Alors que la Chine envoie du renfort au Liberia pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, la chaîne américaine CBS est critiquée pour avoir réalisé un reportage sur le virus Ebola au Liberia sans donner la parole à aucun Libérien. Le reportage diffusé dans le célèbre magazine « 60 minutes » est même devenu la risée des médias africains.
L’aide chinoise est importante pour le Liberia, pays le plus touché par l’épidémie. Le gouvernement chinois s’est en effet engagé à financer un grand centre de lutte contre Ebola, d’un coût total de 41 millions de dollars, soit près de 33 millions d’euros et cent soixante personnels de santé sont arrivés ce week-end à Monrovia.
Cet envoi de soignants chinois au Libéria n’est qu’un début, rapporte notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau. Cent soixante infirmiers, médecins, ingénieurs et techniciens de l’armée populaire de Libération sont désormais déployés à Monrovia. A terme, ils seront trois fois plus nombreux à gérer un grand centre anti-Ebola, pouvant accueillir une centaine de malades. Son coût : près de 33 millions d’euros.
Pékin, qui met en avant son expertise dans la lutte contre une autre épidémie, celle du SRAS, va dépêcher des dizaines d’épidémiologistes pour former le personnel local au Liberia, mais aussi dans les autres pays touchés par le virus.
Une réaction forte mais tardive
Si cette aide est conséquente, il ne faut pas oublier que le gouvernement chinois – malgré de gros intérêts économiques en Afrique - a mis du temps à réagir, attendant le mois d’août pour envoyer ses premières équipes sur place. La Chine a fini par débloquer une aide d’urgence de près de 100 millions d’euros. En tentant de maîtriser l’épidémie à la source, elle espère empêcher l’arrivée d’Ebola sur son territoire. Sept médecins et un infirmier chinois ont été placés sont en quarantaine en Sierra Leone après avoir soigné des patients d’Ebola.
CBS la risée des médias
Les Etats-Unis sont aussi engagés dans la lutte contre Ebola au Liberia et le reportage du magazine « 60 minutes » sur la chaîne CBS devait montrer le dévouement des volontaires américains. Beaucoup y ont vu un exemple de condescendance envers les Africains, raconte notre correspondant à New York, Karim Lebhour. La reporter, Lara Logan, l’une des stars de CBS, visite un hôpital américain à Monrovia. Les médecins, les infirmières, les volontaires interrogés sont tous américains. Pas un seul Libérien.
C’est Howard French, un vétéran du reportage en Afrique, ancien du New York Times, qui s’est indigné le premier sur Twitter. Il a été largement repris notamment dans la presse africaine. Une scène est marquante. Celle de la mort d’un petit garçon de 5 ans, sous les yeux de son père, sans qu’il ne lui soit donné la parole.