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Faure lance sa dernière cartouche vers le Ghana
Publié le mardi 25 novembre 2014  |  togo.infos


© Autre presse par DR
Les présidents Faure Gnassingbé du Togo (à gauche) et John Dramani Mahama du Ghana (à droite)


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Tous ceux quoi ont suivi le Journal télévisé de lundi sur la télévision nationale ont dû être surpris par l’annonce de cette nouvelle : Faure Gnassingbé effectue une visite officielle de 72 heures au Ghana.

Pour la première fois donc, depuis qu’il est venu au pouvoir, le Prince-héritier du feu général va passer deux bonnes nuits à Accra, dans un pays limitrophe du Togo et dont le voyage coûte à peine 45 minutes en avion.

Pour la première fois aussi ou presque, Faure Gnassingbé reçoit les honneurs militaires avec présence de caméras à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema pour un voyage anodin chez le Ghana voisin. Quelle curiosité !!!

Comment un Président de la République qui a habitué les togolais avec ses voyages clandestins, pendant plus de neuf ans, peut subitement introduire tout un tintamarre à l’aéroport de Lomé juste parce qu’il va au Ghana ici ?

C’est dire combien l’heure est grave pour Faure Gnassingbé.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Prince du Togo a mis des mois pour faire une cour incroyable à l’actuel Président du Ghana qui est en même temps le Président en exercice de la CEDEAO.

Pendant des mois, et à plusieurs reprises, le Président du Togo n’a guère cessé d’appeler directement l’actuel ambassadeur du Ghana au Togo pour négocier un rapprochement entre lui le Prince et son homologue du Ghana.

C’est justement pour donner une chance à cette démarche d’aboutir que Faure Gnassingbé s’était maladroitement empressé, il y a deux semaines, de représenter John Mahama au Burkina Faso et où il a été obligé de s’aligner derrière Macky Sall tel un jeune élève, pour éviter les questions des journalistes.

Lui, l’actuel doyen des Chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest (hormis Yaya Djammeh), s’était comporté comme une carpe au Burkina Faso laissant tout un boulevard au Président Macky Sall pour négocier avec les protagonistes et ensuite accorder une interview aux journalistes pendant qu’il avait croisé les bras au dos du Président sénégalais qui d’ailleurs n’a pas encore bouclé un seul mandat dans son pays.

L’on s’était alors demandé qui a bien pu envoyer Faure Gnassingbé au Burkina Faso où il a pris ce risque de s’exposer dangereusement à la face du monde dans une crise dont les causes sont plus que réunies au Togo.

Et bien Faure Gnassingbé avait justement préféré se faire humilier au Burkina Faso pour pouvoir rentrer dans les bonnes grâces du Président ghanéen qui, empêché, l’aurait envoyé pour le représenter dans la médiation entre les différents protagonistes.

C’est peut-être à la suite de cette humiliation qu’il a subie, que John Dramani Mahama s’est enfin disposé accueillir son homologue du Togo pour un séjour de trois jours d’affilé en terre ghanéenne.

Là, le fils du feu général dit avoir des discussions sur la coopération bilatérale entre les deux pays, parler de l’énergie, visiter la tombe de John Atta Mills, inaugurer conjointement avec son homologue, un projet de chemin de fer à Aflao etc.

Objectivement, qui peut croire que c’est la raison fondamentale qui a motivé le voyage de 3 jours de Faurevi au Ghana en ces moments délicats où il est pourchassé de toute part pour les réformes qui devront limiter les mandats présidentiels et permettre aux togolais d’espérer l’alternance politique ?

Même le fou du village sait que lui le fils d’Eyadema n’accepterait jamais consacrer trois jours à Accra rien que pour de tels motifs.

Il préférerait de loin faire des navettes sur le Ghana pendant les trois jours, exactement comme il le fait lors des Evala entre Kara sa région natale et Lomé, plutôt que de passer tout ce temps dans ce pays voisin.

Ainsi donc, la vraie raison qui amène Faure Gnassingbé au Ghana reste sa survie politique. Tellement esseulé de toute part, acculé de toute part, coincé ici et là, rejeté par ses soutiens d’hier, le Prince du Togo a besoin d’un souffle, d’un petit soutien dans la sous-région même s’il est simplement de façade.

Voilà ce que le fils du père va négocier chez l’actuel président en exercice de la CEDEAO, cette Communauté dans laquelle, manifestement, la pilule des troisièmes mandats a désormais du mal à passer depuis le départ sur la plante des pieds de Fo Blaise du pouvoir au Burkina Faso.

Pour tout dire, Faure Gnassingbé est en train de faire avec John Mahama, exactement ce qu’il avait fait avec Denis Sassou N’Guesso en allant passer trois jours d’affilé dans le village natal de celui-ci afin d’obtenir de ce dernier, son pardon après l’offense grave qu’il lui avait faite d’embastiller Loïc Le Floch Prigent et Pascal Bodjona au Togo.

Là, il avait réussi par un attelage de mensonges grossiers à avoir le Président congolais et à rentrer dans les bonnes grâces de ce dernier surtout que lui aussi brille au Congo par une dictature implacable.

Mais ici, que peut-il objectivement attendre d’un Président démocratiquement élu dans un pays où la démocratie et l’Alternance politique sont plus que la mode profondément enracinée dans la culture et le mental de tous les citoyens ?

En réalité rien. Mais au moins, il aura le temps de se défouler, de s’expliquer, de s’excuser pour la tête qu’il avait pris le risque entre temps de lui faire, notamment dans l’affaire qui l’oppose à Agba Bertin, l’homme d’affaire togolais que ses services de renseignement ont eu à torturer ici au Togo et à qui il a refusé la libération malgré la décision de la Cour Suprême du Togo etc.

Il va aussi s’excuser d’avoir fermé unilatéralement vendredi, la frontière togolaise vers le Ghana sans l’avoir prévenu.

Mais en même temps, il va farouchement négocier sinon le soutien, au moins l’indulgence de président ghanéen afin que celui-ci s’abstienne de lui tenir rigueur dans sa démarche lâche de rempiler au pouvoir au Togo.

Il lui fera croire que c’est son opposition qui n’est pas unie, qui n’est pas sérieuse et l’empêche lui Faure de faire des réformes, que son armée aussi tient trop à lui etc… Bref, le fils du feu général va rassembler un ensemble de baratins à servir à John Mahama afin que sa cause puisse être entendue d’une manière ou d’une autre.

En somme, le Prince est en train de lancer sa dernière cartouche dans un combat qui, d’avance est perdu mais dont il s’imagine quand-même, une possible issue heureuse.

Mais l’expérience et la science elle-même ont montré que seuls ceux qui se ressemblent peuvent s’assembler. Faure Gnassingbé ne ressemble en rien à John Mahama. En quoi peut-il alors espérer s’allier à ce dernier ?

Plutôt que de chercher à voltiger vers le Ghana pour entreprendre une cour qui n’a aucune chance d’aboutir, le Prince ferait vraiment mieux de se concentrer sur son for intérieur pour se frayer une porte de sortie honorable qui demain, pourrait le mettre à l’abri des affres des poursuites judiciaires et autres.

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