Nous n’avons jamais cessé de le marteler. La lutte politique aux côtés d’un peuple en détresse comme celui du Togo exige de la part des meneurs, un don de soi, un sacrifice total pour la cause commune, un engagement ferme et résolu qui se joue de toute considération partisane ou de tout intérêt personnel.
Etre leader politique, c’est apprendre à agir par l’exemple, à développer une attitude anticipative sur tout, c’est aussi se donner au jour le jour, l’étoffe d’un homme de vision, passionné de la cause juste et porteur d’un idéal autour duquel l’ensemble du peuple pourra s’agglutiner.
Pour être honnête, nous avons comme le sentiment qu’au Togo, peu de nos hommes politiques ont conscience de cette lourde responsabilité qui leur incombe. Les hommes politiques ont tendance à s’oublier très vite dans des petits sujets d’intérêts personnels qui, au lieu de mobiliser les troupes, les distraient au contraire.
C’est ainsi que très récemment, l’on nous apprend que pour une question de PARTAGE, la coalition Arc-En-Ciel et même le CAP 2015 ont pris une grippe. Le NET et le MRC seraient exclus de ces regroupements politiques.
Il serait question de PARTAGE des missions nobles, il serait question de PARTAGE des tâches à mener pour obtenir des réformes tant recherchées par les togolais que personne ne trouverait à redire car cela illustrerait parfaitement le niveau d’engagement de nos leaders. Ici, malheureusement, il s’agit d’un partage de sièges dans les CELI, autrement dit, une question qui sous-tend le gain financier et matériel d’un individu et non du groupe ou du moins du peuple. Quel dommage !
Comment pour une telle question de si petite taille, nos hommes politiques de l’opposition peuvent se laisser aller dans ces gamineries d’exclusion, de protestation et autre qui disjonctent la lutte politique du peuple ?
Mais en fait, que reprochons-nous à Faure Gnaasingbé et à son équipe ?
Leur gloutonnerie en s’accaparant à eux seuls des richesses du pays au détriment de l’écrasante majorité des togolais.
Nous leur reprochons aussi leur manque de vision pour le Togo et le fait pour eux de s’oublier dans la matière, dans la gloire et les privilèges alors qu’ils sont supposés semer la graine des idées novatrices et porteuses pour le Togo d’aujourd’hui et de demain.
Mais alors, chercher à remplacer la bande à Faure Gnassingbé suppose justement que le peuple a trouvé une alternative à cette culture de facilité, à ce gangstérisme d’Etat qu’ont développé et continuent de développer, les dirigeants actuels.
Trouver cette alternative signifie nécessairement que les leaders de l’opposition donnent au peuple la preuve évidente qu’une fois dans ce piédestal, ils ne tomberont pas dans les mêmes travers que tous les togolais reprochent aujourd’hui à Faure Gnassingbé et à sa bande de profiteurs.
Comment alors avec un tel enjeu, l’opposition peut s’exposer aussi dangereusement à la place publique avec des petits sujets de partage de sièges qui les ridiculisent ?
Il faut impérativement que nos leaders politiques de l’opposition se ressaisissent dès maintenant et élèvent le niveau du débat politique surtout en ces moments critiques où, toutes les énergies sont focalisées sur les questions des réformes dans notre pays.
Ce n’est guère le moment pour l’opposition d’exposer ses tares et manquements ainsi que les susceptibilités et les a priori ou les idées reçues ou préconçues qui la minent. La priorité, aujourd’hui, est d’amener Faure Gnassingbé à faire des réformes dans l’intérêt bien compris de l’ensemble du peuple togolais.
Tout autre sujet qui tient d’un intérêt personnel ou partisan est superflu. Les deux regroupements politiques de l’opposition ainsi que la synergie des organisations de la société civile doivent l’avoir constamment à l’esprit.
Autrement, s’ils s’oublient longtemps dans ces questions puériles de partage…ils ne sauront que tourner le couperet du peuple vers eux-mêmes et, fatalement offrir un boulevard à Faure Gnassingbé dont ils sont tous supposés combattre les méthodes archaïques et légères de gouvernance.