Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Gerry Taama, président du NET, donne les raisons de son engagement aux côtés de CAP 2015
Publié le jeudi 6 novembre 2014  |  icilome


© Autre presse
Gerry Taama, leader du NET


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Togo - Le président de Nouvel Engagement Togolais (NET), Gerry Taama justifie son engagement aux côtés de ses camarades du Combat pour l'Alternance Politique en 2015 (CAP 2015). Il dit ne pas abandonner son credo "faire la politique autrement".

Pourquoi ai-je fais le pari de CAP2015

Depuis vendredi dernier, nos militants, sympathisants et autres soutiens me harcèlent de questions ? Qu’à fait le NET de son « faire la politique autrement » ? L’approche initiale, fondée sur la formation civique, la sensibilisation citoyenne et la solidarité nationale, a-t-elle disparu de notre projet politique ? Où est passé notre participation active au débat public ? Notre lien ombilical avec les jeunes ?

D’autres questions sont encore précises ; Que représente CAP2015 sur l’échiquier national ? Et pourquoi l’ex-blogueur Gerry TAAMA, réputé pour ses pamphlets sans concession, se retrouve-t-il aujourd’hui avec ceux qu’il a longtemps pourfendus, donnant l’impression d’avoir troqué au réalisme de ses précédentes prises de positions, un opportunisme sans contours précis.

A mon sens, trois raisons expliquent aujourd’hui notre présence au sein de CAP2015.
La première est la cohérence de notre engagement. A la sortie des élections, nous avons produit plusieurs documents montrant l’obligation pour l’opposition d’avoir une démarche unitaire pour parvenir à battre UNIR à une élection au Togo. Je rappelle encore que lors des législatives dernières, UNIR a pris 44% de l’électorat, le CST 28%, l’Arc-en-ciel 10% et l’UFC 8%, pour un taux de participation de 65% des inscrits.

La conclusion est cinglante : pour battre UNIR, il faut mettre ensemble les trois formations qui se revendiquent de l’opposition (UFC y compris) s’il s’agit d’une élection à un tour (total mathématique 46% pour l’opposition). Sans l’UFC, il faut compter sur une importante augmentation du taux de participation, (+20%, équivalant aux 85% des législatives de 2007) dont la majorité des voix se rapporteraient à l’opposition. Cette augmentation du taux de participation (sympatisants opposition) ne peut avoir lieu que s'il y a quelque chose de nouveau, que nous lions à l'union de l'opposition.
Bien entendu, dans l’hypothèse d’une élection à deux tours, toutes ces conjectures seraient vaines puisque ce genre d’élection n’a plus été tenté au Togo depuis longtemps. Mais une union de l’opposition au second tour serait de toute façon nécessaire.

Voici donc la situation que nous avons présentée à la sortie des élections, et qui nous a poussés vers notre ancienne maison, la coalition Arc-en-ciel, tout en précisant à l’époque que cette coalition était la première étape d’un grand regroupement que nous appelions de tous nos vœux. Le conclave, même s’il ne regroupait pas tous les partis se réclamant de l’opposition, était un début de matérialisation de notre objectif de départ, et il était donc naturel de prendre part à ses activités et d’aller au terme de l’ordre du jour établi dès le premier jour.

CAP2015 est le produit final du conclave. Quelle crédibilité aurions-nous eu, si nous avions aussi claqué la porte pour des divergences de vision (qui existent pourtant). Voila pour la cohérence.

La seconde raison est la pertinence. Il n’a échappé à personne que CAP2015 n’a pas en son sein trois des quatre plus grands partis de l’opposition, si l’on s’en tient au nombre de députés et/ou au nombre de voix aux élections. Il s’agit du CAR, de « l’UFC » et de l’ADDI, sans compter d’autres partis parlementaires (SURSAUT, FPD) et d’autres formations, telles que CLE, qui même si elles ne sont pas parlementaires, ont réalisé de bon scores. Est-ce que nous avons une chance de victoire sans ces partis là? NON : il faut avoir l’honnêteté de le dire, même si huit partis se sont réunis pour créer CAP2015, il n’en reste pas moins que le poids démographique de nos huit est fortement remis en cause par l’absence de ces autres partis.
Dans tous les scénarios que nous avons présentés dans nos documents, il n’y en a pas un où l’opposition gagne sans les autres grands partis. Mais la pertinence vient des objectifs de CAP2015, tel qu’ils ont été présentés lors de la conférence de presse :
• organiser dans les meilleurs délais, la lutte pour obtenir les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales
• Favoriser le rassemblement de toutes les forces politiques de l’opposition autour du combat pour l’alternance politique en 2015
• Mettre en œuvre un programme commun pour gérer le pays au cours des cinq prochaines années à travers une transition inclusive.

La recherche du rassemblement reste pour nous l’un des plus grands objectifs de CAP2015, car nous croyons que le but à atteindre n’est pas tant d’exister politiquement ou de créer un autre regroupement pour faire joli joli, mais de gagner, et dans l’état actuel, si nous n’avons qu’un tour, nous ne pouvons pas gagner en étant divisé.

La troisième raison est la confiance. Pendant trois mois, j’ai fréquenté ces aînés que je voyais à la télé en 91 quand j’avais 16 ans. J’ai bataillé, argumenté, parfois même haussé le ton contre eux, et je n’ai jamais eu l’impression que ma voix ne comptait pas. On dit que Fabre est distant, hautain. J’avais aussi cette impression, avant d’entrer dans l’arène. Mais une fois la barrière franchie, on découvre assez vite un homme disponible, accessible, affable, dont le sens de l’humour se la dispute à son érudition.


Nous avons pour les livres un amour commun, et contrairement à tout ce qui se dit, je crois qu’il fera un excellent président. Il a des défauts, heureusement d’ailleurs, dont le tout premier est que tout le monde le trouve arrogant. C’est à lui de régler ça. On dit qu’il n’est pas rassembleur. La vérité est que pour rassembler quelque chose, il faut que cette chose soit « rassemblable ». Ce qui n’est pas le cas de notre opposition.

Ce qui n’est le cas d’aucune opposition d’ailleurs. Donnez-moi le nom de ce pays où tous les partis de l’opposition décident de s’unir sans contrainte, pour aller aux élections. Chaque parti est porteur d’un message, d’une vision, d’une idéologie. Voila pourquoi le second tour ou les scrutins proportionnels permettent à tout le monde d’exister. Voila même pourquoi nous devons nous battre avec la plus grande énergie pour les réformes.

Brigitte Adjamagbo rassemble sous un seul personnage la mère, la directrice d’école et l’experte internationale. C’est une femme capable, qui ferait une excellente présidente elle aussi. Abass Kaboua, sous ses airs bougons, a un cœur d’or, et un militantisme que je lui envie. Il est sans doute le plus engagé de nous tous. Tout comme moi, je ne lui connais pas d’ambition présidentielle immédiate, mais orientée, sa voix compte. Je ne parlerai pas de ceux qui ont quitté le conclave, Gogué, qui est devenu ce père que je n’ai pas vraiment connu, ou Apevon, dont la sincérité constitue le plus grand trait de caractère.

Je crois que tous ceux qui sont restés dans CAP2015, et ceux qui n’y sont plus, ainsi que ceux qui n’y ont jamais été, rêvent d’ un meilleur Togo. Nous avons sans doute des problèmes d’organisation, de communication, de confiance mutuelle surtout, mais le sursaut patriotique est encore possible.
En conclusion, je dirai que CAP2015 dans son format actuel est une étape. Ce format pour être crédible auprès de la population doit franchir les deux obstacles qui se dressent à lui. Les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant les élections, et le rassemblement de l’opposition pour aborder les élections dans une démarche unitaire. (Même si nous avons le mode de scrutin à deux tours, il faut une démarche unitaire pour rentabiliser les candidatures et s’assurer du report des voix au second tour).
La seule raison qui peut amener les abstentionnistes et les indécis à voter pour l’opposition en 2015, c’est de voir qu’elle a une démarche unitaire. Voila pourquoi il faut garder le contact et la confiance du CAR, de l’ADDI, du FPD, de Sursaut Togo, de CLE, de OBUTS, voire de l’UFC, car pour gagner, aucune de nos luttes d’influence ou de nos calculs partisans ne tient. Il nous revient à nous (CAP2015) de faire profil bas, pour écouter, comprendre, et intégrer les positions des autres avec un seul objectif : gagner en 2015.

Voila chez amis les raisons qui me poussent à croire à CAP2015. Au mois de décembre, le NET aura sa convention. Il appartiendra aux militants de se prononcer sur les choix de son bureau directeur, et de décider s’ils investissent le candidat proposé par le bureau directeur, ou si le parti se voit un autre avenir.

Quant à moi, je continue à croire que nous avons l’un des pays où il fait bon à vivre sur Terre. Chaque Togolais, à son niveau de responsabilité, contribue à cette communion nationale. Par contre, le niveau de pauvreté est incompatible avec nos ressources. La gouvernance doit changer, les gouvernants doivent passer la main. Les événements du Burkina Faso viennent de nous démontrer que même la situation la plus stable en apparence peut s’écrouler en un instant. A chacun de faire sa part. Pour le Togo.

 Commentaires