Togo - Une Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, voilà ce que le gouvernement togolais envisage créer dans les prochains jours pour endiguer ce mal qui gangrène l’économie togolaise. L’annonce a été faite lors du communiqué final du Conseil des ministres du lundi 03 novembre.
A en croire le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et de la Formation civique, cet organe répond au souci de renforcer la lutte en établissant une autorité administrative indépendante, chargée exclusivement de la prévention de la corruption et d’une collaboration active avec l’institution judiciaire, qui est traditionnellement chargée de la répression.
Compte tenu des engagements internationaux pris par le Togo et vu les actions néfastes de la corruption sur l’économie nationale, le gouvernement trouve qu’il est nécessaire d’accorder une attention particulière à la prévention, notamment à travers la promotion active d’une culture de la probité, de l’intégrité et de la transparence.
L’Assemblée nationale s’apprête donc à recevoir une loi pour légiférer en ce sens.
A première vue, c’est une initiative louable qui mérite encouragement. Cependant, on se demande si ce n’est pas une institution de plus qui va encore engloutir de l’argent du contribuable.
On se rappelle encore la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et le Sabotage Economique (CNLCSE) créée tambour battant par le gouvernement dans un passé récent. Tout le monde s’apprêtait à voir cette commission à l’œuvre, puisque la corruption reste ce mal qui freine le développement à tous les niveaux.
Mais les Togolais ont été vite déchantés. Cette commission ne s’est faite entendre que le jour de sa création. Elle a toujours brillé par son mutisme face aux nombreux cas de corruption dénoncés surtout par la presse et des organisations de la société civile. Le gouvernement, quant à lui, n’a jamais réussi à arrêter ces brebis galeuses.
Au contraire, elles semblent avoir le vent en poupe et donnent l’impression de n’avoir de compte à rendre à personne. D’ailleurs, la création prochaine de cette haute autorité de lutte contre la corruption témoigne de l’échec de l’ancienne commission. Une preuve d’aveu d’impuissance du gouvernement face au phénomène auquel se livrent aussi des personnalités proches du pouvoir.
On ne le dira jamais assez. L’administration togolaise est devenue aujourd’hui le nid de la corruption. Tout le monde sait là où se trouve le problème, mais personne n’aime se prononcer sur ce qu’on peut appeler tabou. C’est ce qui a fait échouer la commission anti-corruption.
En tout cas, on attend de voir l’ampleur qu’on donnera à cette haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Pour le moment, on se demande si c’est un mythe ou une réalité.