Togo - L’Afrique, continent le moins pollueur et le plus vulnérable aux effets néfastes des changements climatiques, est également le moins écouté lors des négociations internationales au sujet des changements climatiques. Pour remédier à cette situation préjudiciable aux intérêts du continent, « Clim-Dev Afrique » s’active pour une présence remarquable du continent lors de la 20ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20), prévue du 1er au 12 décembre à Lima au Pérou, à travers plusieurs événements dont un « Diner de dialogue » et « Une journée de l’Afrique ».
Pour mieux faire entendre la position du continent à cette rencontre mondiale sur le changement climatique organisée chaque année par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques(UNFCC), en vue de mettre en place des politiques communes de lutte contre le changement climatique, le secrétariat du programme «Climat pour le développement en Afrique» (ClimDev-Afrique- basé à Addis-Abeba) ne veut rien laisser au hasard. L’Afrique doit se faire entendre mieux que par le passé, martèlent les responsables de ce secrétariat.
Outre l’appui au « Groupe des négociateurs africains » (AGN), la publication de nombreuses études et notes d’orientation sur différents aspects du changement climatique qui frappent le continent, plusieurs actions sont déjà menées sur site et dans plusieurs pays du continent pour que l’Afrique sorte gagnante de la COP20 de Lima.
Selon les responsables du Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), structure qui héberge le Programme Clim-Dev Afrique, une initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Banque africaine de développement (BAD), c’est à dessein que le «Dîner de dialogue», premier événement parallèle de «ClimDev Afrique» à cette rencontre mondiale sur le climat porte sur le thème: « Offrir des services climatiques pour le programme de transformation de l'Afrique: Quelles pistes pour l’amélioration?".
Ce dîner auquel sont invitées les éminentes grises du secteur et des décideurs, permettra d’explorer le rôle des données climatiques, des informations et connaissances pour la production agricole, la gestion des ressources en eau et la sécurité alimentaire.
"L'objectif de ce dîner de dialogue est de fournir une plate-forme multidisciplinaire pour discuter de divers points de vue afin d’améliorer la prestation de services d'information climatique à l'appui de la transformation de l'Afrique", a déclaré un expert principal en adaptation au changement climatique du CAPC, Johnson Nkem.
"Il permettra également la création de partenariats et la mobilisation des ressources pour répondre aux besoins d'investissement pour les services climatologiques en Afrique", a-t-il poursuivi.
Quant à la « Journée de l’Afrique » organisée par le programme panafricain de lutte contre le changement climatique en Afrique «ClimDev Afrique», elle sera axée sur deux thèmes: «Rôle des femmes et des jeunes en adaptation aux changements climatiques en Afrique» et «Préparation institutionnelle de l'Afrique pour le financement climatique".
Les discussions au cours de la «Journée de l'Afrique» porteront sur les aspects socio-économiques de l’implication des femmes et des jeunes dans les débats sur l'accès au financement climatique pour la construction de la résilience de l'Afrique aux impacts climatiques.
Les deux événements sont organisés conjointement par la Commission de l'Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) dans le cadre de la collaboration tripartite au sein du programme ClimDev-Afrique.
L’objectif principal visé par les organisateurs des deux événements est de rassembler les décideurs, les scientifiques et les praticiens pour délibérer sur chacun des thèmes.
Ces événements serviront surtout de plates-formes de discussions sur la science du climat afin d’encourager le dialogue sur la politique et les défis pratiques posés au développement de l'Afrique par le changement climatique. Les différentes contributions permettront de renforcer les préparatifs de l'Afrique pour les négociations sur un nouvel accord sur le climat qui devrait entrer en vigueur l'année prochaine au COP21 à Paris, indiquent les responsables de « ClimDev Afrique.
Dans le cadre de la mission fondamentale du programme «ClimDev-Afrique» qui est d’aider les pays africains à la fourniture de services d'information climatologique, la directrice de la Division des initiatives spéciales (SID) de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, le Dr Fatima Denton, présentera les faits saillants sur la mise en place de l’«Initiative de recherche sur le climat et le développement en Afrique (CR4D) et les mesures déjà prises en vue de sa mise en œuvre.
Un rapport sur la mise en œuvre du Fonds spécial ClimDev-Afrique, lancé récemment à Marrakech au Maroc, sera présenté par le Comité de pilotage (CSDC), conformément aux doléances du premier dîner de dialogue organisé lors de la COP18 à Doha.
Après Doha (Qatar) en 2012, Varsovie (Pologne) en 2013, la réunion de Lima reste une étape cruciale dont le succès déterminera la réussite de la COP21 qui se tiendra en 2015 à Paris (France). La COP 21 de Paris est, de l’avis de plusieurs spécialistes des questions du changement climatique, l’ultime rencontre pour des engagements concrets en faveur du climat.
A cet effet, ClimDev Afrique et le CAPC s’outillent à préparer l’Afrique à mieux s’imposer à Lima en vue d’un succès franc pour les populations africaines à la COP21de 2015 à Paris.
