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172,5 millions pour une marche sans objet
Publié le lundi 24 novembre 2014  |  togo.infos


© aLome.com par Lakente Bankhead
Manifestation des pros UNIR dans les rues de Lomé pour soutenir Faure Gnassingbé dans la dynamique des réformes.
Ce 21 novembre 2014, UNIR a mobilisé ses principaux dignitaires dans les rues de la capitale togolaise, avant de chuter à la plage. A travers cette démarche, les pros UNIR comptaient défendre la sauvegarde des institutions de la République.


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Question pour un champion : Quel était le but réel de la marche de UNIR et de ses associations acolytes le vendredi dernier ? La question paraît simple, mais sa réponse n’est pas du tout évidente.

Il suffit en effet de s’y exercer pour se rendre à l’évidence que l’embryonnaire parti de Faure Gnassingbé et ses associations acolytes ont payé des millions pour une marche dont personne ne saurait objectivement donner avec pertinence l’objet.

D’aucuns ont dit qu’il était question pour eux de sortir dans la rue pour réclamer le respect des institutions de la République. Pour eux justement, le débat sur les réformes politiques ne doit pas quitter le parlement pour se mener dans la rue.

Bref, ils tiennent à ce que cette problématique sur les réformes politiques soit exclusivement gérée par les députés à l’Assemblée Nationale et dès lors que celle-ci s’est déjà prononcée le 30 juin dernier par le rejet du projet de Loi en question, il n’est plus judicieux d’y revenir.

Donc rouvrir ce débat est une sorte de manque de respect pour cette institution parlementaire. Voilà pourquoi eux ont décidé de marcher.

Cette argumentation semble un peu soutenable, mais que diront alors ses tenants à Faure Gnassingbé lorsque dès le lendemain de cette marche gamine, celui-ci dit à Fabre, lors de l’audience qu’il lui a accordée, qu’il fallait laisser que la proposition de Loi que l’opposition vient d’introduire suive son cours normal avec l’espoir que tout le monde fera preuve d’esprit d’ouverture et de consensus afin que cette Loi sur les réformes puisse être votée avant la présidentielle de 2015 ?

Voilà déjà deux positions issues du même courant mais qui sont littéralement antagonistes et contradictoires.

D’autres en revanche disent que les militants de UNIR ont décidé de battre les pavés pour dire à l’opposition qu’elle n’a pas le titre foncier de la rue.

Là aussi ceux-ci semble avoir raison, mais une question tout à fait élémentaire.

Si tant est que l’opposition n’a pas le titre foncier de la rue, les Gnassingbé auraient-ils le titre foncier du pouvoir au Togo ?

En vertu de quel principe cette famille peut-elle s’arroger le droit de s’accaparer du pouvoir pendant un demi-siècle dans une supposée République ?

Noël Dépoukn, le président de la NJSPF, qui soutient cette thèse peut-il répondre à cette question ?

D’autres courants dans la même mouvance du parti avorton estiment que le protocole de la CEDEAO interdit la modification de toute Constitution à six mois de l’élection présidentielle et que de ce fait, il n’est plus question de toucher à la Constitution togolaise avant la présidentielle de mars 2015. Eh mon Dieu !!! L’on se demande d’où ceux-ci tirent cette affirmation gratuite !!!

L’esprit dans lequel la CEDEAO a introduit ce principe est gouverné par un but très clair et précis, empêcher ceux qui exercent le pouvoir de changer de façon unilatérale les règles du jeu à moins de six mois d’une élection présidentielle en vue de s’éterniser au pouvoir. Point-barre. De quoi parle-t-on en réalité ?

Ce qui est encore plus puéril, c’est que les tenants de ce courant ont confectionné des tee-shirts sur lesquels il est écrit : TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION, ELLE EST SACREE.

Ah bon ! Donc les gens du pouvoir de Faure Gnassingbé ainsi que ceux qui les côtoient savent que la Constitution est sacrée ? Mais alors qui est passé maître dans le tripatouillage et l’irrespect de la Constitution au Togo ?

Il faut juste rappeler que le 31 décembre 2002, c’est bien Faure Gnassingbé et Fambaré Ouattara Natchaba qui ont initié le tripatouillage lâche de la Constitution au Togo en vue de sauter le verrou qui limitait à l’époque le mandat présidentiel à deux. A l’époque celle-ci n’était pas sacrée ?

Lorsque 05 février 2005, Eyadema Gnassingbé avait rendu l’âme, combien de fois la Constitution togolaise avait été charcutée en une nuit pour permettre à Faure Gnassingbé de réaliser son dessein qu’il avait déjà initié ce 31 décembre 2002 ? En ce moment la Constitution n’était pas sacrée ?

Faisons une petite parenthèse pour nous appesantir un peu sur ce projet malsain que le fils-héritier du feu général a entrepris depuis 2002 et qui se matérialisa le 05 février 2005 pour éclairer davantage la lanterne de nos lecteurs et fermer pour de bon la bouche de ceux qui soutiennent que Faure n’a pas été à l’origine du tripatouillage de la Constitution en 2002.

Par ce détour, nous voulons juste leur rappeler qu’en 2002, Faure Gnassingbé était le Président de la Commission des affaires étrangères au parlement. Et en qualité de fils d’Eyadema, il était l’interface directe entre le parlement et son père.

C’est bien lui qui, pour des raisons qui lui sont propres, a convaincu Fambaré Ouattara Natchaba d’entreprendre le projet de tripatouillage de la Constitution pour, semblait-il faire croire, permettre à son père de parachever les chantiers de réconciliation nationale que celui-ci dit avoir entrepris.

Mais en réalité, au plus fort de son être, le fils du père était bien en train de poser les jalons d’un projet malsain dont il récoltera les fruits en 2005 dès les heures qui ont suivi la mort de son père.

Pour s’en convaincre, l’on notera que c’est justement en 2002, au moment du tripatouillage de cette Constitution, que Faure Gnassingbé s’est battu comme un beau diable pour obtenir de Natchaba l’âge de la candidature à la présidentielle à 35 ans au lieu de 45 comme l’exigeait la Constitution de 1992.

Tout était donc bien muri et téléguidé, Faure finalement prendra le pouvoir à 39 ans. Qui dit mieux ?

Mais au-delà de cette démonstration, revenons un peu sur les gesticulations de UNIR et de ses associations fantaisistes qui semblent s’être définitivement inscrits dans une logique enfantine de défense et de contre-attaques sans disposer réellement d’un repère crédible et défendable.

Le moins que l’on puisse dire à la suite de cette sortie sans fondement du parti avorton au pouvoir, c’est que le Prince et ses affidés n’ont plus la tête sur les épaules. Ils manquent cruellement de cohérence et de pertinence dans leurs prises de position.

Il suffit de regarder et de suivre de près le raisonnement, le ton, la voix et l’image même de ceux qui prennent aujourd’hui la défense du Prince pour s’apercevoir que ceux-ci sont réellement en manque cuisant d’inspiration et de crédibilité.

Ils sont défectueux à tout point de vue, au point d’avoir des problèmes d’expression et de consistance dans leurs analyses.

Alors que leur reste-t-il lorsqu’ils se rendent à l’évidence qu’ils ont tout perdu y comptis la raison et le bon sens ? Certainement la force brute et l’argent. Voilà pourquoi aujourd’hui, ils sont réduits à n’utiliser plus que les deux leviers pour le combat.

Justement vendredi et selon les témoignages recueillis çà et là, dame Ingrid Awadé, l’ancienne dame de fer des impôts a joué gros dans l’organisation de cette manifestation.

Plus de 172 millions ont été débloqués et partagés entre plusieurs mouvements et associations quasi fantômes pour acheter la conscience des jeunes affamés et les déverser dans les rues.

La fermeture des écoles dans la commune de Lomé et la préfecture du Golfe participait de ce but, soudoyer avec 2000 ou 3000fcfa les élèves et étudiants pour les maner à la marche. Certains de ceux qui sont venus de Tsévié et des localités plus éloignées ont eu droit à 5000fcfa.

Les centaines de bus de transport mobilisés à cet effet, les querelles qui ont été servis par les manifestants au public togolais après cette marche à cause justement du partage du butin, sont des preuves manifestes de combien l’argent du contribuable togolais a été, encore une fois dilapidé à des fin futiles.

Mais le plus effarant vient de l’argumentation selon laquelle, les militants de UNIR qui ont marché vendredi étaient plus nombreux que ceux de l’opposition à Lomé. Mais c’est intéressant. Seulement une question, Faure serait donc plus populaire à Lomé que Fabre ?

Si tel est le cas, pourquoi a-t-on senti le besoin d’injecter autant de millions dans une telle marche alors que justement, de l’autre côté, les militants sont prêts à cotiser pour l’organisation d’une telle marche ?

Aux législatives de 2013, UNIR avait enregistré combien de voix à Lomé et l’ANC en a eu combien ? Nos dirigeants sont devenus de vrais plaisantins.

Alors en ce qui concerne la force, ce volet est laissé au général Félix Katanga et à Alex Yotrofeï. Ceux sont eux qui ont eu l’idée de proposer la fermeture de la frontière avec le Ghana, ce vendredi 21 novembre sans même avoir eu la courtoisie d’en informer les autorités ghanéennes.

C’est encore eux qui ont déversé dans les rues de Lomé, des véhicules de guerre (VAB) pour pensaient-ils, intimider et dissuader l’opposition. Malheureusement cela n’a pu jouer que contre eux.

Aujourd’hui, le monde entier retient que, pour une simple marche pacifique de l’opposition, Faure Gnassingbé a pris une réquisition spéciale pour faire sortir l’armée avec son armement de guerre.

Gilbert Bawara a beau gesticuler pour démentir cela, les images sont là et bien visibles sur les chaînes internationales qui ont couvert la répression de vendredi.

Pour finir, l’on se pose la question de savoir ce que veut vraiment faire Faure Gnassingbé. Fera-t-il les réformes oui ou non ?

Si non, aura-t-il les moyens nécessaires pour résister aux puissances occidentales, aux religieux, aux organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile ainsi qu’à l’ensemble du peuple togolais qui le lui recommandent ?

Blaise Compaoré avait osé résister de la même manière, il est parti du pouvoir en moins de trois mois après avoir critiqué Barack Obama sur la question des institutions fortes plutôt que des hommes forts en Afrique.

Faure veut-il bâtir un pays fort ou une famille forte au Togo ? Attendons sa réponse pour mieux aviser.

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