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Burkina Faso, Interview d’Edem Kodjo : «La ZIDAGATE n’a pas eu lieu…»
Publié le jeudi 20 novembre 2014  |  Les Afriques


© aLome.com par DR
Edem E. Kodjo (G) et Jerry John Rawlings (D), père de la démocratie ghanéenne.
Photo utilisée à titre d`illustration.


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En marge de la prestation de serment du nouveau président civil, Michel Kafando, Edem Kodjo, représentant spécial de l'Union africaine, a bien voulu se confier à Les Afriques. Après un tour d'horloge, il nous livre sa part de vérité sur la crise au Burkina. Sans langue de bois ... Exclusif.


Les Afriques : Au terme de dix jours de discussions en votre qualité de Représentant Spécial de l'Union africaine au Burkina avec les parties composantes du processus de crise, peut on qualifier votre mission de positive ?
Edem Kodjo: C'est un bilan positif à plus d'un titre. Tout est allé très vite. En arrivant au Burkina, au lendemain de la crise, on ne savait pas que les choses rentreraient dans l'ordre à cette vitesse, mais surtout avec un timing jouant à notre faveur. On ne connaissait pas les autorités qui étaient arrivées au pouvoir après l'insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014. A l'issue de dix jours de travail intensif, méthodique avec des interlocuteurs crédibles (organisations de la société civile, opposition et autorités militaires), des progrès s'accomplissaient au fur et à mesure et on sentait une volonté manifeste pour toutes les parties d'aller de l'avant pour une sortie de crise consensuelle. En dépit des profils distincts de nos interlocuteurs avec lesquels nous discutions, l'intention de faire sauter le verrou était plus que forte.

Les Afriques : Pour vous c'était un pari difficile et comment avez-vous trouvé le lieutenant colonel Yacouba Isaac Zida?
E. K. : Une bonne question. Au début, on se disait que la mission serait tout sauf une promenade. Ça été une prouesse d'abord en tant que médiateur désigné avec les autres collègues mandatés par d'autres institutions respectives de pouvoir dialoguer, négocier dans le calme, la sérénité, en s'accordant tous sur cette volonté de bien mener les choses pour l'intérêt du Burkina. J'avoue que j'ai eu beaucoup espoir quand les obstacles ont été levés, notamment sur les contours de la Charte de Transition et du chronogramme de mise en place des organes de transition. Maintenant, pour ce qui est de l'homme, Isaac Zida, je l'ai trouvé pondéré, conciliant et même très connecté des enjeux de la situation. Cet homme a une capacité d'écoute et une lecture fine du contexte politique qui forcent l'estime. Il sait ce qu'il veut et où il va. Le lieutenant - colonel Zida sait écouter ses interlocuteurs et prend bonne note des diverses réflexions, propositions et positions qui lui sont faites. Le tout avec beaucoup d’humilité.


Les Afriques : Donc, la ZIDAGate n'a pas eu lieu, comme le prédisaient certains ?
Vous savez à ce stade de crise après l'effondrement d'un système, les gesticulations ne manquent pas. Chacun peut spéculer sur les motivations des uns et autres. Mais, ces autorités militaires, qui ont géré le pouvoir afin d'éviter le pire, lié au vide sécuritaire, ont respecté leur parole. Tout est allé vite. Le syndrome Zida pour s'accrocher au pouvoir n'est pas une thèse qui tenait la route, compte tenu de l'évolution rapide et volontariste de nos discussions. Un nouveau président civil, Michel Kafando a été désigné, le 17 novembre, tard dans la nuit.

Les Afriques : Y a-t-il eu un deal en coulisses entre l'armée et des composantes de la table des discussions ?
Les discussions et les propositions de candidats au poste de président intérimaire ont évolué toujours dans le bon sens. Trois candidatures ont émergé du lot et étaient en compétition, à savoir Chérif Moumina Sy, Joséphine Ouédraogo et Michel Kafando. Le choix a été porté sur ce dernier. On ne peut pas parler de deal. Nous n'avons pas eu d'échos sur ce point précis.

Les Afriques : Selon vous, le président intérimaire Michel Kafando a-t-il le profil de l'emploi, dans ce contexte de crise ?
Oui ! Non seulement, il a beaucoup travaillé à l'international en tant que diplomate chevronné, mais il a une forte et respectable carrière dans l'Etat. Il s'agit pour nous de cela dans ce contexte précis de crise qui sévit au Burkina. C'est exactement le profil de l'emploi que nous instances régionales de médiation souhaitions et voulions, surtout pour ce type de transition.

PAR ISMAEL AÏDARA, ENVOYÉ SPÉCIAL À OUAGADOUGOU

(La suite à lire dans le prochain N°303 du magazine Les Afrique, à paraître le 27 novembre 2015)
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