«Nous demandons aux gouvernements ouest-africains de dérouler des actions capables de mettre les navires pratiquant la surpêche hors des eaux d’Afrique de l’Ouest. La ressource doit profiter surtout aux pêcheurs artisanaux ouest-africains». C’est par la voix de Marie Suzanne Traoré, qui est sa chargée des campagnes sur les océans, que Greenpeace Afrique a lancé cet appel.
Selon la branche africaine du mouvement écologiste international, les bateaux concernés mènent une concurrence déloyale aux petits pêcheurs et pillent les ressources de la région. Une opinion qui vient en soutien à celle de l’ancien directeur général du Fonds Monétaire International (FMI) Michel Camdessus : «La plupart des navires présents dans les côtes ouest-africaines de la Mauritanie et du Sénégal, par exemple, sont des bateaux de complaisance dont l'activité vient contrarier celle des petites communautés villageoises».
En outre, poursuit Mme Traoré, ces navires capturent de petits poissons pélagiques et contribuent ainsi au dépeuplement des océans.
Il faut remarquer que l’Afrique de l’ouest pourrait difficilement apporter une réponse efficace à cette requête dans la mesure où la pêche illicite contribue fortement à la surpêche observée. Or, ainsi que le rappelle l’expert Daniel Pauly de l’université de la Colombie Britannique (Canada), la région est pratiquement sans défense face à l’activité illicite des navires dans ses eaux.