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Togo : l’opposition se mobilise contre un troisième mandat de Gnassingbé
Publié le vendredi 28 novembre 2014  |  France 24


© AFP par DR
Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République du Togo


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Soupçonné de vouloir s'accrocher au pouvoir, le chef de l'État togolais a affirmé que la Constitution, qui prévoit un nombre illimité de mandats présidentiels, serait "rigoureusement respectée". L'opposition et la société civile montent au créneau.

La petite phrase n’est pas passée inaperçue à Lomé. Alors en visite au Ghana, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a affirmé, mardi 25 novembre, que la Constitution en vigueur dans son pays serait "rigoureusement respectée". Des propos qui laissent entendre que le chef de l’État, au pouvoir depuis 2005, pourrait briguer un troisième quinquennat en 2015 puisque la Loi fondamentale togolaise ne prévoit aucune limitation du nombre de mandats présidentiels.

Dès le lendemain, l'opposition togolaise est montée au créneau et a affirmé vouloir engager "un bras de fer" pour obtenir une réforme de la Constitution afin que le président sortant ne puisse pas se présenter une nouvelle fois.

"Gnassingbé est sorti du bois"


"Faure Gnassingbé a finalement dévoilé ses intentions et nous sommes très contents. Il jouait à cache-cache. Maintenant, il est sorti du bois", a affirmé à l’AFP le chef de file de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, qui entend "maintenir la pression sur le régime" pour "contraindre [le président] à faire des réformes" avant la présidentielle de 2015.


"Le président togolais a tout faux parce que la Constitution qu’il prétend vouloir respecter est celle que son père [Gnassingbé Eyadéma] a tripatouillé en 2002. Or son père est mort et cette Constitution tripatouillée a disparu avec lui, a déclaré à France 24 Claude Ameganvi, coordinateur du Balai citoyen au Togo, mouvement dont le nom fait référence à celui qui contribua à la chute du président Blaise Compaoré au Burkina Faso. Nous avons engagé une campagne pétitionnaire pour collecter 500 000 signatures afin d’exiger de l’Assemblée nationale le retour à la Constitution de 1992, c’est-à-dire son rétablissement intégral avec effet immédiat."

Une marche vendredi

Les réformes souhaitées par l'opposition ont déjà été rejetées une fois par le Parlement, où le parti au pouvoir détient la majorité absolue. Jean-Pierre Fabre, qui a rencontré le président à Lomé, le 22 novembre, avait répété à l'issue de cet entretien que la présidentielle de 2015 n'aurait "aucun sens sans ces réformes".


Malgré la répression, la veille, d'une manifestation de plusieurs milliers d'opposants par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogène, 16 organisations de défense des droits de l'Homme maintiennent leur marche, prévue vendredi, pour réclamer des réformes politiques avant la présidentielle.

Porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a gouverné le pays d'une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l'opposition. S’il n’a jamais fait clairement part de ses intentions, le chef de l’État fait partie de ces dirigeants soupçonnés de vouloir s’accrocher au pouvoir.


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