Beaucoup de citoyens se sont toujours posé la question de savoir où vont les recettes issues des rackets effectués par les policiers aux carrefours. Certains les ont soupçonnés de ne pas verser cette manne dans les caisses du Trésor public. Un des responsables de la Brigade motorisée (BM) vient de leur donner la preuve. Il nous revient que ce Commandant prélève des « dîmes » aux carrefours où sont postés ses éléments, des dîmes qui, cumulées, titillent les 300.000 FCFA mensuellement. Qui a dit qu’au sein de la Police nationale il n’existe pas de « véreux » ?
Le rôle des policiers aux carrefours devrait consister à réguler la circulation pour la fluidifier en temps de grand trafic. Mais au Togo, parce qu’obnubilés par le gain facile, les policiers désertent les carrefours ne disposant pas de feux tricolores pour faire le guet là où il y en a. Et leurs supérieurs hiérarchiques directs, au lieu de les rappeler à l’ordre, les y encouragent plutôt. Comment ?
Nous apprenons que les agents postés aux carrefours font des comptes-rendus (CR) à leurs supérieurs qui les visiteraient tous les jours et recevraient leur « quote-part ». C’est le cas de ce responsable de la Brigade motorisée dont des éléments sont quotidiennement postés à certains carrefours. Ainsi, aux carrefours dits de la Cimao, du rond-point du port, de la Paix, du Mobil Aného et autres, le Commandant y « perçoit des CR financiers » : 7.000 FCFA à la Cimao, 3.000F au rond-point du port, 2.000 F au carrefour de la Paix, 3.000 F à la station d’Aného, tant et si bien qu’au bout du compte, ce responsable se retrouve avec près de 300.000 FCFA par mois. Et pourtant, son salaire mensuel est garanti. On se demande alors pourquoi les policiers ne disposent-ils pas de carnets de reçu qu’ils délivreraient aux usagers fautifs ? Si une seule personne arrive à cumuler 300.000 FCFA de fruits des rackets par mois, combien donc les agents postés sur les routes empochent et au final, combien sont reversés au Trésor public ?
Mais selon des sources policières, ce responsable se serait fait un ennemi déclaré en la personne d’un commissaire sur le point de prendre sa retraite. Celui-ci étant au courant des facilités que s’accorde le responsable de la Brigade motorisée, serait allé lui demander une aide de 1,5 million de FCFA. Et le refus du commandant n’aurait pas plu à ce commissaire qui a décidé de déverser sa bile sur les éléments de ce responsable pour la moindre peccadille. Ainsi va le Togo …