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Totalement dans la tourmente, Faure se jette à l’eau
Publié le vendredi 21 novembre 2014  |  togo.infos


© Autre presse par DR
Le président Faure Gnassingbé à Dapaong pour offrir du matériel agricole aux populations
Samedi 17 mai 2014. Dapaong. Le président Faure Gnassingbé offre du matériel agricole aux populations


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Exactement comme Blaise Compaoré l’avait fait dans ses derniers jours au Burkina, Faure Gnassingbé a décidé jeudi soir de fermer toutes les écoles publiques et privées de Lomé commune et de la préfecture du Golfe ce vendredi à cause notamment de la marche annoncée du CAP 2015.

Encore comme Fo Blaise, le Prince a aussi décidé de faire descendre ses « militants » dans les rues ce même vendredi pour une démonstration de force avec l’espoir que les millions déversés dans ce projet immoral permettra de mobiliser des milliers de jeunes affamés aux côtés du reliquat de gloutons qui roulent encore pour lui.

Dans la foulée, il a fait fermer tous les centres de formation militaire à l’intérieur du pays et ramener tous les élèves militaires à Lomé pour quadriller la ville et intimider ainsi les militants de l’opposition.

Au même moment, les Véhicules à l’Avant Blindés (VAB) ainsi que les équipements et munitions qu’il a commandés en Europe de l’Est et en Chine sont déjà réceptionnés et parqués dans l’enceinte de l’Etat-Major général à Lomé.

Certaines mauvaises langues parlent aussi de la mobilisation des anciens combattants que le Prince compte aussi utiliser comme rempart en cas d’éventuels débordements.

Il semble que le fils-héritier du feu général aurait finalement compris que les policiers et gendarmes ne sont plus vraiment enclin à le défendre aveuglement contre l’intérêt du peuple.

Conséquence, il recourt à une pléiade de marabouts, de féticheurs et de lanceurs de Cauris et de Cola qui n’hésitent pas à lui faire des promesses fallacieuses qui l’égarent et lui donnent l’illusion complète d’une hypothétique perspective heureuse, exactement comme Fo Blaise et son frère François avaient fait avant de se retrouver littéralement dans le précipice.

Au même moment, il fait reporter le délibéré de la Cour Suprême dans le dossier Bodjona qui était prévu pour ce 20 nombre au 18 décembre, le temps pour lui de voir comment l’horizon va s’afficher jusqu’à cette date.

Pendant ce temps il choisit de frémir dans le dossier de son frère Kpatcha Gnassingbé dont le cas est actuellement à l’étude par les instances onusiennes des droits de l’homme à Genève.

Toutes ces manœuvres empiriques illustrent parfaitement combien Faure Gnassingbé est dans la tourmente surtout que nulle part en Afrique de l’Ouest, il ne peut trouver de soutien avéré ou de point d’appui crédible. Partout où il passe, l’ombre des réformes politiques le poursuit ou même le pourchasse tellement qu’il a aujourd’hui la frousse et un déséquilibre intérieur parfait.

Tenaillé par son appétit vorace de s’accrocher au fauteuil hérité de son père défunt et l’horizon politique qui s’obscurcit au jour le jour devant lui, le Prince a donc fini par décider de jeter ses dernières cartouches dans un combat lâche qui n’obéit à aucune loi de la nature encore moins à la morale et au bon sens.

Mais la question naturelle qu’il faudrait lui poser est de savoir pour quelle cause se voit-il obligé de tout forcer pour refuser les réformes politiques et chercher à s’incruster dans un fauteuil dont son père et lui ont déjà joui pendant 50 bonnes années ?

Tout le monde convient, y compris les esprits légers qui semblent le défendre, que c’est à cause des privilèges et de la gloire qui ont fini par le blaser et endurcir son sœur exactement comme ce fut le cas du pharaon d’Egypte qui a bêtement refusé de libérer le peuple juif.

Au final, le Prince-héritier est aujourd’hui réduit à ne défendre que sa propre cause, ses intérêts personnels, sa survie physique et politique au détriment de ceux du peuple togolais, lui qui a juré à maintes reprises sur la Constitution togolaise de ne faire que la volonté du peuple.

Rien qu’à cette étape où l’atmosphère politique est à peine en train de s’échauffer et de se fermenter, Faure Gnassingbé est déjà contraint de jeter toutes ses cartouches dans le combat.

Comment espère-t-il alors se sortir d’affaire lorsque les joutes politiques sérieuses seront engagées pour la vraie conquête du pouvoir à travers les débats et la campagne électorale proprement dite ? Par la force et l’intimidation ou le recours aux féticheurs qui, semble-t-il auraient le pouvoir d’engloutir et de diviser les adversaires politiques ?

C’est tout de même curieux de voir un si jeune Président emprunter naïvement et lâchement cette voie qui, manifestement est sans issue et va immanquablement l’égarer un jour ou l’autre.

L’on comprend en effet que le fait pour lui d’avoir été né au palais, de n’avoir vécu que les réalités du palais est un handicap majeur qui englue sa raison et son bon sens. Mais de là, le voir s’enfoncer tête baissée dans le précipice alors qu’il jouit encore d’un potentiel appréciable pour s’octroyer une porte de sortie digne, est malheureux et triste.

Faure Gnassingbé doit pouvoir comprendre et accepter qu’aujourd’hui ou demain, ce forcing ridicule auquel il s’adonne pour détruire systématiquement l’espoir de ce peuple, va le rattraper et il en payera forcément le prix. Il lui appartient alors d’opérer le bon choix pendant qu’il est encore temps.



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