le candidat de CAP 2015, du nom de la nouvelle alliance forte née de l’entente de huit partis politiques membres du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ignore encore les causes de l’échec de l’opposition togolaise depuis le début du processus démocratique mais croit pouvoir y arriver.
«Je ne sais pas les raisons pour lesquelles on ne réussit pas mais je crois que cette fois-ci, avec la manière dont nous avons commencé les choses, nous allons certainement réussir », a-t-il dit. Pour Jean-Pierre Fabre, les togolais ne devraient pas parler autant du Burkina Faso mais doivent regarder leur problème en face. « Eux, ils ont eu Blaise Compaoré pendant 27 ans et se plaignent. Qu’est-ce que nous nous devons dire sur les cinquante ans de la même famille ? Personne n’en parle et c’est à nous d’en parler », a pesté le Chef de file de l’opposition togolaise.
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