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Réformes constitutionnelles et institutionnelles : Les raisons qui obligent Faure Gnassingbé
Publié le mardi 9 decembre 2014  |  Le Correcteur


© aLome.com par Parfait
Faure Gnassingbé à la grande prière marquant la fin du carême musulman 2014.


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Togo - Les oppositions togolaises accordent un peu leur violon. Elles ont déposé sur la table de l’Assemblée Nationale le 20 novembre une proposition de loi en vue des réformes politiques prévues depuis 2006 par l’Accord politique global (APG). Quelle va être la réaction des députés de Faure Gnassingbé lorsque cette proposition de loi sera soumise à leur appréciation ? C’est l’inconnue de la nouvelle équation qui arrive à un moment où des organisations de la société civile, des partis politiques organisent des manifestations de mobilisation et où la communauté internationale multiplie invitations et pressions.


Réformes, où êtes-vous ?
Ce qui est nouveau dans l’actualité des oppositions politiques au Togo, c’est l’éventualité d’une nouvelle action commune en vue de la réclamation des réformes constitutionnelles. C’est connu déjà que le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), après avoir claqué la porte du conclave, se sont hâtés de saisir l’opinion nationale de leur intention d’introduire une proposition de loi devant l’Assemblée Nationale pour donner forme aux réformes tant attendues. Pour ces deux partis, la candidature unique n’est pas une panacée et la priorité à l’heure actuelle doit être de réclamer et d’obtenir les réformes.
Ils croyaient si bien faire et donner la leçon à leurs « amis » restés dans le conclave mais dès le soir de leur sortie, ces derniers montent aussi au créneau pour annoncer une série de manifestations de rue. Objectif : forcer la main au pouvoir de Faure Gnassingbé et l’amener à lâcher du lest sur le sujet particulier des réformes. A raison, on a estimé que les oppositions font le jeu du pouvoir réfractaire à toute réforme pertinente capable de sortir le pays de l’inertie permanente.
Mais le bon sens est revenu dans la maison des opposants. Peu ou prou. Les observateurs de la politique nationale apprennent ainsi avec intérêt que les deux courants de pensée au sein de l’opposition ont mis en commun leurs projets pour le soumettre à l’Assemblée Nationale, étant entendu que le total de leurs députés leur permet d’introduire une proposition de loi. Ce sursaut d’orgueil est favorablement commenté par les observateurs de la vie politique togolaise. Ils y voient un tournant important dans le combat des forces démocratiques pour un cadre légal et constitutionnel strictement favorable au plus grand nombre des Togolais. Toutefois, le chemin semble encore loin et il faudra peut-être compter sur différents facteurs de pression à l’interne et à l’externe.

Pressions à l’interne
C’est la nouvelle coalition créée autour de la candidature unique de Jean-Pierre Fabre qui a donné le ton. Au moment où elle rendait publique son choix de faire face à présent à la question des réformes, le CAP 2015 invitait les populations togolaises à une série de manifestations de rue qu’il compte organiser dans ce sens. Une date : le 21 novembre, a été avancée comme celle du début desdites manifestations.
Pour celui qui sait combien le pouvoir de Faure Gnassingbé, suite politique de celui de feu Gnassingbé Eyadèma est sensible à tout ce qui pourrait menacer son pouvoir, on peut présager de la suite qui sera réservée à cette série de manifestations. La question mérite en effet qu’on la pose : le gouvernement acceptera-t-il de bon cœur que cette série de manifestations se tienne dans le pays avec l’objectif avoué de déranger l’ordre établi ? A l’arrivée, on a constaté que le pouvoir a décidé de piétiner le bon sens et de lâcher ses cerbères protecteurs d’un pouvoir contesté aux trousses des manifestants et des responsables politiques.
Cela paraît d’ailleurs une obligation citoyenne étant donné que des organisations de la société civile se sont aussi jointes à la lutte. Leur lutte n’est pas politique mais depuis des années, c’est seulement au Togo qu’on voit d’un mauvais œil l’engagement des organisations de la société civile dans les combats de revendication comme ceux pour une sauvegarde des acquis de la démocratie, le respect de la limitation du nombre des mandats du président de la république. Le 28 novembre, ces organisations étaient dans les rues pour réclamer que des réformes politiques soient faites selon que les forces politiques du pays l’ont prévu en juillet-août 2006.
C’est une situation nouvelle car ce genre de manifestations n’est pas coutumier dans le pays. Personne n’a encore oublié les duretés qui ont été faites à la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, au CACIT et l’ACAT-Togo quand ils avaient adhéré au Collectif Sauvons le Togo (CST). Certaines de ces organisations avaient dû faire marche arrière et démissionner du collectif.
La pression à l’interne, c’est aussi cette lettre des responsables des églises catholique, protestante et méthodiste du Togo. Après que les députés de Faure Gnassingbé avaient rejeté le projet de loi envoyé par leur propre majorité, sans que le gouvernement ait eu besoin de démissionner, ces responsables d’église étaient montés au créneau pour inviter Faure Gnassingbé à changer de fusil d’épaule et de logique. Des mois après, l’héritier politique et biologique de feu Eyadèma n’a répondu que par des déclarations va-t-en guerre selon laquelle « la constitution en vigueur sera rigoureusement respectée ».

Pressions internationales
L’insurrection populaire au Burkina-Faso reste à ce jour un fait politique majeur qui doit faire réfléchir plus d’un président africain. En plus de constituer un précédent remarquable, cette insurrection apparaît comme un message fort envoyé aux présidents d’ici et d’ailleurs qui ont transformé les Etats en cantons et qui veulent les administrer pour les siècles des siècles. Le contexte du Togo n’est pas tout à fait le même mais il lui ressemble par le fait que Faure Gnassingbé refuse lui aussi de faire les réformes au nombre desquelles il y a le retour à la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, strictement.
Ce refus devenu presque morbide place le Togo presque dans la même situation que le Burkina-Faso et d’autres pays du continent. Le vent du nord soufflera-t-il sur les côtes togolaises ? Il est facile de le présager. Toujours est-il que la soif de liberté et de démocratie qui a conduit à l’insurrection populaire au Burkina-Faso est également perceptible au Togo et qu’il n’est pas exclu que le cas burkinabè donne des idées aux populations d’ici et d’ailleurs. Faure Gnassingbé croisera-t-il les bras et continuera-t-il de résister aux sollicitations de divers horizons ?
Les partenaires en développement du Togo ne sont pas en reste. Le groupe des 5 à plusieurs reprises, a invité le gouvernement à tenir ses promesses au sujet des réformes. L’ambassadeur de l’Union européenne, en ce qui le concerne, ne manque pas d’occasion pour rappeler au Togo la nécessité de faire les réformes pour consolider la démocratie et l’Etat de droit. Lorsque Aboudou Assouma a eu l’impertinence de dire que l’APG était caduc, M. Berlanga-Martinez a réagi sur twitter pour lui dire « vous vous trompez, Monsieur ». La pression reste permanente sur le pouvoir de Lomé. Que va-t-il faire dans les prochains jours ?

Nima Zara

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