Washington- Le Togo, qui coordonne la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest, exhorte la communauté internationale à "ne pas relâcher l’effort" face à l’épidémie et appellera à "la solidarité mondiale" au sommet du G20 en Australie, selon sa ministre de l’Action sociale, Dédé Ahoéfa Ekoué.
QUESTION: Le Liberia a levé l’état d’urgence après un net ralentissement des contaminations. L’épidémie Ebola recule-t-elle en Afrique de l’Ouest?
REPONSE: "Il faut d’abord se féliciter des réductions de cas dans ces pays. C’est très important parce que les efforts réalisés sont en train de produire des résultats. Mais il ne faut surtout pas relâcher l’effort. Il faut calibrer les mesures, il faut continuer. Sans être dans la panique, il faut être vigilant à tout instant".
QUESTION: L’aide des pays riches, des Etats-Unis et de l’Europe, vous semble-t-elle suffisante? Ne craignez-vous pas un affaiblissement de la solidarité internationale?
REPONSE: "Nous nous félicitons du leadership des Etats-Unis et d’autres nations qui nous a permis de faire de cette épidémie Ebola non seulement une question de santé, mais aussi un sujet de sécurité mondiale".
"La question de la solidarité internationale n’est pas uniquement une affaire de charité. Ebola aura un impact sur les économies nationales, sur les économies régionales et donc aussi au niveau mondial. Le Conseil de sécurité des Nations unies a considéré qu’Ebola représentait une menace internationale (...) Pour un problème international, il faut donc une solution internationale (...) Dans l’agenda du chef de l’Etat (togolais Faure Gnassingbé), cet appel à la solidarité internationale est très important. Un message en ce sens sera lancé au G20".
QUESTION: Les programmes d’austérité du Fonds monétaire international dans les années 1980-1990 en Afrique sont accusés d’avoir mis à mal les systèmes de santé publique aujourd’hui déficients pour juguler Ebola. Souscrivez-vous à ces critiques?
REPONSE: "Sur le Fonds monétaire international, à des moments pareils, il est très important de ne pas seulement critiquer (...) Il est vrai que nos systèmes ont été mis à mal par des difficultés d’investissement dans les secteurs sociaux et particulièrement dans la santé".
"Mais aujourd’hui, des Etats savent qu’on doit passer à la vitesse supérieure pour renforcer les systèmes nationaux de santé (...) On doit faire des investissements clés. Ce n’est pas le moment de se perdre dans la critique. C’est le moment d’agir".