Togo - Il est donné de constater aujourd’hui que la Brasserie de Kara ne fait pas que des heureux en produisant des eaux de vie et des boissons dont raffolent les inconditionnels lors des grands événements. Elle est aussi un grand pollueur de l’environnement. Ce second rôle commence déjà par indisposer les populations de cette ville qui montent au créneau.
La position stratégique de la Brasserie de Kara cause énormément de souci à la population. Puisqu’elle est située à quelques mètres du marché de Kara, un peu à côté du Palais des Congrès de la ville et non loin de l’hôpital. Et donc, les populations sont constamment exposées à la fumée et aux odeurs pas très désirables de cette usine.
Cette situation a amené un natif de la ville, Bouraïma Naboudja à interpeller le chef de l’Etat sur le danger que constitue cette pollution . C’est à travers un courrier qu’il lui a adressé le 25 novembre dernier.
Il a attiré l’attention de Faure Gnassingbé sur « le problème épineux de la pollution de l’environnement à Kara par la Brasserie », tout en dénonçant ce qu’il appelle un « manque de considération de la dignité humaine ». C’est avec un « cœur troublé et un esprit inquiet » que ce citoyen s’adresse au président de le République « face au désastre indescriptible de la pollution de l’air orchestrée impunément par la Brasserie de Kara ».
« En effet, le mal a atteint des niveaux insupportables et expose des milliers d’âmes innocentes à des conséquences gravissimes à moyen et à long termes car la Brasserie de Kara est devenue une menace pour la qualité de vie. Cette usine qui n’est pas la seule au Togo, qui devrait apporter le bonheur et le mieux-être est devenue indiscutablement une source de malheurs qui répand des odeurs nauséabondes dans toute la commune de la Kozah, ce qui est une violation très grave du droit à la vie décente », remarque-t-il dans la lettre.
Bouraïma Naboudja a ensuite invoqué les conséquences que cette situation pourrait avoir plus tard sur la population. « Si rien n’est fait, l’homme qui est censé être une fin devient à petit coup une proie, au profit de ceux qui, par intérêts personnels, font semblant de ne pas prendre le mal au sérieux. Pourtant eux-mêmes ne sont pas à l’abri », écrit-il.
Il va plus loin en qualifiant cette situation de torture. « Cette gangrène est une torture psychologique puisque les hommes ne peuvent plus se reposer confortablement dans leur propre maison », poursuit-il, avant d’interpeller les responsables des organisations de défense des droits de l’Homme et les autorités compétentes, en premier lieu le chef de l’Etat, afin « d’impliquer les Institutions des Droits de l’Homme, les ministères en charge des problèmes environnementaux, la société civile, les écologistes et toute la population…afin que dans les plus brefs délais, une solution idoine soit trouvée ».