On ne dupe pas indéfiniment et impunément les puissances occidentales et les partenaires au développement. Cette leçon, Faure Gnassingbé devra plus que jamais la retenir pour de bon aujourd’hui.
En effet, les conditions dans lesquelles le fils du feu général s’était accaparé du pouvoir en 2005 étaient tellement macabres que personne au monde ne le prendrait au sérieux s’il ne s’était pas résolu, en 2006 à signer l’Accord Politique Global avec l’ensemble de la classe politique togolaise.
C’était justement le sésame qui lui a ouvert les portes des partenaires qui, au regard des engagements que contenait cet accord historique entre les différents protagonistes de la crise politico-sociale togolaise, espéraient vivement obtenir de ce régime, des réformes qui donneraient la chance aux togolais de déboucher sur une perspective heureuse et un lendemain meilleur.
Voilà pourquoi les élections législatives de 2007 ont été fortement soutenues par la communauté internationale qui était quasiment convaincue que le nouveau parlement qui serait issu de ce scrutin allait assumer les réformes par le réajustement de la Constitution et l’élaboration d’un nouveau code électoral qui introduirait des critères objectifs et équitables garantissant les chances égales aux candidats à tous les scrutins au Togo.
Mais hélas, le régime du Prince ayant obtenu la majorité à la suite de ce scrutin a choisi la voie du dilatoire sans jamais introduire un projet sérieux de réformes politiques.
A l’époque, l’on avait prétexté de ce que le régime faisait face à plusieurs priorités et que le fait que l’UFC n’ait pas rejoint la barque au gouvernement, empêchait la mise en œuvre consensuelle des réformes.
Les partenaires ont fermé les yeux jusqu’en 2010 où Faure Gnassingbé a dit avoir à nouveau remporté l’élection présidentielle.
C’est alors que coincé, il a été amené à mettre sur pied la commission vérité justice et réconciliation présidée par Monseigneur Nicodème Barrigah. Le travail de cette commission a coûté pratiquement 4 milliards de fcfa essentiellement financés par les partenaires en question.
Dans la foulée et toujours avec l’accompagnement des partenaires économiques, le pays a atteint en décembre 2010, le point d’achèvement de l’initiative PPTE ce qui en principe devrait permettre au régime du Prince de souffler et donc de se focaliser enfin sur les réformes d’autant que les problèmes de ressources n’allaient plus se poser avec acuité.
C’est malheureusement à cette étape que l’on a commencé à découvrir réellement la face cachée du Prince qui, au lieu de se résoudre à agir dans le sens où l’on l’attendait à savoir engager les réformes, assainir la justice, promouvoir les droits de l’homme, mettre en œuvre les recommandations de la CVJR etc. a plutôt choisi la voie du dilatoire et du faux-fuyant.
D’emblée, il a commencé à voir le mal partout au point de déceler, sans doute par magie, en son ami et frère de tous les temps, les relents d’un traitre qui convoiterait son fauteuil qu’il entend jalousement conserver et dont il jure de jouir autant que Dieu lui accordera la vie.
C’est ainsi que le 1er septembre 2012, Faure finit par mettre au gnouf Pascal Bodjona créant ainsi une onde de choc terrible au Togo et au sein même des partenaires et amis du Togo qui ont vu et connu Pascal Bodjona à l’œuvre aux côtés du Prince lorsque ce dernier éprouvait du mal à transporter sa croix de fils ayant usurpé le pouvoir de son père défunt.
Personne ne comprenait très bien où le jeune voulait vraiment aller. Il a fallu qu’il se jette dans une instrumentalisation éhontée de la justice, dans des subterfuges pour refuser la mise en œuvre des recommandations de la CVJR ainsi que celle des réformes politiques pour qu’enfin toute la Communauté Internationale réalise que le Prince est précisément dans la logique de règne, exactement comme son père défunt l’avait fait pendant 38 ans sur le Togo.
Il n’a d’ailleurs pas hésité à remettre en cause, le projet de modernisation de la justice qui a pourtant coûté plus de 10 milliards de fcfa aux mêmes partenaires du Togo.
Le fils-héritier s’est cru tellement malin et rusé qu’il a poussé son toupet jusqu’à enfariner l’ambassadeur des USA au Togo au point d’amener ce dernier à s’associer à un plan de mensonge qui a convaincu l’opposition à prendre part aux législatives de juillet 2013 avec la ferme promesse qu’aussitôt après celles-ci, les réformes institutionnelles et constitutionnelles tant attendues allaient enfin être engagées.
Le Prince ne s’est pas arrêté là. Il a aussi fait débarquer au Togo, à deux jours du scrutin, Alassane Ouattara et Goodluck Jonathan qui ont réédité la même promesse à l’opposition. Tous avaient naïvement cru en la bonne foi du jeune monarque du Togo.
« A malin, malin et demi » dit-on. Faure Gnassingbé a fini, par la force des choses, par s’exposer dangereusement au courroux de tous ces Chefs d’Etats et partenaires qui ont bien compris aujourd’hui toute la duplicité du jeune homme.
Du coup, les évènements de Ouaga l’ont mis au soleil, à l’air libre et particulièrement exposé à toutes les intempéries et aléas climatiques du moment.
Faure Gnassingbé n’a plus aucun soutien sérieux au plan international. Au contraire, il fait plutôt face à une fronde sans pareille des éléphants de cette forêt que constitue la Communauté Internationale. Aujourd’hui, François Hollande a ciblé particulièrement le Prince au Togo et attend de lui les réformes qu’il a pris l’engagement, depuis 2006 d’opérer.
Plus grave, sa déclaration d’Accra où il prétendait respecter « rigoureusement la Constitution en vigueur » a encore soulevé la colère de John Mahama qui a bien compris que le jeune monarque a voulu se jouer de lui, pour lui arracher une caution de fait de la CEDEAO à son projet de s’octroyer malhonnêtement un troisième mandat au Togo.
C’est dur, vraiment dur pour le Prince. Tant son image ne passe plus et pire il a pris le risque de soulever la colère des partenaires qui voient en lui un vrai faux qui n’a d’égard pour personne. Le comble, c’est que même à l’interne, personne au sein de l’opposition ne croit plus vraiment en lui encore moins en ses paroles.
Même ceux-là qu’il a réussi à soudoyer à un moment donné pour les réduire au silence ont commencé à nouveau à faire de nouvelles apparitions publiques pour réclamer, eux aussi les réformes politiques.
Aujourd’hui, seuls des abrutis qui ont tout intérêt à le garder au pouvoir soit pour se protéger des crimes économiques dont ils se sont rendus coupables, soit d’autres crimes qui les mettraient en prison au cas où le régime changeait, tentent encore de gesticuler en sa faveur. Mais ce sera jusqu’à quand ? Jusqu’où les officiers gourmands et les « ventrocrates » du régime pourraient défendre le Prince-héritier ?
Dès lors que les projecteurs de toute la Communauté Internationale sont allumés sur notre cher Prince, il doit bien comprendre qu’il n’a pas d’autres issues que d’opérer les réformes et ensuite céder le planché.
Ô cher Prince, pour l’instant, vous n’avez pas suffisamment de couilles pour résister à la pression internationale qui s’abat actuellement sur vous et aux forces `de la nature qui se sont soulevées contre vous. Faites le bon choix dès maintenant et vous aurez la vie sauve. Autrement, le recours à toute autre voie, sera naturellement sans issue.
Si vous forcer le passage, vous serez littéralement battu dans les urnes et si là aussi vous forcez comme vous en avez l’habitude, les âmes des morts que votre forcing va engendrer, vont vous conduire directement à la Haye si jusque-là vous avez encore la vie sauve. C’est la vérité, la pure que nous sommes amenés à vous dire.
Il vous appartient de nous écouter ou non mais les conséquences, vous serez le seul à les assumer exactement comme votre mentor, Fo Blaise est en train d’en avoir pour son compte en ce moment.