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Jean-Pierre Fabre, entre illogisme, radicalisme et extrémisme
Publié le mardi 25 novembre 2014  |  Telegramme 228


© aLome.com par Lakente Bankhead
Le CAP 2015 et ses leaders ont mobilisé en masse leurs sympathisants et militants pour réclamer des réformes le scrutin de l`an prochain.
Lomé, ce 21 novembre 2014. La marche de protestation du CAP 2015 conduite par ses premiers responsables s`est terminée en queue de poisson quand les manifestants ont tenté de forcer un barrage de forces de l`ordre, au niveau du rond point RAMCO.


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Un pas de l’avant et aussitôt, dix en arrière. Assurément, voilà la pitoyable image caractéristique de Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) et candidat unique de quelques huit « particules », pour ne pas les nommer partis politiques de l’opposition.

Et il en a donné encore à suffisance toute la preuve ce week-end. Car à bien suivre les deux démarches complètement antagonistes et dichotomiques dont il s’est fait le porte-voix, on cherche désespérément à cerner le fil rouge de la politique qu’il mène. Et au finish, on se résume à dire que Jean-Pierre Fabre n’a tiré aucune leçon des 24 années de lutte politique et démocratique au Togo. Et c’est pour le moins étonnant, venant d’un Monsieur qui nourrit l’ambition de briguer la magistrature suprême.


Et c’est très désolant pour un ancien disciple de Gilchrist Olympio, qui sagement lui, révise sa copie politique depuis plusieurs années en œuvrant, bon an mal an, à apporter sa pierre à l’édifice démocratique encore en chantier dans notre pays. Jean-Luc Homawoo, l’ex-délégué national de la jeunesse du parti Union des Forces de Changement (UFC), en soutien à la démarche et à la marche d’UNIR le vendredi dernier, ne déclarait-il pas à juste titre : « La rue et les casses ne sont plus d’actualité. Dans ce contexte des réformes, il faut dialoguer » ?

Au Togo, depuis environ un quart de siècle, l’on a l’habitude d’assister à des scènes de quelques pneus brûlés, quelques barricades ici et là et les tirs de gaz lacrymogènes…Mais, le véritable travail de réflexion, de mobilisation et surtout les objectifs réels à fixer font toujours défaut.

Jean-Pierre Fabre, incarne cet illogisme et cet extrémisme stérile et improductif jusqu’à ce jour. Sinon, comment peut-on cerner cet homme, qui passe lui-même « au guichet » de la présidence de la République, sollicite une rencontre avec le président de la République pour discuter des questions politiques majeures de l’heure. Faure Gnassingbé, pas parce qu’il était dans une quelconque position de faiblesse, juge opportun de le recevoir en audience.


Et au lieu de renvoyer l’ascenseur de cette déférence - ne serait-ce que cela - au président de la République, Jean-Pierre Fabre va plutôt prendre les commandes d’une manifestation violente visant à déstabiliser la vie politique et sociale et surtout à interdire à Faure de briguer un troisième mandat. Malgré sa charge de violence, la manifestation est contenue, étouffée et dispersée. Tout rendre dans l’ordre… et au lieu de rentrer dans sa coquille et de se voiler la face, il ira rencontrer Faure Gnassingbé, le lendemain, c’est-à-dire le 22 novembre. Question : s’il y avait eu enlisement comme le souhaitait Jean-Pierre Fabre, aurait-il eu l’occasion de rencontrer Faure Gnassingbé ?

Et curieusement, au sortir de cette rencontre avec Faure, Fabre monte au créneau pour brandir des menaces. « Tant que les réformes ne seront pas réalisées, les manifestations vont se poursuivre », a-t-il par exemple menacé.

Paradoxalement, c’est le même qui a déclaré, en rapportant sa rencontre avec le Chef de l’Etat, que son interlocuteur dit qu’il « espère qu’un consensus sera dégagé pour que les réformes soient faites avec l’introduction d’une nouvelle loi à l’Assemblée ».

D’où lui vient alors cette incroyable maladresse d’appeler à soutenir la manifestation des ODDH le vendredi 28 novembre prochain, alors même que l’espoir est permis ? Qu’attend-t-il alors de sa rencontre avec Faure ?

C’est à croire que Fabre pense encore naïvement qu’il est le seul à détenir le monopole de la rue. A-t-il pris lui-même, la mesure de l’immense mobilisation de rue d’UNIR face à celle de CAP 2015, le vendredi dernier ? En vingt-quatre années de lutte, la rue n’a pas encore produit de solutions miracles. D’où le besoin et la nécessité de murir la réflexion et d’orienter la lutte à partir de nouveaux champs de réflexion et de stratégie.

Pour revenir à la problématique même de ces réformes, soyons logique avec nous-même. Le rapport de la CVJR qui appelle à engager des réformes, n’a pas guère indiqué de date buttoir. Et ces réformes sont laissées à l’initiative du gouvernement. De plus, dans l’appel de certaines confessions religieuses à faire les réformes, la question de rétroactivité n’a jamais été soulignée. Pourquoi alors, une telle personnalisation du débat par CAP 2015 ? Cette personnalisation doublée de l’extrémisme ne sont que de nature à en rajouter à la confusion.

Il ne serait pas superflu de rappeler qu’en mars dernier, Fabre était reçu par Faure pour discuter de ces mêmes questions. Que cache autant de demande à rencontrer Faure ? Quel but inavoué ? Narguer ses camarades de l’opposition qui refusent de l’admettre comme chef de file de l’opposition ? Négociations de partage de pouvoir en cas d’échec à la prochaine présidentielle ? Rien n’est moins sûr. Nous sommes en politique.


G.K, Lomé (Telegramme228)

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