Si ce que racontent les médias internationaux et les réseaux sociaux s’avère vrai, c’est que le Prince du Togo a décidé enfin d’assumer pleinement son plan qui se joue de tout pour un lâche passage en force en 2015.
Le fils-héritier du feu général aurait déclaré ce mardi en pleine conférence de presse conjointe avec John Mahama à Accra, qu’il n’entendait pas opérer des réformes politiques au Togo avant la présidentielle de 2015.
Il aurait juré que la Constitution, telle qu’elle se présente aujourd’hui au Togo, serait rigoureusement respectée en l’état et qu’il n’excluait pas la possibilité pour lui de briguer un mandat de plus en 2015.
Voilà qui précise avec éloquence le projet de crime contre le peuple togolais que le Prince a initié depuis 2006 en s’abstenant de faire les réformes après signature de l’APG et qu’il entretient et murit malicieusement jusqu’à ce cette date du 25 novembre 2014.
Un vrai défi pour le peuple togolais, les leaders de l’opposition, le groupe des cinq ambassadeurs occidentaux, les religieux, l’ensemble des organisations de la société civile et toute la communauté internationale qui s’étaient largement exprimés en faveur des réformes politiques au Togo avant la présidentielle de 2015.
En réalité, l’on le voyait venir avec la sortie vendredi des prétendus militants d’UNIR honteusement manipulés par quelques esprits légers qui, pour des raisons purement matériels ont choisi la voie du ventre plutôt que celle du bon sens et de la raison.
Et dès le lendemain de cette marche puérile sans objet, où des milliers d’affamés ont été piteusement et à coût de millions déversés dans la rue pour le flatter, le Prince a eu l’audace et le toupet de dire à Jean-Pierre Fabre que lui et ses acolytes du pouvoir n’étaient pas des enfants de cœur, que le Togo n’était pas le Burkina, que l’opposition veut imposer ses idées sans en avoir les moyens etc.
Ce jour du samedi, il avait fait semblant de dire que la proposition de Loi introduite par l’opposition allait suivre son cours normal à l’Assemblée Nationale et que son vœu était que l’on obtienne un consensus pour faire passer cette proposition.
Mais il n’a guère caché son obsession à rempiler, à s’accrocher autant qu’il peut au pouvoir puisque, selon les sources proches de la délégation, le Prince l’aurait clairement exprimé en demandant à plusieurs reprises s’il pouvait être candidat après les réformes.
N’ayant pas été rassuré par Fabre et sa délégation, Faure Gnassingbé a décidé d’opérer un énième coup d’Etat contre le peuple togolais : ne pas faire de réformes pour lesquelles il s’était engagé ouvertement et devant témoins à opérer avant même la présidentielle de 2010.
Faure Gnassingbé a donc fait le pari de mettre les pieds dans les plats et de tout écraser pour se positionner contre les intérêts de l’ensemble du peuple togolais.
Tout cela n’est pas trop grave à nos yeux puisque tous les togolais le connaissaient bien de par ses dribles, ses mensonges, ses faux-fuyants et faux-semblants, sa roublardise et son lien infernal avec le pouvoir, les privilèges, le matériel et principalement l’argent.
Le plus révoltant pour nous, c’est la gifle, la vraie gifle que le Prince du Togo a choisi de donner à John Mahama chez ce dernier à Accra.
En déclarant ouvertement, en présence de John Mahama, un Président démocratiquement élu et dont le pays a fait de la démocratie et de l’alternance politique une culture profondément ancrée dans les mœurs de l’ensemble des citoyens, Faure Gnassingbé à cruellement injurié l’intelligence et la courtoisie que ce dernier a enfin eues en l’accueillant chez lui à Accra.
Le fils du feu général qui a complètement rampé, depuis des mois, pour se faire recevoir par son homologue ghanéen, a fini par se venger de ce dernier en l’humiliant publiquement avec une telle déclaration qui prend carrément le contre-pied de la belle culture démocratique rigoureusement implantée au Ghana.
Pire, Faure Gnassingbé a insulté, gravement, l’ensemble des Chefs d’Etats de la CEDEAO dont John Mahama constitue aujourd’hui le porte étendard en sa qualité de Président en exercice de ce regroupement sous-régional.
Au-delà donc du peuple togolais, principal concerné par cette question de changement politique au Togo, quelle sera la réaction de John Mahama lui-même, de Ouattara en Côte d’Ivoire, de Goodluck au Nigéria qui viennent eux-aussi d’être proprement insultés par le Prince alors qu’ils s’étaient impliqués, en juillet dernier dans la crise togolaise pour convaincre l’opposition de participer aux élections législatives après les promesses fermes qui leur avaient été faites par le Prince d’opérer les réformes aussitôt après ces législatives ?
Valideront-ils la caution de fait de la CEDEAO que Faure Gnassingbé vient d’arracher à John Mahama pour marcher sur la volonté du peuple togolais et se forcer un troisième mandat au Togo ?
Que diront un Hollande et un Obama qui se sont clairement exprimés contre les troisièmes mandats en Afrique ? Quelle sera la réaction des leaders de l’opposition, des religieux, des organisations de la société civile qui viennent ainsi d’être vertement défiés par le fils-héritier ?
Comment agiront-ils réellement pour capitaliser cette aspiration profonde de l’écrasante majorité des togolais de voir les réformes s’opérer au Togo pour ouvrir au pays les perspectives d’une alternance politique ?
Toutes ces questions ne pourront pas trouver de réponse judicieuse en marge d’une action concrète et énergique. De ce que fera tout ce monde que nous venons de citer à l’instant, dépendra la survie politique ou non du Prince-héritier au Togo.