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Les écoles privées à Lomé et le calvaire des enseignants
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  icilome.com




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On les retrouve dans les coins et recoins de la capitale, et même dans les villes de l’intérieur du pays. Il suffit d’une baraque un peu spacieuse dans le coin d’une rue, séparée des contre-plaqués pour en faire des chambrettes et, on a une école privée, que ce soit maternelle, primaire ou secondaire.

La plupart du temps, les fondateurs de ces écoles privées font une publicité porte-à-porte. Il s’agit pour eux de rendre visite à leurs amis et les inviter à inscrire leurs enfants dans la nouvelle école qu’ils viennent de créer, même s’ils ne pensent jamais réunir les papiers nécessaires pour être en règle avec le gouvernement, c’est-à-dire que l’établissement soit officiellement reconnu par l’Etat.

Dans ces écoles sont recrutés des jeunes diplômés, sortis fraichement des universités ou nantis du BAC I ou II, à la recherche du travail.

Aujourd’hui au Togo, il n’est un secret pour personne que le chômage va à une vitesse vertigineuse. Ces jeunes diplômés qui sortent des universités n’ont d’autres choix que de saisir la première proposition d’emploi, sans toutefois penser aux conditions qui y sont liées.

Il faut dire que les conditions dans lesquelles travaillent ces enseignants des écoles privées sont à déplorer. La plupart des enseignants rencontrés dans le cadre de cette enquête n’ont pas pu dire du bien de leur travail.

D’abord, ils sont recrutés sans contrat. Nombreux sont ces enseignants qui, aujourd’hui, sont royalement bardés de titres d’« enseignants vacataires ».

D’ailleurs, ceux d’entre eux qui sont titularisés ne sont pas mieux traités que leurs camarades vacataires. « Nous avons l’impression de faire du volontariat avec ce métier. On ne nous traite pas comme il faut, mais on exige de nous des résultats », a déclaré un enseignant dans une école privée à Bè-Kpota.


Ce qui étonne, c’est lorsque certaines écoles privées prestigieuses, prétendant avoir de renommée internationale, avec des programmes français, se retrouvent aussi dans le même cas.

« On nous demande de venir au cours bien habillés, avec des cravates bien serrées dans la gorge. Aucun enseignant n’a le droit de venir en Jeans. Mais en même temps qu’on nous demande ceci, nos salaires ne tombent pas régulièrement. Comment allons-nous faire pour nous habiller décemment lorsque parfois, ce sont des élèves qui nous paient notre nourriture pendant la récréation ? », se demande un enseignant dans une école privée dont la publicité passe tout le temps sur les médias.

Cette école, à en croire notre source, brasse des millions chaque année, puisque les frais scolaires avoisinent le million de FCFA. Mais les enseignants ne sont jamais récompensés pour leurs efforts, puisque chaque année, l’école réalise un bon taux de réussite.

« Il y a quelques jours, l’employeur a annoncé une réunion. On croyait qu’il y aura grand-chose. Il s’est seulement contenté de dire merci pour nos efforts fournis pour la réalisation du score de l’an passé, après bien sûr nous avoir ri au nez. Pas d’annonce d’arriérés, de primes, ni d’augmentation. En fait, on l’impression que le message, c’est si quelqu’un n’est pas d’accord, il y a la porte de sortie », a ajouté notre source.

Dans certaines écoles privées, la recherche du personnel qu’on peut facilement clochardisé amène les fondateurs à recourir au service de n’importe qui qu’on prend dans la rue. Ce qui influe négativement sur le rendement et donc sur le niveau des élèves.

Les enseignants de ces écoles sont peu recyclés ou pas du tout. Difficilement, ils se procurent aussi du matériel didactique qui pourrait leur permettre de se familiariser avec le programme et dispenser les cours sans trop de peine.

« Ils sont mal payés et mal nourris. Comment peut-on leur demander de s’équiper ? Avec quoi ? Nous sommes en face d’une situation devant laquelle l’Etat doit intervenir. Parce que son silence frise la complicité qui porte un sérieux coup à l’éducation au Togo », a indiqué un pédagogue.

Pour nombre d’observateurs, dans un pays où l’école manque, même dans les localités périphériques de la ville de Lomé et où, à l’intérieur du pays, c’est sous des hangars de fortune que les élèvent suivent les cours, on ne peut qu’assister au foisonnement des écoles privées dans tous les coins de rue, surtout lorsqu’elles ne sont pas contrôlées.

« L’Etat n’honore pas ses responsabilités vis-à-vis de ces établissements privés. Comment peut-il les contrôler ? C’est lorsque le gouvernement arrive à apporter son aide à ces privés qu’il peut avoir son droit de regard dans leur fonctionnement », a souligné un responsable de syndicat des enseignants.

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