Conquête des postes nominatifs ou électifs à la tête des Organisations internationales : Edem Kodjo interpelle sur la nécessité d’une « unité d’action » du continent africain
Publié le mardi 9 decembre 2014 | Le Télégramme du Togo
Togo - Plus d’une semaine après le 15ème sommet de la Francophonie qui a vu filer entre les doigts du continent africain, le secrétariat générale de l’OIF en la faveur de la Canadienne d’origine Haïtienne Michaelle Jean, le Forum Panafricain pour la Paix et le Développement (PAX AFRICANA) de l’ancien premier ministre togolais et ancien Secrétaire général de l’OUA, aujourd’hui membre du groupe des sages de l’UA (Union Africaine), Edem Kodjo, après avoir vécu la bataille, la mort dans l’âme, sort de son silence. Dans une déclaration en date du 04 décembre dernier, PAX AFRICANA constate que l’échec des Africains à prendre la succession d’Abdou Diouf, n’est rien d’autre qu’ « un échec de la diplomatie africaine à Dakar dans le cadre du renouvellement de l’instance suprême de l’OIF qui relève essentiellement du manque de consensus entre Africains autour de la nécessaire candidature unique à présenter dans un tel contexte ». A regret, Edem Kodjo et ses collègues se rendent compte que « contrairement à leurs habituelles promesses d’être fidèles à une unité d’action de l’Afrique en matière de diplomatie internationale, plusieurs chancelleries africaines ont de nouveau soutenu mezzo vocce des candidatures éparses. Une posture qui courait pourtant le risque connu de tous d’aboutir à l’échec constaté à Dakar ».
La déclaration incrimine également le « peu de réunions préparatoires entre Africains sur ce thème avant le Sommet. Et pourtant, cela avait été annoncé plusieurs fois », « les egos chauffés à blanc de plusieurs candidats (avant et pendant la campagne menant à la désignation du 30 novembre 2014) qui n’a pas permis non plus, à aucun moment, de rectifier le tir » et enfin, l’entrée en course sans chance au départ de certains candidats qui savaient pourtant qu’ils n’ont aucune chance de se faire élire. Aussi PAX AFRICANA constate avec amertume que « La solidarité régionale n’a pas du tout joué non plus. Sur les 4 candidats africains, 3 étaient originaires de l’Afrique centrale ; ce qui démontre un manque total de cohésion. C’est la preuve que cette notion de répartition géographique que l’on ressasse sans cesse est largement dépassée. Il existe sur le continent des Africains qui auraient pu faire le consensus et c’est cela l’essentiel, qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest ».
A partir de tout ce qui précède, cette fondation s’en convainc que « le dernier renouvellement des instances suprêmes de l’OIF rappelle donc la nécessité pour l’Afrique d’être plus proactive et dynamique dans le processus de nomination ou d’élection des hauts fonctionnaires internationaux » et de finir « avec tous ces critères désuets qui nous font passer à côté de nos chances ». « Le continent marquera des points sur le sujet en prenant la mesure de la place et du rôle de ces postes de hauts fonctionnaires internationaux dans l’architecture de la géopolitique mondiale. Laisser constamment, par le jeu d’erreurs coupables, les autres continents occuper le terrain de la diplomatie internationale va davantage amenuiser les chances du milliard d’Africains de peser sur la prise de décisions qui engagent le devenir de toute la planète », informe PAX AFRICANA qui appelle ainsi à une prise de conscience.
Très Fair-play, la Fondation panafricaine portée sur les fonts baptismaux en juillet 2010 à Lomé et dont l’objectif essentiel est de garantir la paix et le développement en Afrique par la construction de l’Unité du Continent salue toutefois « la désignation et le Programme résolument tourné vers l’avenir (avec l’accent mis sur la jeunesse, la femme et les enjeux économiques) de Mme Michaelle Jean pour amener l’OIF à mieux affronter les défis qui s’imposent à elle. Après tout, elle est des nôtres ».