La filiale africaine du groupe français Lafarge, Lafarge Africa, a réalisé une perte nette consolidée de 129,88 milliards de nairas (780 millions $) sur la période couvrant les 9 premiers mois de l'année 2014, a-t-on appris d'une communication faite par l'entreprise aux investisseur du Nigeria Stock Exchange, le marché financier nigérian où l'entreprise est cotée.
Ce résultat s'affiche sur un point de vue global, comme étant un recul de 378%, lorsqu'on le compare aux 47,6 milliards de nairas de résultat net consolidé obtenus, sur la même période en 2013, par l'entreprise jusque-là connue sous le nom de Lafarge Cement Wapco Nigeria. Il faut toutefois entrer dans le détail des opérations pour comprendre que dans le fond, la perte n'est prise en compte que dans le cadre de la mise en commun de l'ensemble de ses actifs africains sous le même label connu aujourd'hui sous la désignation de Lafarge Africa, entité cotée sur le Nigerian Stock Exchange.
Sur un plan purement opérationnel, Lafarge Nigeria a, au mois de juin 2014, annoncé qu'elle avait acquis les participations de sa maison mère au sein de la cimenterie en Afrique notamment, les 72,4% de Lafarge South Africa Holding en Afrique du sud, les 35% d’United Cement Company au Nigéria (UNICEM), les 58,1% d'AshakaCement en Egypte et les 100% d'Atlas Cement du Nigeria. Une opération qui lui a couté au total 1,4 milliard d'actions ordinaires et un montant en cash de 200 millions $. En plus de cela, les analystes font remarquer qu'il y a eu une consolidation des pertes de la filiale sud-africaine et celle de l'Atlas située dans le Delta du Niger.
Cette opération mise de côté, Lafarge Africa a réalisé des ventes de 159,4 milliards de nairas sur la période de référence, soit une hausse de 3%, comparée aux chiffres de 2013. Le résultat opérationnel a pointé à 39 milliards de nairas, en progression de 13%. Cependant des dépenses fiscales en hausse de 94% à 6,5 milliards de nairas ont fait chuter fortement le résultat net effectif, qui a été de seulement de 31,4 milliards de nairas, en baisse de 38% à période comparée. Dans ces conditions, et avec des réserves de 1,8 milliards de nairas, le bénéfice net distribuable a été sur la période, de 29,6 milliards (175 milliards $), en recul de 40%, et le résultat net par action affiche 680 nairas soit 4,11 $ pour chacune des actions.
Cet investissement, qui constitue une dépense, est toutefois perçu par Lafarge Africa comme une opportunité d'accroitre sa rentabilité. En termes de liquidité boursière, Lafarge Africa se positionne actuellement comme étant la sixième capitalisation au Nigeria, avec ses 521 milliards de nairas d'actifs boursiers. L'acquisition des autres filiales du groupe de sa maison mère a porté sa capacité de production à 12 millions de tonnes par ans, avec des perspectives de croissance sur le moyen terme, qui lui permettront de rajouter de 5,5 millions de tonnes supplémentaires par an dès 2017.
D'un autre côté, même si les résultats consolidés n'ont pas été reluisants, l'entreprise s'en tire avec une trésorerie positive, en progression et avec des projets d'investissement limités. Ayant débuté l'année sur une trésorerie de 31 milliards de nairas, elle a généré un cash effectif de 49 milliards de nairas et a terminé la période sur une trésorerie en progression à 41 milliards de nairas.
De plus, même avec un résultat par action en recul, du fait de la dilution de nouvelles actions acquises, l'entreprise reste rentable. La crainte des investisseurs semble se dissiper. Après avoir fortement chuté sur les deux premières semaines du mois d'octobre, Lafarge Africa a terminé le mois (31 octobre) sur une hausse de 1,64 % dans un volume de 1 million d'actions échangées.