COTONOU, 26 septembre (Xinhua) -- Le président du Comité des chefs d'état-major général des armées de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le général Soumaïla Bakayoko, a appelé jeudi à Cotonou les dirigeants de la sous- région ouest-africaine à renforcer la Zone maritime pilote E qui comprend le Togo, le Bénin, le Nigéria et le Niger, en vue de décourager les crimes commis en haute mer.
"La Zone maritime pilote E devrait être renforcé par l' opérationnalisation d'un centre de coordination maritime en vue de faciliter le mouvement des navires et décourager les crimes commis en haute mer", a-t-il confié à Xinhua.
Il a estimé que l'opération "Prospérité" entre le Bénin et le Nigeria avait déjà balisé le terrain de cette lutte contre les pirates qui opèrent en haute mer surtout au cours des opérations de transbordement des navires.
"L'insécurité maritime ne peut être une fatalité et les défis liés à la sûreté et à la sécurité maritime peuvent être relevés avec le concours des forces en présence", a-t-il indiqué.
Selon une source proche de l'état-major des Forces navales béninoises, le Bénin, dans le domaine de la sécurité maritime, est à la croisée des chemins surtout par la batterie des actions et stratégies déployées par le gouvernement béninois pour lutter contre la piraterie maritime.
"Une implication personnelle du chef de l'Etat, au plus fort de la crise de la piraterie courant 2011, a permis de prendre des décisions courageuses : achat de 3 patrouilleurs supplémentaires, construction du sémaphore de Grand-Popo, élaboration d'une stratégie nationale de protection, de sécurité et de sûreté maritimes et enfin, rôle déterminant dans la prise des Résolutions du Conseil de Sécurité, fin 2011 et début 2012, sont autant d' actions à saluer", souligne la même source.
Ces actions, précise la même source, ont porté de grands fruits, car en 2012, seulement deux attaques ont été répertoriées au Bénin (contre 21 en 2011), et très au large à plus de 100 km. En 2013, pour l'instant, aucune attaque n'a encore été perpétrée.
"Pour autant, dans la zone, la piraterie demeure : l'année 2013, si l'on prolonge la tendance de ces 5 premiers mois, pourrait constituer un record depuis 2007. En effet, d'autres pays, proches, la Côte d'Ivoire, le Nigeria, le Togo sont régulièrement victimes d'attaques dans leurs eaux. Et ces attaques sont de plus en plus génératrices de violence, incluant meurtres, et échanges de coups de feu", déplore la même source.
De même, préconise la même source d'autres menaces que la piraterie, notamment le trafic de drogue, le trafic d'essence, l' immigration clandestine, la pêche illicite, les atteintes à l' environnement marin méritent des actions répressives.
La région du golfe de Guinée, qui s'étend du Sénégal en Afrique occidentale à l'Angola en Afrique australe, en passant par le Cameroun en Afrique centrale, couvrant 6.000 km de côtes, a enregistré une nette recrudescence des actes de piraterie et des vols à main armée commis en mer au cours des trois dernières années.