Opposition, société civile, leaders religieux et traditionnels du Burkina Faso se réuniront mercredi pour étudier les modifications demandées par l'armée à leur projet de charte de la transition, sorte de constitution intérimaire, a indiqué mardi le chef de l'opposition.
Nous sommes maintenant en possession d'éléments qui nous permettent de nous retrouver demain (mercredi) afin d'examiner les observations faites par les autorités militaires et de finaliser le document, a déclaré Zéphirin Diabré, le chef de l'opposition.
Ces observations sont recevables car elles ne remettent pas fondamentalement en cause les principaux paramètres de la transition, a-t-il remarqué. Elles ne devraient pas poser de trop gros problèmes pour qu'on puisse s'accorder, a poursuivi M. Diabré sans donner davantage de précisions.
Cette déclaration s'est faite à l'issue d'une rencontre avec les présidents du Sénégal et du Togo, Macky Sall et Faure Gnassingbé, venus mardi à Ouagadougou au nom de la Cédéao pour faciliter la transition au Burkina Faso.
Les deux chefs d'Etat se sont d'abord entretenus avec l'actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui leur a fait part des amendements que l'armée souhaitait apporter à la charte reçue lundi des civils.
MM. Sall et Gnassingbé ont ensuite rencontré séparément l'opposition, la société civile et les autorités religieuses et traditionnelles pour leur expliquer les désidérata de l'armée.
Dans leur projet de Charte, les civils prévoient notamment un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition de 90 députés. Seuls 10 sièges sont attribués aux militaires et 10 autres à l'ancienne majorité dans ce projet.
A l'inverse, dans les propositions de l'armée, l'assemblée de transition comporte 60 membres, répartis équitablement entre l'opposition (15 sièges), la société civile (15), l'armée (15) et l'ancienne majorité (15).