Une à une, les plumes du bel oiseau tué là-haut s’éparpillèrent. Après Denke Wazo au foot en Mars dernier, l’environnement sportif togolais est encore en deuil depuis le 29 Septembre de cette année. Cette fois, c’est au sein du basket-ball togolais que le fossoyeur a opéré en emportant dans lugubre et ténébreux haillons Lawson Têvi N’nékpédu Séraphin alias Trina, laissant un vide abyssal dans la horde « Etoiliste » et le basket-ball made in Togo.
Un amoureux fou du basketball, une grosse pointure et un formateur du basket togolais
Colosse basketteur togolais, « Trainer » n’est pas du tout un inconnu de la sphère orange du basket surtout de la jeune génération à laquelle il s’est entièrement consacré. « Même avant sa mort, sur le lit de l’hôpital, il demandait aux infirmiers d’accélérer les soins pour aller retrouver le parquet (…) il s’est jamais détaché du terrain ; la seule fois qu’il a été contraint d’en être éloigné est la semaine où il a été malade», dira Ernest TEMANOU, président de la Ligue Lomé-Golfe de Basket-Ball avant d’ajouter que Traine a donné sa vie à la discipline favorite de Michael Jordan.
Et l’on peut en douter quand celui qui à trente quatre (34) ans, a déjà penser à créer un centre de formation pour les amoureux comme lui de la balle orange. Nous étions en 1973. Et nombreux sont-ils à y faire leurs premiers smashes et rebonds qui ont émerveillé-comme le très talentueux Cosmas Kpokpoya dit Appolo qui a poursuivi une carrière professionnelle dans la Pro Ligue française avec Rennes et du meilleur marqueur des années 74, Pascal Amouzou- avant de finir aux frères Ajavon, Assaad, Tonton entre autres qui font la fierté du basket-ball actuel même s’il déplore la régression du niveau de la discipline.
Ce n’est pas tout, les archives sont plus que prolixes à son sujet. En tant que joueur et en tant que coach. Fin tacticien du basketball, c’est avec lui que le basket togolais a connu son heure de gloire ou mieux les meilleurs moments de son histoire dans les années 70-80 sur le continent africain. C’est sous la conduite de « Trainer » que l’équipe nationale togolaise masculine remporte la Coupe Yacoubou Gowone en 1972 à Lagos au Nigéria devant des nations telles le Tchad, le Bénin et le Nigeria pays organisateur avant de finir toujours avec la même équipe la quatrième place à une Coupe d’Afrique des Nations de basketball à Bangui en Centrafrique avec à la clé le prix de meilleur marqueur pour son poulain Pascal Amouzou.
Il reviendra grimper sur la troisième marche du podium avec l’équipe nationale féminine du Togo à la Coupe d’Afrique des Nations qui s’est disputée à Dakar au Sénégal, quatre années plus tard juste derrière de grandes nations du basket africain : l’Égypte et le Sénégal. Les années 80 vont encore être plus souriantes pour Trainer.
En 1981, il devient champion d’Afrique Universitaire à Nairobi au Kenya avec l’équipe féminine de l’Université du Bénin, actuelle UL (Université de Lomé) avant d’être élevé au titre de head coach de toutes les catégories de Star Club de Neuilly Sur Marne à Paris en France et aurait pu même finir sélectionneur de la formation espoir n’eut été quelques problèmes administratifs, nous fera savoir Ernest TEMANOU.
« Je fais parti des rares personnes qui n’ont pas évolué sous sa houlette, je n’ai pas eu cette chance d’être entrainé par Trainer, mais aujourd’hui on partage beaucoup de choses par rapport à ce qu’il a fait pour les jeunes », a déclaré M. Témanou qui se rappelle au passage d’un hommage qui lui a été rendu pas à titre posthume mais de son vivant en rebaptisant Lomé Basket Camp, un camp de basketball réunissant les jeunes pendant les vacances, Camp Lawson Séraphin. Entre 1987 et 1997, il est nommé directeur technique national du Togo.
L’homme n’est rien, c’est son œuvre qui est tout, dit-on. Et le palmarès de « Trainer » Séraphin Têvi LAWSON séduit plus d’un. Fauché par le glouton jamais puni un 29 Septembre, Trainer retourne aux cendres d’où il est issu ce 08 Novembre à l’âge de 75 ans.... suite de l'article sur Autre presse
