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Liberté N° 1813 du 29/10/2014

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Des chefs à la solde du Préfet Maganawé tentent de fermer une école et de licencier deux enseignants
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  Liberté




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Togo - Les intimidations et les menaces à l’endroit des militants de l’opposition se poursuivent et prennent une dimension beaucoup plus alarmante qu’il y a quelques semaines lorsque nous vous relations les échecs cuisants de la tournée des militants du parti au pouvoir dans la localité de Guérin-Kouka. La mission ne serait plus d’intimider tous ceux qui militent en faveur de l’alternance au Togo. Plutôt, les actes des autorités locales font penser à une envie de punition collective.

La scène se passe à Nada, un quartier du canton de Kidjaboun régenté d’une main de fer par Gnamala Nounabre. Comme il est souvent initié dans les villages, les parents ont décidé de prendre en charge l’implantation d’une école à Nada. L’idée avait été favorablement accueillie par l’inspecteur de l’Enseignement primaire dans la localité qui a accompagné les parents dans la construction d’un hangar pouvant abriter les salles de classe. L’inspecteur tout en acceptant la délocalisation du groupe B de l’école primaire de Kidjaboun , a conseillé que celle-ci soit progressive. Ainsi, les classes de CP1 et du CP2 de ce quartier dansement peuplé ont bénéficié de cette école de proximité qui accueille aujourd’hui 150 élèves.

A la veille de la rentrée scolaire 2014-2015, les travaux de rénovation du hangar abritant les salles de classe ont été interrompus par le chef canton, Gnamala Nounabre. Et pour cause, le quartier Nada décrit comme acquis à l’opposition, et c’est d’ici qu’est originaire Lafia Kidissil, le jeune homme qu’il avait battu jusqu’au sang après les législatives de 2007. Il a donc fait arrêter la rénovation du hangar et ordonné la construction d’un nouveau dans l’enceinte même de l’établissement, et ceci, sans recourir à l’avis du Directeur de l’école qui était en vacances ni à celui du Comité des parents d’élèves. Le mécontentement des parents a été immédiat. Mais comme ils pouvaient s’y attendre, connaissant l’homme et ses méthodes dignes d’un autre âge, Gnamala Nounabre a répondu aux parents que sa décision est prise et qu’il ne reviendra pas là-dessus.

Le retour du Directeur de l’école n’aura rien changé à la situation, ce dernier leur expliquant qu’il ne peut rien après qu’il a tenté de comprendre ce qui se passait. Soit dit en passant, le chef canton Gnamala Nounabre est très craint pour sa cruauté, et surtout qu’il a la protection du préfet de la localité, tout lui semble permis.

Devant cette situation, les parents d’élèves du quartier Nada décident de transférer leurs enfants hors de l’EPP Kidjaboun, ce qui menace l’existence du groupe B de ladite école, car hormis les élèves inscrits aux cours préparatoires (CP), 69 autres sont aux cours élémentaires (CE) et un nombre plus important est inscrit aux cours moyens (CM) et au collège. Le préfet, Dadja Maganawé est alors intervenu et a envoyé un émissaire à la rencontre des parents afin qu’ils reviennent sur leur décision. « Je sais que le chef a commis des erreurs dans le passé, mais il ne faut pas chercher à lui faire porter le chapeau de tout ce qui ne marche pas à Kidjaboun », a-t-il dit à son émissaire, lui aussi natif de Nada. Pour le préfet, les parents doivent comprendre que cette délocalisation ne sera pas effective.

Une semaine après, une délégation du quartier Nada est allée se plaindre à l’inspecteur du premier degré qui a effectué le déplacement de Nada le lendemain, vu la gravité de la situation. Malgré l’avis du chef canton et de son mentor, le préfet de Dankpen, l’inspecteur maintient la continuité du groupe B au quartier Nada pour ainsi permettre à tous les enfants d’avoir accès à l’éducation. Deux enseignants sont alors affectés pour les cours, avec la promesse de faire construire un bâtiment scolaire dans un avenir proche.

Egalement à Nampoche, ce sont deux enseignants volontaires : Djidjil Nboh et Ouadja qui sont dans le collimateur du chef de Kidjaboun et le préfet Maganawé. En effet, à la rentrée, le régent du canton de Nampoche approche le directeur du CEG dudit canton pour lui demander le remplacement des deux enseignants volontaires. Le motif invoqué est que ces deux n’auraient pas un cursus universitaire et qu’il a deux jeunes originaires de Kidjaboun qui sont hautement diplômés. Le directeur, Monsieur Bamba lui fit comprendre qu’il n’est pas des prérogatives du chef canton de remplacer les enseignants et que sa requête n’aurait pas de suite.

Il y a lieu de rappeler que Djidjil Nboh est le principal initiateur du CEG. Il a un niveau terminal et a obtenu les diplômes liés à son métier d’enseignant. Il est volontaire depuis huit ans. Monsieur Ouadja, lui, est titulaire d’un Bac série A et de plusieurs diplômes professionnels.

Croyant le dossier clos, le régent est allé avec un représentant du parti Unir dans le canton à Bassar voir l’inspecteur Monsieur Alagbé pour lui demander de faire remplacer les deux enseignants. Ce dernier, séance tenante, a appelé le directeur Bamba pour savoir ce qui se passait. Une fois l’histoire connue, il a demandé de maintenir les deux jeunes à leur poste.

La cause de tout cet acharnement est qu’ils sont identifiés comme des militants de l’opposition, et donc il faut les mettre en difficulté. Bien avant, Djidjil a été averti par son frère, point focal de l’UNIR à Nampoche, que bientôt il sera évincé de l’école.

Le régent, après ces échecs, a avoué en privé que c’est le préfet qui lui a demandé de faire partir ces deux jeunes avant la présidentielle de 2015. A la place d’une adhésion volontaire au parti, c’est la peur et l’intimidation qui sont utilisées.

Dans un autre registre, Gnamala Nounabre a annoncé l’arrestation prochaine de N’ganigma Mabitché, ex-président de la délégation spéciale qui a rejoint l’opposition. Selon des sources proches du préfet Dadja Maganawé, cela ne va pas durer. « Il faut à tout prix le mettre hors d’état de nuire », aurait-il affirmé.

G.A.

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