Essohouna Meba a succédé au mois d’octobre à Jonathan Fiawoo à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT). Mais pas question d’accabler son prédécesseur contraint à la démission en raison d’une procédure judicaire, ni de se livrer à une chasse aux sorcières.
Le nouveau président de la CCIT compte fédérer au maximum et tirer profit d’un contexte économique favorable pour promouvoir le secteur privé au Togo et à l’international.
Republicoftogo.com : Entendez-vous réaliser un audit de la CCIT afin de voir ce qui marche et ce qui bloque ?
Essohouna Meba: Oui ! C’est presque une obligation pour tout nouveau dirigeant. Je dois d’ailleurs préciser qu’un audit sur l’organisation et les compétences avaient été lancé avant mon arrivée. Le nouveau bureau exécutif a eu des entretiens avec l’ensemble du personnel pour parler de tout ce qui va et de ce qui peut être amélioré. L’audit qui sera bientôt commandé fournira des données précises sur les éventuels dysfonctionnements.
Republicoftogo.com : Vous êtes-vous fixé une feuille de route ?
Essohouna Meba : Mon souhait est de donner davantage de visibilité à la CCIT. C’est également d’être plus proche des entreprises en renforçant les actions d’appui et d’assistance. D’être plus proche également des pouvoirs publics dans le cadre d’un véritable partenariat.
La Chambre a besoin d’avoir plus de moyens financiers pour accompagner ses membres. Nous menons des réflexions sur la façon de lever des fonds.
Republicoftogo.com : Dans le passé, la CCIT organisait des missions à l’étranger dont on avait du mal ensuite à quantifier les résultats et le suivi ; qu’entendez-vous faire pour corriger cela ?
Essohouna Meba : Les résultats et le suivi sont souvent difficiles à apprécier après les missions car les entreprises rechignent à fournir des informations. Nous allons les sensibiliser à ce qui est aujourd’hui une nécessité.
Republicoftogo.com : Quels sont les marchés prioritaires pour la CCIT : l’Afrique, l’Europe, l’Asie, le Monde Arabe ?
Essohouna Meba : Notre pays est ouvert à tout investisseur, quel que soit son origine géographique. Dans ce même cadre, la CCIT encourage les opérateurs togolais à cibler les marchés où il y a un vrai potentiel.
Republicoftogo.com : Il y a d’un côté la Chambre de commerce et de l’autre le patronat et l’AGET. Toutes ces organisations ont plus ou moins la même vocation. N’est-il pas temps de clarifier tout cela ?
Essohouna Meba : Chacune de ces organisations a une mission précise. Nous souhaitons travailler ensemble afin d’améliorer le climat des affaires et apporter notre contribution aux actions et projets pour un Togo émergeant d’ici 2030.
L’AGET rassemble les grandes entreprises ; la Chambre de commerce est appelée à promouvoir les entreprises de toute taille, grandes, PMI et PME.
Dans le passé, nos relations avec le patronat avaient connu une période de crispation, mais aujourd’hui, nous nous attelons à détricoter les problèmes. La CCIT et le CNP devraient être un duo exemplaire en parfaite synergie.
Republicoftogo.com : Le Togo a bondi dans le classement Doing business 2015. Mais beaucoup reste à faire. Quels sont les chantiers auxquels la CCIT et le gouvernement doivent s’atteler ?
Essohouna Meba : Il faut travailler sur les questions où le Togo a un score médiocre. Je veux parler des taxes et des impôts, du commerce transfrontalier, du règlement de l’insolvabilité, de l’obtention des prêts.
Nous sommes fiers du dernier classement et cela prouve bien les efforts menés par tous - gouvernement et secteur privé - depuis plusieurs années.
Republicoftogo.com : Une année électorale n’est jamais bonne pour l’économie. Les hommes d’affaires étrangers se mettent en hibernation le temps de la campagne et du scrutin. Comment gérer cette période au mieux ?