Le gouvernement togolais dribble l’Etat libyen qui a vainement chercher de récupérer l’Hôtel 2 Février qui avait été cédé à Mouammar Khadafi, l’ancien président libyen. Réuni en Conseil des Ministres lundi sous l’autorité du Chef de l’Etat, le gouvernement juge bon de renationaliser cet hôtel qui a accueilli de grands évènement au Togo. Des négociations seront engagées pour un nouveau contrat avec un autre concessionnaire.
C’est par un avant-projet de loi portant nationalisation et transfert de propriété de l’ensemble immobilier de l’hôtel 2 février dans le patrimoine de l’Etat que la décision a été prise.
En effet, cet ensemble hôtelier stratégique et mémorable qui a accueilli les plus grands sommets sous-régionaux, continentaux voire internationaux faisant la réputation de notre pays ainsi que la fierté de nos concitoyens, avait dû être cédé à un groupe étranger pour sa réhabilitation et son exploitation technique et commerciale dans la classe des hôtels 5 étoiles de standard international.
Le gouvernement précise que les concessionnaires ont été incapables d’honorer le contrat malgré les nombreuses interventions du gouvernement d’une part, et d’autre part, les besoins urgents de relance des activités diplomatiques, touristiques, économiques et stratégiques du Togo. Ce qui a amené à une réflexion approfondie sur l’urgence d’une réappropriation par l’Etat de ce patrimoine national.
« Par ailleurs, la situation géographique de l’ensemble hôtelier du 2 février au cœur de la capitale de notre pays, dans le voisinage immédiat de certaines institutions de la République et de monuments nationaux dont le parlement, l’hôtel de ville de Lomé, la place de l’indépendance, les représentations diplomatiques des pays amis, le siège de certaines organisations internationales, les plus hautes administrations de notre pays, a renforcé la conviction que ce bien ne peut être laissé dans l’état de délabrement dans lequel il se trouve du fait des défauts d’exécution des contrats conclus », explique le Compte rendu du Conseil.
A ces raisons, il faut ajouter la profonde crise qui secoue l’Etat d’origine du partenaire concessionnaire. Du coup, l’issue incertaine de la crise ne garantit pas la reprise dans des délais raisonnables de l’exécution des contrats. Ce qui explique la décision prise par le Togo de se réapproprier, de réhabiliter, de valoriser et de relancer l’exploitation commerciale et technique de ce fleuron de l’hôtellerie togolaise.
«Toutes les garanties sont prises et offertes par la législation et les institutions togolaises pour préserver les droits et les intérêts indemnitaires des partenaires de l’Etat », indique le Communiqué du Conseil des Ministres.
De même, un projet de loi a été adopté et vise à solliciter l’autorisation de l’Assemblée nationale, pour permettre à l’Agence de promotion des investissements et de la zone franche (API-ZF) de négocier et d’octroyer des exonérations raisonnables en matière fiscale et douanière et strictement nécessaires au besoin de la négociation d’un nouveau contrat de partenariat public privé relatif au financement, à la rénovation, à l’exploitation technique et commerciale et à la maintenance de l’Hôtel 2 Février.