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La CDPA-BT et la révolution du Peuple burkinabè
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  icilome




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Togo - 1- La rue a vaincu. Blaise Compaoré a fini par démissionner. La pression populaire est allée croissante. C’est une véritable révolution populaire. Elle a réussi à mettre fin au régime autocratique qui a régenté le pays pendant 27 ans. Par son organisation et sa détermination, le Peuple descendu dans la rue au Burkina Faso a repris le pouvoir malgré la force de la répression. La CDPA-BT salue le Peuple burkinabé. La force d’une opposition démocratique réside dans la force organisée de la masse des opposants.

2- La CDPA-BT constate cependant que le pouvoir, que le Peuple burkinabé vient ainsi d’arracher à Blaise Compaoré, semble en train d’être confisqué par les forces armées du régime déchu. La CDPA BT regrette cette récupération en cours de la révolution populaire et s’en inquiète. Sans doute beaucoup d’hommes habillés sont-ils du côté du Peuple burkinabé insurgé contre l’autocratie régnante. Mais l’armée néocoloniale est une institution. Heureusement qu’au sein de l’opposition burkinabé des voix s’élèvent contre cette récupération, et exigent que la transition soit assurée par une autorité civile.

3- Pour justifier les coups d’Etat militaire en Afrique, on a longtemps soutenu que l’armée est la seule force organisée dans les Etats postcoloniaux d’Afrique. Les partis d’opposition burkinabés n’auraient ils pas pu se donner une organisation leur permettant de se saisir du pouvoir pour conduire la révolution populaire jusqu’à son terme ? Dans tous les cas, l’histoire a montré qu’une révolution populaire, qui n’est pas portée par un parti révolutionnaire, finit toujours par être récupérée par des forces réactionnaires, qu’elles soient militaires ou civiles.

4- Les armées des Etats néocoloniaux d’Afrique n’ont toujours pas compris que dans une République, qu’elle soit monarchique ou démocratique, l’armée doit obéissance à l’autorité politique comme tous les autres corps de la nation, et qu’elle ne saurait se mettre au-dessus de la loi. En tant qu’institutions néocoloniales, elles ne comprendront pas. Elles sont formatées pour ne pas comprendre. Pour les amener à comprendre, il faut que les partis d’opposition aux régimes despotiques mettent les peuples opprimés en mesure de dire non à partir d’un moment donné. Mais ils ne pourront jouer ce rôle historique qu’en étant eux-mêmes de véritables partis politiques démocratiques et panafricanistes, et non de simples machines électorales montées pour satisfaire des intérêts particuliers, notamment pour accéder aux privilèges du pouvoir autocratique néocolonial.

5- Bien qu’ayant de sérieuses inquiétudes face au processus de récupération en cours de la révolution populaire burkinabè par l’armée, la CDPA-BT soutient avec force le Peuple du Burkina Faso dans sa détermination à abolir le pouvoir autocratique pour instituer une véritable démocratie dans le pays.

Si les autocrates néocoloniaux africains de tout acabit se donnent les mains par-dessus les frontières coloniales pour se soutenir mutuellement, pourquoi les partis démocratiques africains ne le feraient-ils pas pour le bonheur des Peuples d’Afrique ?

Lomé le 3 novembre 2014.
Pour la CDPA-BT,
Son Premier Secrétaire
E. GU-KONU

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