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Togo : ATLMC milite pour le retour à la Constitution de 1992 avant les Présidentielles
Publié le lundi 15 decembre 2014  |  letogolais


© aLome.com
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DÉCLARATION

"En déclarant, depuis Accra (Ghana), que la Constitution piratée par son père sera rigoureusement maintenue, M. Faure Gnassingbé venait de lancer un défi historique au valeureux peuple Togolais, aux Africains et au monde entier qui suffoquent de voir des responsables se proclamer encore « présidents à vie ». La suffisance de l’acte semble disputer le pas à la myopie politique, notamment dans ce contexte particulier où la portée de la secousse du cas burkinabé sur le continent africain devrait inciter, au Togo surtout, à la recherche d’une solution pacifique de sortie de crise.

Le présent document devrait être un récapitulatif de toutes les déclarations que l’Association Togolaise de Lutte contre la Manipulation des Consciences (ATLMC) a eu à éditer, spécialement à l’adresse de M. Faure Gnassingbé, en vue de l’amener à négocier son départ du pouvoir. La superposition de la dynastie sur la structure de la dictature est une catastrophe supplémentaire. Elle décuple les forces, les énergies et les moyens mis en œuvre par le peuple pour mettre fin à ce règne interminable.

Dans l’une de ces déclarations intitulée « La leçon du Pape émérite à l‘humanité », nous citions un journaliste qui avait écrit au sujet de la démission du Pape Benoît XVI : « La période la plus reluisante et la plus riche du pontificat est celle pendant laquelle il a annoncé sa volonté de démissionner. » Nous voyions M. Faure Gnassingbé à la place du Pape. Tant d’autres organisations, nationales et internationales, ont formulé le même vœu. Mais peine perdue comme il fallait s’y attendre ! Maintenant que c’est M. François Hollande, président de la France, qui lui en a parlé, que va-t-il faire ?

Cette démarche devrait être volontaire, ouverte et sincère avec l’Opposition. Elle ne l’est plus, elle s’impose car elle est imposée. À travers ce louable projet de salut national auquel il était invité, il aurait pu contribuer énormément à la mue du « Togo de dynastie » en « Togo, terre apaisée ». Ceci nous aurait permis d’épargner surtout la perte en vies humaines occasionnées par de changements de régimes sur fond de violence et d’entamer ensuite le programme de renouveau politique digne de ce nom. Nous osons espérer, encore une fois, que M. Faure Gnassingbé épousera bientôt la volonté du peuple. Quelle que soit la raison, il ne sert à rien qu’un Togolais tue un autre Togolais. Et lorsque cela arrive, c’est le Togo, notre matrice commune, qui saigne, qui perd un fils, qui souffre et qui pleure de voir la foi en l’humanité se déchirer sur ses terres. Le cumul des tueries perpétrées au Togo donne un chiffre immensément bouleversant. C’est un potentiel énorme qui est détruit et quel résultat a-t-on obtenu ? C’est une approche désastreuse et l’on ne développe pas son pays en éliminant physiquement ceux qui doivent en être les acteurs.

En 2014, l’opposition, conformément au contenu de l’APG, relance les contacts avec l’UNIR en vue d’examiner les points essentiels restés en suspens tels que le nombre de tours et celui de mandats à retenir pour les élections présidentielles. Mais, mauvais joueur, le parti au pouvoir esquive la charge et renvoie l’étude du dossier au Parlement qui est monocolore dans son ensemble. L’APG a-t-il vu le jour au Parlement ? Non, car cet Accord est une œuvre extraparlementaire convenue entre seulement les partis politiques de notre pays.

En définitive, à la félonie de toujours s’est allié le manque de tact ou de diplomatie. Pour la pérennité de la dynastie, la prospection objective a été volontairement étouffée. Lorsque les éléments de la nature se déchaînent, saccagent tout sur leur passage, emportent le meunier et son engin, est-il encore raisonnable de chercher à récupérer le grain qu’il a moulu ? Cette allégorie tire sa source des liens géopolitiques tissés avec soin par Compaoré et les Gnassingbé et montre que désormais l’absence de bouclier peut être nocive pour ceux qui s’y blottissaient ou s’y réfugiaient en cas de grosses tempêtes politiques.
L’ATLMC était désagréablement surprise de voir l’opposition inaugurer la saison des candidatures à la magistrature suprême de 2015 par des inscriptions dépourvues de motivations de participation convaincantes et susceptibles d’obtenir l’adhésion du corps électoral. Annoncer sa candidature, dans le contexte malheureux dans lequel se sont déroulés TOUS les scrutins au Togo, devrait être la dernière chose à faire car il incombe impérativement d’être d’abord convaincu de la transparence de toutes les opérations à mener.

Sommes-nous sûrs que nous n’allions pas, ENCORE UNE FOIS, accompagner ainsi la dynastie à son énième banquet de victoire après cette pitoyable consultation présidentielle qui s’en venait ? Si oui, de grâce, oubliez ce minable théâtre de déclarations de candidature car le remède est trouvé : lutter pour la restauration de la Constitution de 1992 et consorts. Les élections viendront après. Il faut rappeler pour l’histoire que le Président Eyadéma avait demandé au peuple Togolais, le 25 Septembre 1992, de voter massivement « OUI » au référendum du 27 septembre 1992.

En 1999, il a profité du boycott des législatives par l’opposition pour installer un parlement unijambiste qui lui donnera l’occasion peu glorieuse de procéder à la révision de cette Constitution pour laquelle il avait demandé pourtant au peuple togolais de « voter massivement OUI ». L’on comprend mieux pourquoi lors des visites de travail que lui rendait Mgr F. Kpodzro, président du Parlement de transition, il faisait cas de « germes de conflits » pour désigner les articles de l’avant-projet de Constitution qui ne l’intéressaient pas du tout. L’on pourrait alors donner raison aux analystes politiques qui avaient estimé, à l’époque, que sachant que sa côte de popularité était insignifiante, le peuple aurait voté « NON » s’il lui avait demandé de voter « OUI » comme il l’a fait. Il avait cru que son invitation allait troubler le peuple et allait le pousser à voter autrement. Il aurait alors exploité la nouvelle donne à son profit.

Mais de quel droit un seul parti politique qui, après avoir bouché toutes les aérations du processus de démocratisation, confisqué tout l’appareillage électoral et occupé tous les sièges de l’Assemblée nationale, se permet-il de réviser la Constitution adoptée par plus de 90% de la riche diversité sociopolitique de notre peuple ? Et pourtant, « le multipartisme intégral » est reconnu par la Constitution. La manière utilisée et la période choisie ne sauraient avoir lieu dans un pays où les autorités sont soucieuses du respect du texte fondamental et de la sauvegarde de la concorde nationale.

Dans le camp de l’Opposition, tout paraît improductif comme si elle secrétait elle-même le virus de la négativité. Mais il faut maintenant faire attention et être sérieux car la gestion de la période politique qui s’est ouverte n’est pas et ne sera pas de tout repos. Elle est intrinsèquement liée à ce que M. Faure Gnassingbé va nous réserver comme réplique(s). S’il fait preuve de réceptivité et prend la voie de la sagesse, il aura reconnu qu’il faut respecter les choix du peuple. Nous le souhaitons de toutes nos forces. Mais s’il s’accroche à sa dynastie et nous sort des exemples fantasques tels que ceux des pays comme l’Allemagne où le nombre de mandats n’est pas limité, le chemin de la libération risque d’être encore cahoteux.

Donc, il faut s’attendre à tout et se préparer en conséquence. Le processus que nous aurons à connaître pourrait être chargé de changements thermiques aux variations inconnues. Nous devons à tout prix nous parler et nous comprendre. L’intérêt supérieur de notre pays en dépend strictement. Si nous voulons vraiment réussir, nous trouverons les moyens pour surmonter les problèmes quels qu’ils soient, de peur de faire les frais de tout blocage volontaire ou non. Le temps nous condamne à nous entendre et à nous compléter efficacement. La concertation ne conduit jamais au pire si les éléments participant à cette assemblée sont conscients de sa nécessité qui est incontournable ; c’est un art qui prémunit contre plusieurs faits disgracieux et qui défriche tant de domaines pour le bien-être de nos populations. Louis XIV ne disait-il pas à juste titre que « c’est toujours l’impatience de gagner qui fait perdre » ? Ne dit-on pas chez nous qu’il ne faut pas confondre la mastication avec la déglutition ? Oui, mastiquer n’est pas avaler car chaque étape de la digestion doit être respectée pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme.

Le respect de toutes les composantes de la nation est un devoir sacré car il s’agit de bâtir une cité nouvelle, celle de la justice, de la solidarité et du développement. C’est ainsi que l’on comprendra l’importance et la nécessité absolue de l’alternance au pouvoir. C’est l’attente principale de nos différentes populations qui s’épuisent et se débattent dans la désespérance et dans la privation de libertés. Un proverbe chinois dit : « Si fin soit-il, le cheveu aussi a une ombre ». En tenir compte, sera la palme d’or qui consacrera l’effort apporté par les dirigeants de demain pour jeter les bases de la justice sociale en vue de ressouder les liens abîmés du tissu social.

L’ATLMC soutient et encourage la société civile et les partis politiques à continuer les manifestations en vue d’obtenir les revendications exigées. À notre actif, il y a, entre autres, l’atout principal de la légitimité de la lutte et de la résistance. Nous tenons le bon bout. Sans rien relâcher, tenons-le fermement jusqu’au bout ! La pétition qui est mise en jeu est un outil de valeur inestimable qui prouvera au régime en place et au monde entier que le peuple togolais est décidé à se débarrasser de la dictature et de la dynastie qui l’enchaînent. Et comme Danton, il nous faut de l’AUDACE si nous voulons, cette fois-ci, réaliser notre rêve, dussions-nous abreuver notre terre natale de nos sangs, de nos salives et de nos sueurs.

Les partis dont la nature réelle des activités les situe dans la sphère de la marginalité politique ne sauraient plus nous inspirer et prétendre nous conduire à la victoire. Il en va de même des groupuscules et des individus qui, disséminés çà et là, ont pour vocation de travailler pour le régime de Lomé malgré leur prétendue appartenance à l’opposition ! Non, le peuple en a marre de ces faux et dangereux personnages ! « On ne caresse pas le hérisson à cause de ses piquets » mais certains l’ont fait à la mesure de leurs ambitions. Le peuple sait que le mystère des « ombres sans corps » dont ils sont capables d’alimenter les fables grâce auxquelles ils essaient d’endormir leurs cibles, il n’y en a pas ! Il est simplement convaincu de l’inverse car la maturité politique qu’il a acquise impose respect, infiniment.
Le peuple togolais sait que le miroir politique est mensonger car il relaie des images surfaites et irréelles. Il est donc grossier, déformateur ou manipulateur : des serpents au venin impitoyable et foudroyant se proclament inoffensifs comme de simples vers de terre. Lézardée, car trahie par des leaders dont l’égoïsme stupide, criminel et suicidaire constitue leur royaume sans avenir, l’opposition doit se redéfinir, se ressourcer efficacement et penser à se repositionner dans la prochaine vie de démocratie dont rêvent les Togolais.

Dans ce décor, il faut insérer la Société civile qui, bâillonnée jusque-là par la dictature, aura un des rôles de premier plan à jouer pour la consolidation de l’éveil à une mondialisation responsable et pour l’envol socio-économique du Togo. L’aspect pédagogique devra prendre le dessus afin de prévenir l’émergence de toute idéologie nocive à l’unité nationale. Cette interpellation revêt pour tous une importance historique et ce, dans un contexte où « Reine Démocratie » marque ses limites et laisse poindre ses possibles imperfections ou insuffisances. C’est un travail incontournable qui devra être effectué aujourd’hui et demain pour que le Togo vive mieux".

Fait à Brême (Allemagne) le 03 Décembre 2014

Pour le Bureau National,
Le Président
Sese-Rekuah AYEVA
Ancien membre du Haut Conseil de la République (HCR)
Parlement de Transition.

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