Togo - Et pendant ce temps, nous ronronnons. Je ne suis pas député, c'est le peuple togolais qui en a décidé ainsi. Il y a aujourd'hui, dans notre assemblée nationale, au moins trois députés qui ont eu moins de voix que moi aux législatives dernières, et qui y siègent. C'est la faute à un découpage électoral partisan, et peut être aussi à une mauvaise stratégie personnelle. soit.
Ce matin, notre proposition de loi commence son long chemin dans la procédure parlementaire. Ce matin, le bureau de l'assemblée nationale va juste annoncer si la proposition est recevable, ensuite elle passera au gouvernement, puis à la commission des lois, ensuite en plénière, avant le vote. Rien ne nous dit que ce vote interviendra avant fin janvier.
Et pendant ce temps, nous ronronnons. Les associations de l'UNIR sillonnent le pays en remplissant des formulaires à tout va.
Aujourd'hui, avec l'explosion de l'usage du téléphone portable et du sms, des bases de données colossales de construisent patiemment, pour devenir au moment de la campagne des canaux de diffusion de l'information et de la mobilisation. Déjà, le 21 novembre dernier, les sms de mobilisation ont fonctionné sans répit. Les marches à Notsé, Dapaong, et bientôt dans d'autres villes de l'intérieur ont commencé. Les chefs cantons sont mobilisés. La campagne est lancée depuis maintenant plusieurs mois. Et nous ronronnons.
Depuis 2007, la part de l'opposition dans l'électorat baisse d'année en année. Le RPT est parti de 40% de l'électorat en 2007 à 44% en 2013 pour UNIR. Pendant ce temps, l'UFC (oppostion) allait de 38% en 2007 à 28% en 2013 pour le CST (ANC, ADDI et OBUTS compris). L'UFC canal historique est lui crédité de 8% en 2013. Tout comme le CAR qui ne bouge pas. Si en 2007 on pouvait légitiment estimer qu'avec 40% de l'électorat et sans alliés, le parti au pouvoir était minoritaire face à l'opposition (divisée) aujourd'hui, avec 44% et un allié qui a 8%, les données sont complètement renversées.
Certes, certains me diront que ces résultats sont faux et qu'il y a des fraudes, mais si nous n'arrivons pas à démontrer la réalité de ces fraudes depuis quelques élections, rien ne dit que nous le feront pour les prochains scrutins. Nous devons travailler avec ces chiffres. Et pendant ce temps, nous ronronnons.
Depuis trois semaines, les partis parlementaires ont touché le financement des partis politiques. Ce n'est pas grand chose, environ 1,5 millions par députés. Mais quand on considère la férocité avec laquelle on nous mène la bataille financière dans ce pays, c'est un pactole qu'il faut utiliser pour réinvestir le terrain.
UNIR va continuer à nous endormir dans une procédure parlementaire qu'il va faire durer en longueur, pendant qu'il fourbit ses armes avec toutes ces associations qui font un travail de fourmi sur le terrain.
Il faut se réconcilier avec notre électorat et le remobiliser. La misère et la précarité dans ce pays rendent la tâche aisée. Mais il faut faire vite. Pendant que UNIR est quasiment connu par toutes les couches de la population, même l'ANC reste méconnue dans la brousse. Quid du CAP2015?
Il faut absolument reprendre le jeu à notre compte. Autrement, nous aurons les réformes (les deux tours et la limitation du mandat) nous aurons peut être une élection transparente, Faure pourra même ne pas se présenter pour un troisième mandat, mais nous perdrons contre un UNIR/UFC mieux organisé.
Cessons de ronronner et sortons les griffes pour nous agripper au terrain. La victoire est à ce prix.