Il est constant d’observer que ces derniers temps, le régime du Prince accumule tellement de maladresses et d’actes immoraux que l’on a tendance à oublier un peu la cruauté que ce régime aux méthodes primaires est en train d’infliger à Pascal Bodjona, l’homme à tout faire d’hier.
Mais nous pensons que le cas de ce redoutable homme politique mérite d’être évoqué le plus régulièrement possible car il constitue, à n’en point douter, la bêtise politique la plus aigüe que le Prince aura commise durant les 9 ans qu’il a déjà bouclés à tête du Togo.
En effet, depuis le 21 août 2014, Faure Gnassingbé a décrété le retour en prison de Pascal Bodjona alors que ce dernier avait simplement répondu à une convocation du juge d’instruction pour être entendu sur le fond du dossier d’escroquerie que le même régime a trouvé le moyen alchimique de lui mettre incongrument en bandoulière.
Depuis cette date donc, il a été déféré à la prison civile de Tsévié dans des conditions rocambolesques et atypiques. Première remarque, tout un dispositif militaire est déployé à tous les niveaux de la prison civile de Tsévié alors qu’il nous est dit que Pascal Bodjona était poursuivi pour une affaire de droit commun.
Deux Jeep de l’ex-FIR devenue désormais la BIR sont positionnées de part et d’autre de la prison. Un contingent du SRI se relaie tous les huit jours dans la garde du ministre Bodjona en plus des agents de l’administration pénitentiaire qui, en principe sont les seuls habilités à agir dans le rayon d’une prison civile.
Déjà ces actes démontrent à suffisance que Pascal Bodjona fait bien l’objet d’une vraie cabbale politique des gladiateurs des siècles antiques qui gouvernent aujourd’hui le Togo.
Mais ce n’est pas tout. Le comble, c’est que Pascal Bodjona qui est supposé être en détention préventive, n’a pas droit aux visites à part celles qu’effectuent son épouse, ses enfants et les membres immédiats de sa famille Bodjona qui eux, doivent impérativement recourir au juge d’instruction pour obtenir un soi-disant permis de communiqué avant de mettre pied à la prison civile de Tsévié.
Une vraie lâcheté. Une lâcheté qui rime parfaitement avec la cruauté et même l’idiotie politique. Comment des hommes sensés peuvent aussi facilement tomber dans une telle bestialité à cause simplement du fauteuil présidentiel et des privilèges y afférents ?
En réalité, Faure Gnassingbé qui, désormais voit le mal partout même à son nez, pensait qu’il lui aurait suffi d’embastiller Pascal Bodjona de n’importe quelle manière pour avoir tout un boulevard qui lui permettra de rempiler au pouvoir après ses deux mandats. Mauvais calculs !!!
La nature étant juste et ayant ses propres règles, régule tout. Pascal Bodjona serait dehors que certainement, Faure Gnassingbé et ses thuriféraires auraient pensé que c’est lui qui a déclenché l’Harmattan du Sahel qui vient d’emporter Fo Blaise et qui, justement est en train d’exposer dangereusement notre cher Prince à la face du monde.
Il serait dehors que les caciques du régime désuet lui auraient collé à la face les stratégies et même le choix que les leaders de l’opposition togolaise ont porté sur Jean-Pierre Fabre comme leur porte étendard pour 2015.
Pascal Bodjona jouirait de ses libertés que le Prince aurait déjà conclu que le projet de loi qui est en train d’être peaufiné par l’opposition pour être introduite à l’Assemblée Nationale en vue d’obtenir les réformes politiques avant 2015, vient de ses mains.
Bref, les bruts du régime auraient attribué à Pascal Bodjona, tout ce à quoi le fils-héritier est train naturellement de se heurter aujourd’hui et qui le limite et le réduit sensiblement dans ses ambitions démesurées et démentielles de s’éterniser au pouvoir quel qu’en soit le prix.
Maintenant que Faure Gnassingbé a pu se rendre à l’évidence que son mal ne vient pas de Pascal Bodjona, se résoudra-t-il à rectifier le tir en ordonnant sa libération comme il l’avait fait le 09 avril 2013 ?
Qu’il se résolve à libérer Pascal Bodjona ou non, il demeure que la nature parle, que Dieu existe et agit chaque jour dans la vie de chacun.
Il saura faire justice en temps qu’il jugera opportun et Faure Gnassingbé comprendra, certainement en dernier ressort que Pascal Bodjona était, pour lui, le moindre mal.
C’est aussi de cette manière que le jour vient où, la gloire et les privilèges auxquels le Prince tient tant et qui le poussent à poser ces actes ignobles et lâches, devriendront amèrs et dégoutants pour lui-même du fait de l’oeuvre de cette même nature.
Comme venait de le rappeler ci-utiliement Pascal Afi N’Guessan du FPI sur RFI à propos du départ honteux de Blais Compaoré, tout se paye ici-bas et les actes que chacun de nous posent nous rattraperont un jour ou l’autre.