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Burkina: Boire le calice jusqu’à la lie!
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  nouvelles d'Afrique


© Autre presse par DR
Blaise Compaoré et son homologue togolais à Pô
Le Président du Faso, Blaise Compaoré, en compagnie de son homologue togolais, Faure Gnassingbé, est arrivé dans la soirée du 2 octobre 2014 à Pô, chef-lieu de la province du Nahouri


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Blaise Compaoré a quitté le pouvoir depuis le 31 octobre. C’est ce que voulaient les Burkinabé. De quoi calmer les ardeurs d’un peuple résolument décidé à définitivement tourner la page Compaoré?

Vendredi 31 octobre 2014, à la RTB (télévision nationale), Blaise Compaoré fait une déclaration. « Peuple burkinabé, j’ai entendu votre message, je l’ai compris », a déclaré le président qui a fini par se rendre compte que la pression de la rue a eu raison de sa volonté de conservation du pouvoir. Avant de faire cette annonce pour le moins surprenante: « Je quitte le pouvoir pour préserver la paix et la cohésion nationales« . Deux jours ont donc suffi à mettre fin à un règne de 27 ans!

L’armée prend désormais les choses en main. Le chef d’état major des armées burkinabé, le Gal Honoré Nabéré Taroré doit assurer la transition. L’armée lui en donne carte blanche. Peine perdue! Plus loin quelque part, un autre officier, de rang inférieur lui, s’autoproclame. Il s’agit du colonel Isaac Zida.

Honoré Traoré ou Isaac Zida, les Burkinabé ne veulent rien en savoir. La confusion s’installe. Pas question pour l’armée de prendre le pouvoir. Les contestataires réclament un homme, un militaire certes mais admis à la retraite: le Général Kouamé Lougué, ancien ministre de la défense, ancien chef d’état major congédié en 2005 par Blaise Compaoré. Il se présente désormais aux yeux du peuple comme un opposant à l’ancien régime, donc logiquement en rupture avec les anciennes méthodes.

Sans oublier qu’à côté de tout ça, il y a la possibilité pour Madame Saran Sere Sereme, politicienne convaincue et ambitieuse (dont le nom a été scandé par les manifestants) de devenir présidente. Gestionnaire d’entreprises, elle a choisi de mettre en veilleuse ses activités professionnelles pour se consacrer à la politique.

L’opposition se mêle à la danse. Ce dimanche, elle a appelé à la mobilisation jusqu’à ce que l’armée quitte le pouvoir au profit d’un civil. Une aspiration soutenue par la Communauté internationale. L’armée peut-elle faire la sourde oreille? En tout cas, une chose est sûre, les Burkinabé sont, eux, prêts à lutter jusqu’à obtenir satisfaction de leur revendication. C’est ce qu’on appelle boire le calice jusqu’à la lie.

De quoi avoir un effet boule de neige sur le continent?


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