Pendant longtemps, il avait procédé par des dribbles, des faux-fuyants, des subterfuges, des prétextes, des mensonges...du dilatoire pour contourner l’impératif des réformes politiques préconisées depuis l’APG d’août 2006.
Par la force des choses et vue la cadence des évènements qui se défèrlent sur lui ainsi que la pression qui s’accentue, le champ de toutes ces maneouvres dilatoires s’est considérablement rétrécis.
De guerre lasse et en ultime ressort, le fils-héritier du feu général Eyadema semble avoir décidé enfin d’assumer pleinement et ouvertement son hostilité à opérer des réformes institutionnelles et constitutionnelles au Togo.
Il entend le démontrer les vendredis 21 et 28 novembre à travers les contres-marches de quelques zozos que son pouvoir a eu la prouesse d’affamer, de licencier de leurs postes ou de clochardiser durant les neuf ans et demi qu’il est au pouvoir.
C’est ainsi que des mouvements et associations fantômes se réclamant de lui ou de son avorton de parti UNIR ont été exhumés pour prendre le devant et annoncer des marches puériles ces deux jours sus-évoqués en vue, disent-ils, de demander le respect des Institutions de la République.
Il suffit en effet de regarder de près l’identité des meneurs de ces associations et mouvements qui se réclament du Prince pour se rendre à l’évidence du degré effarant de manipulation et d’étourdiment de ceux-ci. La plupart d’entre eux sont soit des chômeurs endurcis, soit des fonctionnaires gloutons égarés ou alors de simples vendeurs d’illusion qui n’ont ni culture intellectuelle, ni vision pour le Togo.
Ceux sont donc ces jeunes que le régime du Prince a eu le cynisme et même le sadisme de clochardiser pendant tout ce temps qu’il est au pouvoir qui seront justement utilisés pour défendre celui-ci en vue de l’aider à refuser la perspective heureuse des réformes politiques au Togo. Incroyable !!!
Des enveloppes considérables sont déjà débloquées par le canal d’un des petits frères du Prince pour assurer l’achat des consciences de ces jeunes naïfs et affamés qui seront transportés en grappes dans des camions Ben depuis l’intérieur du pays jusqu’à Lomé pour battre les pavés et donner à l’opinion l’illusion complète d’une popularité que le Prince recherche avidement et sans succès.
Dans le plan conçu et l’enveloppe envisagée, chaque jeune devrait repartir avec 2000fcfa soit à peine trois euros ou 4 dollars après avoir rendu ce service malsain de marcher pour le compte du fils du père réduit à son ombre et en perte réelle de repère.
Comment un jeune qui est à peine soumis à la pitance pourrait-il manquer cette occasion de gagner 2000fcfa en un jour de marche sur un ou deux km pour quelque raison que ce soit ?
Certainement que ces pilleurs de la République et ces manipulateurs aux esprits vils et obtus, arriveront à mobiliser considérablement ces milliers d’affamés dans les rues ces vendredis 21 et 28 novembre prochains.
Mais quelle gloire Faure Gnassingbé peut-il espérer tirer d’une telle manouvre lâche qui dénote d’un manque cuisant de repère et qui, à tout point de vue, le ridiculise et expose dangereusement les tares de son régimes à la face du monde ?
L’on savait en effet que le fait de maintenir les citoyens togolais dans la pauvreté et la paupérisation avancées, profitait gravement au Prince et à ses affidés.
Mais jamais les observateurs avisés de la scène politique togolaise ne pouvaient s’imaginer, un seul instant que ceux-ci allaient tomber aussi bas au point d’envisager abrutir ces jeunes pour ensuite les déverser dans les rues pour une cause qui ne peut guère être défendue.
Par ces marches pitoyables, Faure Gnassingbé donne la preuve manifeste et triste que son régime est totalement aux abois, sans issue ni piste digne qui puisse être réellement défendue.
Qui, le Prince-héritier peut-il convaincre au Togo ou ailleurs que les marches que ces pygmées qui se réclament naïvement de lui vont organiser ne relèvent pas de la manipulation ?
« Lorsqu’on est au pouvoir, la chose que l’on vous demande ceux sont les résultats et non des marches pour se défendre. Avez-vous déjà vu Obama descendre ses militants dans la rue ou Hollande pousser les jeunes à faire des marches en sa faveur ? » S’était interrogé avec pertinence Antoine Folly, un des acteurs politiques togolais sur une des radios privées de Lomé.
L’heure est réellement grave et rappelle justement les méthodes auxquelles Fo Blaise avait récemment recouru pour tenter de sauver son régime. Faure Gnassingbé suivait-il les informations sur le Burkina Faso ou pas ?
Lorsque les leaders de l’opposition burkinabè avaient commencé à multiplier des manifestations de rue pour s’opposer vertement au projet de modification de la Constitution que voulait initier Fo Blaise, ses sbires ont eux-aussi multiplié des meetings, masser des milliers de jeunes dans tout le Burkina pour réclamer le contraire.
Au final, vraiment au final, il a été littéralement chassé par ses propres frères Mossi, ethnie majoritaire à Ouaga et dans tout le Burkina. Mon Dieu !
C’est vrai que le pouvoir saoule beaucoup et tend à anesthésier les consciences, mais le jeune Faure Gnassingbé est déjà autant rongé par ce virus au point de ne plus entendre raison ?
Si tel est le cas, tous les togolais ont de bonnes raisons d’être inquiets et mêmes tristes pour lui car à cette allure, il est évident qu’il ne fera pas l’exception du sort qui a toujours été réservé à tous ces dirigeants qui ont recouru à ces méthodes gamines et particulièrement lâches pour espérer sauver leurs fauteuils vacillants.
Le Prince doit se rappeler les derniers meetings de Kadhafi, les gesticulations puériles de Mamadou Tandja et les derniers ratés de Fo Blaise pour se définir une ligne de conduite sage qui pourrait éventuellement le sortir des sentiers battus où il est en train, irrésistiblement de s’immerger.
Tout compte fait, ses opposants eux, entendent poursuivre la pression pour réclamer les réformes politiques sur lesquelles l’ensemble de la classe politique s’était bien entendue devant témoins, depuis le 26 août 2006 à l’hôtel 2 février à Lomé.
La fuite en avant du Prince ne lui mènera nulle part. Si ce n’est pas l’opposition qui obtiendra de lui ces réformes, ce sera alors la nature elle-même qui saura le ramener à la raison par, naturellement la force des choses. S’il a encore des oreilles, qu’il entende et se ravise avant trop tard.
Depuis 49 ans que lui Faure est né et vu les évènements se succéder, a-t-il déjà vu une telle fuite en avant et une si effarante lâcheté résister longtemps au temps et à l’espace ?
Cela n’a existé nulle part au monde et ce n’est pas au Togo qu’il réussira une telle prouesse délirante contre le bon sens, la raison et même les lois de la nature.