Extrait de l’interview de Faure Gnassingbé 24 novembre 2014
La présence de Gilchrist Olympio au sein de votre délégation est particulièrement remarquée au cours de cette tournée au Ghana. Que peut-on comprendre de cela ?
Faure Gnassingbé : Vous avez observez la présence de M. Gilchrist Olympio dans notre délégation. Je voudrai en même temps profiter de cette occasion pour le remercier d’avoir accepté de nous accompagner dans ce voyage. Je pense que sa présence ici est l’un des symboles de la réconciliation qui est en cours au Togo. Mais cette réconciliation et ce symbole ont une racine, une fondation qui est le progrès démocratique, le progrès dans la construction et la consolidation d’un Etat de droit. C’est aussi cet état de fait qui nous a permis d’aller vers la normalisation de nos relations avec le Ghana parce que nous partageons les mêmes principes de démocratie et de liberté avec ce pays.
A partir de ce moment-là, nous pouvons organiser des élections et avoir des dirigeants qui ont toute la légitimité nécessaire pour promouvoir cette réconciliation. C’est ce que nous avons fait à partir du moment où les élections ont été crédibles, M. Gilchrist Olympio a accepté de discuter avec nous pour voir comment nous pourrions travailler ensemble pour notre peuple, pour tout le peuple togolais.
Si les élections n’avaient pas été crédibles, si nous n’avions pas de légitimité, je pense que le dialogue aura été difficile. Mais on peut toujours améliorer et c’est ce que nous essayons de faire. Nous avons mis en place un comité Vérité, Justice et Réconciliation qui nous a prescrit un certain nombre de recommandations que nous essayons de mettre en œuvre.
En plus, depuis 2005 et la sortie de crise, nous n’avons jamais eu de gouvernement composé d’un seul parti politique. Nous avons toujours cherché à faire des gouvernements d’ouverture, à faire des gouvernements d’union nationale parce que nous pensons que cette réconciliation a besoin d’être consolidée et c’est ce que nous allons faire dans les prochains jours. Nous avons inlassablement cherché le consensus pour faire progresser le pays.
La présence de Gilchrist Olympio ici ne veut pas dire que nous sommes d’accord sur tout. Nous avons des divergences. Il les exprime, nous les exprimons, nous nous expliquons et nous essayons d’avancer. Donc je pense que l’essentiel c’est que ce qui nous unit ou nous rapproche est supérieur à ce qui peut nous diviser ou à ce qui peut nous séparer.