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Après la révolte au Burkina : L’opposition togolaise exige la limitation du mandat présidentiel
Publié le mardi 11 novembre 2014  |  L’inter


© AFP par DR
Faure Gnassingbé, président de la républiquedu Togo
Dakar : Le président sortant d`UEMOA, le Président togolais Faure Gnassingbe est décrit le 24 octobre 2013 à l`extrémité du sommet d`UEMOA à Dakar, Sénégal. Les chefs de l`union économique et monétaire d`Afrique occidentale se sont occupés du sommet.


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A quelques mois de la présidentielle togolaise, l’opposition veut introduire un projet de révision de la Constitution en vue de la limitation du mandat présidentiel. Cette requête qui a peu de chances d’aboutir, pourrait déclencher des mouvements de protestations dans les jours à venir.

La révolution burkinabé a-t-elle déjà commencé à faire école dans la sous-région? On pourrait le croire, car au Togo voisin, le mouvement semble inspirer l’opposition. Depuis la semaine dernière, le Comité d’action pour le renouveau (Car) de maître Yawovi Agboyibo et l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (Addi), ont annoncé leur intention de déposer une proposition de lois sur des réformes institutionnelles et constitutionnelles avant les élections de 2015.

Ces deux partis très minoritaires à l’Assemblée nationale, ne peuvent pas y parvenir, sans le soutien des autres partis de l’opposition dont l’Alliance nationale pour le changement Anc de Jean-Pierre Fabre, le leader de la gauche togolaise. Avec le vote de 19 députés, le projet peut être présenté au parlement qui va procéder au vote. Mais l’Unir, le parti présidentiel majoritaire, a déjà rejeté ce projet, lorsqu’il a été présenté, il y a quelques mois.

L’actualité récente au Burkina Faso explique sans doute la volonté des opposants à Faure Gnassingbé de remettre le sujet sur la table des députés. En effet, l’actuelle constitution togolaise ne prévoit pas de limitation du mandat présidentiel, comme l’avait prévu celle de septembre 1992. Depuis le 31 décembre 2002, feu Gnassingbé Eyadéma, le père de l’actuel président togolais, avait fait sauter le verrou de la limitation. Lorsqu’il lui a succédé trois ans plus tard, Faure Gnassingbé n’a jamais voulu limiter le mandat à deux. Le sujet a été l’un des points vivement discutés pendant les pourparlers de Ouagadougou sous les auspices de Blaise Compaoré, l’ex-président burkinabé. Mais, l’accord politique de Ouagadougou de 2006 qui recommandait des discussions sur le sujet, n’a pas pu régler le litige.

L’autre point litigieux de ces accords de 2006 qui refait surface, est la suppression du scrutin uninominal à un seul tour au lieu de deux comme l’avait prévu la même Constitution de 1992, reformée en 2002. 


Quand le printemps burkinabé inspire l’opposition togolaise

Dans une récente interview à Rfi, l’un des ténors de l’opposition, Me Yawovi Agboyibo, aujourd’hui président d’honneur du Car, a clairement affirmé : « moi je suis de ceux qui sont convaincus que ce qui s’est passé au Burkina va changer les données au Togo, avant les élections ». Ce farouche opposant à Gnassingbé père devenu, au grand désarroi de ses collègues, le premier ministre de son fils Faure (2006-2007), a fait savoir que la nécessité de limiter le mandat présidentiel s’impose aujourd’hui partout, que ce soit au Burkina ou au Togo.

La question fondamentale aujourd’hui est  comment, en dehors de la représentation nationale où elle est minoritaire, l’opposition togolaise compte faire aboutir son projet de révision de la loi fondamentale ? Le schéma burkinabé n’est pas applicable dans le cas togolais, car ce n’est pas le parti présidentiel qui veut introduire ce projet. Bien au contraire, l’Union pour la République ’’Unir’’ le parti du chef de l’État, qui est pour le maintien du statu quo, fera tout pour barrer la route aux desiderata de l’opposition relatives à une quelconque modification de l’article qui permet à son champion, de se présenter autant de fois qu’il le souhaite, à la présidentielle.
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