L’aspiration profonde de tout citoyen togolais est avant tout d’appartenir à une nation où toutes les filles et tous les fils circulent librement et agissement aisément dans tous les coins et recoins du pays sans se soucier de quelques ennuis que ce soit qui seraient liés à une forme de tribalisme ou d’ethnocentrisme.
Mais au regard de ce que nous servent nos gouvernants actuels, il s’avère que le Togo est loin d’atteindre l’idéal d’une nation. Au contraire, tous les actes que posent le Prince et ses amis perchés au pouvoir visent plutôt à diviser les togolais ou même à les opposer autant que possible.
Deux preuves évidentes illustrent parfaitement ces affirmations que nous tenons ici.
La première est liée à la manière dont Faure Gnassingbé a réparti les officiers ayant le commandement de l’armée dans le cadre de sa fameuse refondation.
Pour la gendarmerie, Faure Gnassingbé a nommé le colonel Amana originaire de la Kozah commandant de la zone nord qui va de Blitta à Cinkanssé. Et pour le sud, il a également mis un sudiste, le colonel Akpovi.
Même Schéma pour la BIR. Le colonel Kpakpabia au nord, et Kengnon au sud.
En clair, le Chef de l’Etat a choisi d’envoyer les nordistes dans leur nord et les sudistes au sud. Et pour tout boucler, il place un Losso et un Kabyè de Pagouda à la tête des deux commandements clé de l’armée pendant que l’Etat major-général est dirigé par un autre officier Kabyè qui, manifestement n’est pas du tout le meilleur.
Le Schéma est ainsi défini et c’est ce que le Prince appelle sa « Refondation » de l’armée togolaise.
A l’analyse d’une telle répartition, on comprend bien que sous Faure Gnassingbé, les gens du sud ne peuvent pas travailler librement parmi les citoyens du nord.
Il en est de même pour les officiers du nord qui ne sauraient agir librement au sud si ce n’est dans la capitale où il y a une sorte de melting pot qui rassemble pratiquement toutes les ethnies du pays.
Voilà donc une répartition dangereuse qui illustre sans ambages, le tribalisme aiguë du fils-héritier. Mais ce n’est pas tout, il y a encore une autre preuve qui conforte cette affirmation.
Depuis que Faure Gnassingbé a créé son fameux UNIR à Atakpamé, jamais ce parti n’a tenu de congrès. Certains ont pensé que c’est par simple incapacité, mais non.
En réalité, l’aspect incapacité est certes vérifié, mais il est mineur. Le fait que l’Union pour le République ne tienne toujours pas son congrès tient beaucoup plus du tribalisme de Faure Gnassingbé sur lequel il s’appuie pour faire courir tous les cadres et fonctionnaires qui se réclament de ce parti.
En fait, toutes les fois qu’il est question pour UNIR d’entrer en contact avec la population à la base, Faure Gnassingbé envoie chaque cadre chez lui. Mais oui, chaque cadre est tenu de gré ou de force, de regagner sa localité d’origine pour aller parler aux siens du fameux UNIR dont on ne connait ni la tête ni la queue.
Il aurait doté ce parti de structures fiables que ce travail reviendrait au bureau du parti qui serait à même de faire une tournée nationale, peu importe l’origine des membres de ce bureau.
Jamais l’on ne verra sous Faure Gnassingbé, un Barqué se rendre à Aneho pour parler à la population de UNIR tout comme un Aquereburu ne se risquerait guère à s’aventurer à Kara ou à Dapaong pour mobiliser la population autour des idéaux (s’il y en a) de ce parti.
Du coup, le Prince est en train de dire aux togolais qu’ils ne peuvent pas se sentir à l’aise pour agir efficacement pour le compte du Togo partout sur le territoire national. C’est très dommage et même très dangereux pour la nation qu’il est supposé bâtir.
Cette manière de procéder est sans doute un aveu d’échec par rapport à cet impératif qui incombe au Président de la République de construire une nation effective au Togo.
Et pourtant, il jouit bien de ce privilège d’être né d’un père du nord et d’une mère du sud. C’est d’ailleurs le principal argument que ceux qui l’avaient présenté en 2005 au peuple togolais, avaient abondamment utilisé.
Qu’a-t-il alors de cet atout indéniable qui devrait en principe l’aider à servir de pont entre les deux régions du pays et donc de fédérer toutes les ethnies du pays dans un creuser national Il l’a manifestement rangé dans les placards pour malheureusement tomber dans un tribalisme inquiétant ?
Si en dix ans de gouvernance du Togo, Faure Gnassingbé n’a pas pu créer une nation effective alors même que son papa défunt avait bien réussi ce pari avant le vent de l’Est de 1990, il est clair que le fils est bien en deçà des performances de son père. Alors, une question, le Togo est-il appelé à avancer ou à marcher plutôt à reculons ???