Togo - Le 19 novembre dernier, 25 députés de l’opposition parlementaire ont déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi relative aux réformes constitutionnelles et institutionnelles. Des menaces de mort et des intimidations sont proférées à l’endroit des députés UNIR pour les obliger à voter lesdites réformes.
C’est sur le plateau de la chaîne nationale puis confirmé après chez nos confrères de la TV7 que l’information a été rendue publique le vendredi dernier par le président du groupe parlementaire de l’Union pour la République (UNIR), Christophe Tchao. « Cette proposition de loi a pris une proportion un peu inquiétante dans la mesure où tout le monde pense qu’en mettant la pression sur certains députés, particulièrement ceux de UNIR, on peut les amener à signer ce texte », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter, « Je n’en veux pour preuve qu’une dame qui est aux Etats-Unis qui a mis en ligne toutes les coordonnées des députés UNIR, nom, prénoms, numéros de téléphones, adresses mail ». L’objectif de cette dernière, selon lui est de les torturer psychologiquement afin de leur arracher les réformes, « Elle a demandé de façon expresse que nous soyons torturés moralement et psychologiquement pour nous amener à signer. Moi-même, depuis 2 jours, elle m’appelle et me menace », a-t-il indiqué.
Malheureusement, selon lui, ces genres de menaces risquent d’avoir l’effet contraire du but que leurs détracteurs se sont assignés, « Ces genres de choses, peuvent avoir un effet contraire par rapport aux résultats attendus par leurs auteurs », a-t-il averti, avant d’ajouter « ce n’est pas par ces pressions de torture et de menaces de mort qu’on va amener les députés de la majorité à se plier ».
Zeus Ajavon, le coordinateur du Collectif Sauvons le Togo (CST), qui était lui aussi sur le même plateau, a préféré ne pas porter de « jugement de valeur » sur ledit sujet. Cependant, il a tenu à faire savoir que de telles menaces ne sont pas l’apanage du Togo seul, « Je sais que dans tous les pays, il y a des groupes de pression qui agissent sur toutes les institutions, quelles qu’elles soient pour que telle ou telle chose soit faite », a indiqué l’avocat.
Notons que cette proposition de lois concerne fondamentalement les articles relatifs à la limitation du mandat présidentiel et au mode de scrutin. Elle sera bientôt envoyée au gouvernement, qui après étude, la renverra aux députés pour son adoption ou pour son rejet.
Pour rappel, il faut noter que le 30 juin 2014, le gouvernement avait envoyé à l’Assemblée un projet de lois relatif auxdits articles mais le projet a été rejeté en bloc par les députés UNIR.