Depuis quelques semaines, nous nous intéressons à l’ITIE-Togo avec tout son lot de mauvaise ambiance, de piètre gestion et surtout de conflits de personnes. Nos sorties médiatiques n’avaient pas laissé indifférentes aussi bien les acteurs concernés que le public togolais. Même les plus hautes autorités de notre pays ont compris notre démarche et surtout le sens de nos interrogations. Même si certaines personnes auraient bien voulu que nous nous taisons sur ce mal et laisser les gens conduire le processus à la dérive. Avec comme corollaire, la création d’inutiles tensions sociales et jeter de l’opprobre sur les efforts du Gouvernement et du Chef de l’Etat en ce qui concerne la bonne gouvernance.
Suite donc à nos articles et à l’occasion d’une réunion regroupant un représentant du secrétariat de l’ITIE et les parties prenantes à ce processus : ministères, associations, riverains des sites miniers, exploitants, à Lomé le mercredi dernier, le Premier Ministre Arthème S. Ahoomey-Zunu a sans sourcillé affirmé que ” l’ITIE ne doit pas devenir un instrument de conflits ” avant de promettre remettre de l’ordre dans la maison. Un engagement certes du premier Ministre qui se trouve être encore le Président du Conseil National de Supervision de l’ITIE-Togo.
Lors de son intervention introductive au cours de la réunion de Lomé en présence d’un représentant du Secrétariat international de l’ITIE, le Premier ministre, Arthème Ahoomey-Zunu, a évoqué ‘les remous, les incompréhensions qui minent le processus chez nous’. Une situation qu’on aurait pu éviter plus tôt si chaque partie avait su bien jouer sa partition.
La Guerre de tranchées Dammipi-Agbémadon
Le premier est le ministre des mines et de l’énergie et actuel Président du Comité de pilotage de l’ITIE-Togo. Le second est un ancien ministre et actuel Coordonnateur National de l’ITIE. Les deux se connaissent bien puisqu’ils sont condamnés à collaborer. Mais ce qui n’est malheureusement pas le cas. Depuis, il existe une guerre de tranchées entre les deux messieurs. Ce qui impacte dangereusement sur l’évolution du processus au Togo.
Il nous est revenu à maintes reprises que le Coordonnateur national de l’ITIE-Togo Monsieur Didier Kokou Agbémadon ne reconnaitrait pas son ancrage en le ministère des mines et de l’énergie mais plutôt en la primature. Ce qui ne serait pas la norme et bien vu de l’autre côté qui s’estime défier par l’inconsidération notoire affichée par le Coordonnateur Agbémadon. Depuis donc, les actions n’étaient pas bien coordonnées.
Avec toutes les conséquences de droit. Cependant ce qui est grave et malheureux, c’est l’image et les efforts du pays qui sont ainsi sabotés. Précisons au passage qu’il nous est revenu que des sous-marins continuent par envenimer la situation de marigot qui prévaut à l’ITIE. Dans quels intérêts, on ne saurait le préciser pour l’instant.
Si les phrases prononcées la dernière fois par le Premier Ministre tendent à annoncer les mesures urgentes pour remettre de l’ordre dans la maison ITIE, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, il est utile également de préciser que cette action a trop tardé. Mais mieux vaut tard que jamais. L’essentiel à espérer, est que le président du Conseil national de supervision parvienne à véritablement remettre de l’ordre dans la maison ITIE. Et surtout à situer les responsabilités de tout un chacun dans ce sale feuilleton que ITIE-Togo sert à l’opinion nationale et internationale.
Qui chercherait la place de monsieur Agbémadon ?
S’empresser de vouloir répondre à cette question, équivaudrait à lorgner du côté du ministère des mines et de l’énergie. Ce qui est faux car la mauvaise publicité du coordonnateur national de l’ITIE viendrait de son propre secrétariat.
Certains collaborateurs dont essentiellement un qui est tout temps avec monsieur Agbemadon, ne cesse de multiplier les actions malsaines pour le plomber et lui ravir la vedette. Cette personne pense ainsi profiter de la crise à l’ITIE-Togo pour susciter une mise à la porte de l’ancien ministre Agbemadon et faire surtout porter le chapeau à qui on sait. Cette personne donc, a su bien avant le prononcé de l’intervention du Premier ministre lors de la réunion de mercredi dernier, avec maestria confier à des gens présents quelques minutes avant les phrases que le Premier Ministre allait prononcer d’un instant à l’autre. Cette personne n’est pas un devin ou un consultant attitré d’oracles. Mais il a planté le décor à cœur joie.
Ceux à qui il avait fait la confidence n’en revenait pas lorsque justement le Premier Ministre a craché les mots, les phrases, les idées dont il parlait seulement quelques minutes à l’avance. Ce qui nous fait penser, comme le commun des mortels que le mal qui rongerait la gouvernance de monsieur Agbemadon n’est pas à chercher loin, trop loin mais plutôt dans sa basse-cour. Une situation qui malheureusement échappe bien au Coordonnateur national de l’ITIE.
Que retenir sur l’ITIE
L’ITIE est une coalition de gouvernements, d’entreprises, de groupes issus de la société civile, d’investisseurs et d’organisations internationales.
Avec l’essor de l’activité minière, le Togo s’est engagé dans l’apprentissage des principes de transparence.
Le Conseil d’administration de l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) a validé en mai 2013 l’adhésion du Togo dont la demande avait été déposée trois ans plus tôt. Le pays répond en totalité aux critères exigés par l’organisation qui veille à une meilleure gouvernance dans les pays riches en ressources à travers la vérification et la publication complète des paiements effectués par les entreprises et des revenus perçus par les gouvernements provenant du pétrole, du gaz et des minerais.
Que faire alors dans le cas Togo?
A en croire le Premier ministre, ” in fine, la volonté de tous est d’améliorer la gestion des industries extractives “. Si tel est réellement une volonté partagée, il urge que les bonnes décisions soient prises afin d’enrayer la mauvaise gouvernance actuellement de mise au Secrétariat technique de l’ITIE-Togo, éviter les conflits d’intérêts et ne privilégier que les intérêts du pays et des populations.
Nous sommes d’avis également avec le Premier Ministre lorsqu’il martèle que : ” il n’est pas normal que l’ITIE qui est un processus devant nous permettre d’améliorer notre gouvernance, devienne un instrument de conflit et de division qui ne peut que nuire au processus “.
Il est temps donc de mettre fin à la pagaille instaurée en mode de gestion et de coordination du processus ITIE au Togo. Et c’est justement là où tout le monde attend d’apprécier les actions urgentes du Premier Ministre et président du Conseil National de Supervision.
A suivre…